Alors que les coupes budgétaires continuent de restreindre les moyens des Universités publiques, frappant et dégradant l’accès à l’enseignement supérieur pour une large partie de la jeunesse des classes populaires, des manifestations étudiantes se multiplient pour dénoncer cette euro-austérité. En tête des cortèges, devant la Sorbonne, des banderoles proclamant « du fric pour les Fac, pas pour la guerre ».
L’étrangement budgétaire des Universités sous les contraintes de l’UE, de la loi LRU, au service de la privatisation d’un marché de l’enseignement supérieur

Les chiffres sont implacables, depuis 2010, alors que la poussée démographiques de la génération du babyboom de l’an 200 gonflait de +20% les effectifs des facultés (passant entre 2008 et 2018 de 2,2 à 2,7 millions d’étudiants »), les budgets n’ont pas du tout suivi (+10% en euros constants sur la même période). En 2012, la dépense moyenne par étudiant dans l’enseignement supérieur était de 11 740 €, mais elle a chuté à 11 510 € en 2016 et à 11 670 € en 2017. Pour les universités publiques spécifiquement, la dépense par étudiant était plus basse, autour de 10 330 € en 2017. Entre 2009 et 2019, la dépense par étudiant dans les universités publiques a diminué de 7,9 % en euros constant. C’est le résultat des contraintes austéritaires imposées par les traités européens qui ont dans la suite de la crise des subprimes et de l’explosion des dépenses pour les intérêts de la dette combinée à l’augmentation des cadeaux fiscaux fait aux plus riches et à leurs multinationale, étranglé les services publics (Education Nationale, hôpitaux publics, universités…). Cette paupérisation met la France gravement en retard dans l’investissement consacré au développement intelectuel de sa jeunesse. En 2015, la dépense par étudiant en France (10 638 $) était inférieure à la moyenne de l’OCDE (11 202€ par étudiant) contre 20 526 € aux Royaume Unis ou 28 827€ aux USA.
La dépense par étudiant à l’université a ainsi baissé de 25 % sur 15 ans (2010-2025). Qui plus est, le gouvernement Macron, dans la suite des Sarkozy et Hollandes appliquant les politiques fixées par l’Union Européenne (réforme LMD, loi ESR, Parcoursup etc…) poursuit et amplifie l’étranglement financiers des universités. Le but : favoriser l’émergence d’un marché privé de l’enseignement supérieur (la si chère économie de la connaissance appelée de ses voeux par les directives de l’Union Européenne) tout en obligeant les classes populaires à financer seul l’accès à l’enseignement supérieur pour leurs enfants, alors que les luttes sociales avaient permis de gagner un large accès et de qualité pour l’ensemble des lauréats du baccalauréat. L’État finance environ 67-70 % de l’enseignement supérieur, mais les subventions n’ont pas suivi l’inflation ni la croissance des effectifs. Les universités dépendent à 87 % des fonds publics, contre seulement 2 % des droits d’inscription. La loi LRU de 2007 a transféré la gestion de la masse salariale aux universités, mais sans compensation suffisante pour les hausses de salaires ou les coûts immobiliers. Ainsi, en 2023, environ 30 % des universités françaises, censé désormais être autonomes budgétairement, étaient en déficit, signalant des tensions budgétaires dues à l’augmentation des coûts (immobilier, énergie, salaires) et à une dotation étatique insuffisante face à la hausse des effectifs (+271 000 étudiants entre 2012 et 2022). Un bon prétexte pour imposer la restriction des offres de formations, la précarisation des personnels, la hausse des droits d’inscription et frais annexes et la sélection idéologique des programmes de recherche et d’enseignement.
Le renforcement de la pression budgétaire sur l’Université pour financer la marche à la guerre
Le gouvernement Macron est en train de détruire l’université publique pour financer la guerre et pour cela il se sert d’une institution l’HCERS.
A lire : La jeunesse à l’action contre l’embrigadement vers la guerre mondiale [ #JRCF @JRCF_ ]
L’HCERS a été créée en 2014 dans le but de donner des avis sur les formations à l’université. Des avis favorables ou défavorables sur leur pérennité.
Depuis que Macron est en place avec ses gouvernement, cela n’a eu qu’un seul objectif : accompagner la casse des services publics dans une perspective complètement austère de financement de la guerre. l’HCERS juge ainsi les licences sur des critères qui sont sociaux puisque pour l’HCERS est considérée une formation comme défavorable dès lors qu’un certain nombre d’étudiants sont considérés en échec scolaire. Le critère de l’échec scolaire est le fait de faire sa licence en plus de 3 ans. Or la plupart des étudiants salariés sont obligés de la faire en 3 ans et demi ou 4 ans et c’est le cas de 60% des étudiants en France aujourd’hui.


C’est une manière d’éliminer la classe populaire des Université. A Paris VIII, il y a eu 60% des formations qui ont eu un avis défavorable. Et sont donc menacées de fermeture. Une seule licence a eu un avis favorable. Nous (JRCF) on sait très bien pourquoi c’est Paris VIII. C’est parce que c’est une université qui acceuille majoritairement des étudiantes et étudiants issus de milieux populaires et étudiants immigrés. C’est une manière de ne pas donner accès aux classes populaires à l’Université. C’est à dire légitimer d’en faire de la chair à canons et à patrons. Surtout pour pouvoir garder une main d’oeuvre exploitable raoidement.
Macron veut sortir la jeunesse populaire de ses facs. Dans le but de faire des jeunes de la chair à canon. Tout en faisant des économies sur les budgets de l’enseignement supérieur. Cela permet de servir les programmes de réarmement l’austérité s’appliquant aux services publics pour ensuite financer les dizaines de milliards d’euros de dépenses militaires pour la guerre en Ukraine, pour satisfaire aux ordres donnés par l’Union Européenne et l’OTAN de doubler les budgets militaires. Privés de formation dans l’enseignement supérieur, c’est aussi faire de la jeunesse populaire un vivier de recrutement à envoyer dès demain dans les tranchées.
Les jeunes communistes des JRCF lancent l’appel à ne pas laisser Macron fermer les universités pour financer les armes. « refusons que la jeunesse soit au services des guerres de l’UE OTAN, nous voulons vivre et non mourrir à la guerre ».
