Éducation nationale: nouveau laboratoire de l’ignoble immunité de troupeau.
Sous les ordres du ministre le plus prétentieux et incompétent de la macronie, les établissements scolaires sont transformés en terrain d’expérimentation du covid-19. Les élèves et les personnels sont pris en otage d’une stratégie sanitaire dangereuse.
Dès le mois de Mars 2020, tous les parents d’élèves ont pu constater l’étendue de l’incompétence du ministre Blanquer incapable d’anticiper une épidémie (pourtant annoncée pendant des mois) et arrosant les médias de communiqués tout entier emplis d’autosatisfaction et de mensonges (cliquer ici pour lire).
Au mois de Juin 2020 alors qu’ils venaient in extremis de sauver l’éducation nationale du naufrage, les enseignants ont pu constater le cynisme et l’arrogance de leur Ministre. Ce dernier, non content de s’être débandé en pleine bataille avec toute son administration, avait l’impudence de venir déverser un tombereau de haine à l’encontre des fonctionnaires exemplaires qui au plus fort de la première vague étaient restés fidèles au poste auprès de leurs élèves, inventant dans la solitude et en plein confinement les ressources permettant la continuité du Service Public, à la satisfaction de 80% des parents.
Au mois de septembre 2020 l’ensemble de l’opinion publique peut constater que, reposé par ses luxueuses vacances au coté de l’éditorialiste politique de BFM TV Anne Cabana copieusement documentées par les tabloïds, Blanquer continue sur sa lancée et poursuit sa politique, dangereux mélange d’impéritie et de servitude à l’égard des milieux économiques, mettant en danger non seulement la jeunesse et les personnels de l’Éducation Nationale, mais aussi l’ensemble de la société française.
Les masques n’étaient toujours pas là (ils avaient été détruits sur l’autel de la décentralisation et de l’austérité), les tests n’étaient pas prêts (il faudrait pour cela une industrie capable de produire les machines d’analyse et les réactifs, et du personnel formé en nombre), le système hospitalier saigné par des années d’euro austérité et épuisé par des mois de lutte à mains nues contre une pandémie mortelle était à genoux, las, il fallait relancer la machine à profits, faire marcher le commerce et le tourisme, remettre les prolétaires au turbin (pour ceux qui s’étaient arrêtés) sans ralentir l’exploitation par les indispensables garanties sanitaires et accueillir sans précaution les riches touristes no-border venus des quatre coins de la pandémie. Castex -Monsieur déconfinement- y a pourvu, dilapidant les héroïques efforts du peuple français enfermé pendant des mois. Le virus de la mondialisation est revenu: au mois d’août la moitié des lits de réa-COVID étaient occupés par des patients venant ou revenant de l’étranger !
Alors que l’épidémie était sous contrôle fin juin, la voilà qui galope à nouveau. La seconde vague enfle. Véran communique sur le million de tests hebdomadaires effectués sans stratégie, sans organisation nationale et sans efficacité sanitaire. Macron refuse toute nouvelle mesure contraignante pour « l’ économie » pendant que ses affidés réactionnaires aboient sur « les jeunes » forcément irresponsables et terrorisent « les vieux et les fragiles » sommés de se reconfiner et de laisser l’économie En Marche. Pourtant, les premiers lieux de contamination sont les lieux de travail, aucune mesure n’est prise pour protéger les travailleurs qui tombent massivement malades tandis que les puissants soutiens de la macronie se livrent à leur exploitation.
En mars Macron nous conseillait d’aller au théâtre, en septembre il nous demande de vivre avec le virus (les 31000 morts lui ont désobéi !). Blanquer et Véran s’agitent pour maintenir les établissements scolaires ouverts « à tout prix ».
Les enfants ne doivent pas embrasser leur grand-mère au risque de l’assassiner. Une odieuse propagande télévisuelle nous le rappelle, mais ils peuvent s’entasser en classe sans masque car ils n’y seront pas « cas contact »…
Les collégiens, lycéens et étudiants ne doivent pas aller à la plage, danser, boire un verre en terrasse, mais ils peuvent s’entasser par centaines ou par milliers dans des établissements d’enseignement saturés et dans des cantines bondées sans aucune distanciation physique ni masque…
Cela doit être un énième avatar du En même temps…, il nous faut peut être (comme au mois de Mars 2020 sans doute) penser printemps!
On peut penser que cette incohérence de façade est la conséquence de l’incompétence du gouvernement. Il n’en est rien. Emmené par Macron, le gouvernement n’a pas besoin d’être compétent, il a une une stratégie, vieille stratégie: laisser faire, laisser passer.
Cette stratégie, c’est l’ignoble immunité de troupeau: laisser passer le virus et espérer que l’on ne meurt pas trop avec le virus, car trop de morts c’est très mauvais aussi pour l’économie. Avec un peu de chance le vaccin d’AstraZeneca (déjà deux atteintes neurologiques graves lors des essais) sera prêt avant que le système de Santé et la société à sa suite ne s’effondrent.
Les plus jeunes sont peu atteints par le COVID dans ses formes sévères, qu’à cela ne tienne, Blanquer les transforme à leurs corps défendant en vecteurs de l’épidémie au service de l’ignoble stratégie de l’immunité de troupeau. Alors que l’épidémie explose et que le citoyen est menacé à longueur d’antenne des pires contraintes dans sa vie privée, le protocole médical dans les écoles est allégé (oui allégé !). Les personnels enseignants sont traités comme de la chair à COVID, contraints de faire fonctionner les classes le plus longtemps possible et cela sans protection aucune (les masques fait en toile de slip par DIM ne sont pas une protection individuelle, bien qu’aux dernière nouvelles la HAS prétendrait qu’ils valent un masque chirurgical, permettant de décréter qu’en dehors des cantines aucune recherche de cas contact n’est nécessaire dans un établissement scolaire…). Objectif, permettre au patronat d’exploiter les parents de leurs élèves pendant que le virus se diffuse à toute vitesse.
Cette expérimentation sur plus de 13 000 000 de personnes, élèves et enseignants, est inacceptable et fait peser la menace d’une seconde vague épidémique dévastatrice. D’ailleurs au gouvernement personne ne prend le risque de l’assumer, alors Blanquer fait ce qu’il sait faire le mieux: communiquer des Vérités Alternatives.
Il rassure en manipulant quelques pourcentages et en s’appuyant sur les avis médicaux qui l’arrangent, peu importe qu’ils soient minoritaires et émis par des instances non indépendantes…
Revenons sur ce communiqué orchestré par Blanquer le 18 septembre 2019, et portant sur des données du 10 au 17 septembre et dont la source n’est pas précisée:
EN 10-09/17-09 |
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Positifs |
taux d’incidence pour 100 000 |
Incidence standardisée semaine 37 |
|
Elèves |
5056 |
40,8 |
90,5 |
Personnels |
1307 |
112,4 |
- 89 EPLE sont fermés.
- 5056 élèves touchés (environ 900 par jour), soit un taux d’incidence dans la population scolaire de 40,8 pour 100 000. Ce taux est proche du seuil d’alerte fixé à 50.
- 1307 personnels sont touchés (environ 300 par jour), soit un taux d’incidence de 112,4, deux fois supérieur au seuil d’alerte et supérieur au taux d’incidence standardisé de la semaine 37 (7 au 13 septembre dernier donnée fourni par Géodes) qui s’élève à 90,5.
Bien entendu, ces indicateurs statistiques n’ont aucune robustesse et sont utilisés à de basses fins de propagandes par le ministre. En effet, ils mélangent des situations départementales très diverses: dans certains départements l’épidémie explose, d’autres sont pour le moment épargnés: cela donne des indicateurs moyens qui peuvent sembler acceptables lorsque certaines situations locales sont explosives.
Cette manipulation statistique grossière est typique de la manipulation de l’information exercée par Blanquer: annoncer un taux de positif de 0,04% chez les élèves cela rassure, et pourtant c’était le taux en population générale en semaine 34 alors que le port du masque en extérieur était déjà imposé et les Bouches-du-Rhône pointés du doigt.
De plus les consignes données considèrent que les élèves et personnels du Second degré ne peuvent être considérés comme cas contact en dehors de la cantine. (Castex testé et isolé malgré le respect proclamé des mesures barrière n’est visiblement pas soumis à ces règles !)
Cette présentation trompeuse ne peut cacher le taux d’incidence très élevé chez les personnels. Ils sont deux fois plus touchés que les élèves et plus atteints que la population générale. Cette profession, vilipendée par les éditocrates des grands médias est exposée au contact du public sans protection sérieuse. Résultat, un risque de contamination 24% plus élevé par rapport à la population générale. (Rappelons que les enseignants prennent leur retraite bien après 61 ans, âge moyen en réa-COVID, et que du fait de l’absence de recrutement c’est une population vieillissante….)
On le voit, la présentation des données faites par l’EN n’est pas sérieuse. La rédaction d’initiative-communiste.fr a donc enquêté en allant chercher les données à la source sur Géodes.
- Première surprise: Géodes fournit les données par tranche d’âge, et celles-ci ne permettent pas de décrire la population scolaire avec précision. De plus les données hebdomadaires de la semaine 38 concernant l’incidence hebdomadaire ne sont pas encore disponibles le 17 septembre. Comment l’EN a-t-elle fabriqué ses données? les personnels en établissement n’étant informés de rien (#pas de vague)?
- Seconde surprise sur la semaine 37, (soit une semaine avant les données fournies par l’EN), on relève 11 508 tests positifs chez les 0-19 ans soit le double des données annoncées par le ministère pour la semaine 38! Cela fait près de 6000 cas à répartir chez les bambins de moins de trois ans ou chez les jeunes de 16 à 19 ans pour ne parler que de la population sous le régime de la scolarité obligatoire. Étonnant non …en tout cas statistiquement c’est une bizarrerie!
- Les données fournis par Géodes montrent une explosion du nombre de tests chez les enfants (plus du double) après la rentrée.
- Les données fournis par Géodes montrent une accélération très sensible (X 1,5) des tests chez les adolescents après la rentrée. La rentrée scolaire est en partie responsable de l’engorgement des centres de tests. Notons ici que le nombre de tests n’ayant pas doublé, l’ouverture sans précaution des écoles est donc responsable d’un afflux d’élèves dans les laboratoires au détriment des populations fragiles qu’il est vital de tester et de traiter tôt.
Un examen de l’évolution des taux d’incidence sur trois semaines à la rentrée montre:
-
-
- une accélération des contaminations chez les enfants, et chez les adolescents
- une vitesse de diffusion comparable entre la population générale et les jeunes enfants (0-9 ans): les courbes sont quasiment parallèles. Cela questionne le dogme de la non contagiosité des enfants (dogme franco-français battu en brèche en Allemagne par exemple.).
- Une vitesse de diffusion plus rapide chez les adolescents de nature à accélérer la contagion en population générale. Rappelons que collégiens et lycéens prennent massivement les transports en commun, et n’ont aucune raison de prendre des précautions particulières après que leurs gouvernants les a, sans vergogne, la journée durant, entassés à 36 par classe !
- La contagion est très élevée dans le corps enseignant: il va y avoir des morts ! (Rappelons que le premier mort officiel du COVID en France est un enseignant.)
-
Selon le « Café Pédagogique », une semaine après la rentrée le nombre de foyers de contamination en milieu scolaire avait augmenté de 20% avec 198 foyers en milieu scolaire (à comparer avec les seuls 89 EPLE fermés…)
Non vraiment, il est temps d’exiger une gestion de la situation sanitaire digne d’une puissance nucléaire et spatiale:
- Tester, isoler et traiter les malades en leur donnant accès aux médecins et aux hôpitaux: cela nécessite une politique industrielle de production AU PAYS incompatible avec l’euro-dissolution et la « mondialisation heureuse ».
- Fournir aux services publics les moyens nécessaires pour qu’ils puissent exercer leur mission en SÉCURITÉ. Il faut recruter, nos impôts doivent servir à cela, pas à gaver les actionnaires des grands groupes!
Même les pires libéraux le savent, on n’extrait pas de plus-value d’un mort ou d’un mourant, il faut en finir avec le fantasme criminel de l’immunité de troupeau (qui plus est pour une maladie peu immunisante). Cela ne plaira pas au MEDEF: tant pis pour lui. Nous ne voulons pas vivre (et mourir) avec le virus. Nous voulons vivre.
Evariste pour initiative-communiste.fr
Les données: (sources GEODES 22-09-2020)
Évolution hebdomadaire |
S35 |
S36 |
S37 |
TOTAL + S37 [0;19] |
+ [0;9] |
1239 |
1919 |
2861 |
11508 |
Tests [0;9] |
31178 |
44002 |
114780 |
|
Taux de positivité [0;9] |
4,0 |
4,4 |
2,5 |
|
Incidence [0;9] |
16,0 |
24,7 |
36,9 |
|
+ [10;19] |
4692 |
6851 |
8647 |
|
Tests [10;19] |
92553 |
92021 |
143970 |
|
Taux de positivité [10;19] |
5,1 |
7,4 |
6,0 |
|
Incidence [10;19] |
56,3 |
82,2 |
103,7 |
|
+ |
34479 |
52336 |
61025 |
|
Tests |
902356 |
972102 |
1116435 |
|
Positivité |
3,8 |
5,4 |
5,5 |
|
Incidence standardisée |
58,8 |
77,8 |
90,9 |
|
Incidence personnels donnée EN |
112,4 |
112,4 |
112,4 |