Voici que s’ouvre l’ère du déconfinement sur ordre du Président de la République et « Chief manager » du grand patronat qui dirige la France et l’UE. E. Macron s’appuie sur le soutien actif notamment de la CFDT dont le dirigeant, en même temps celui de la Confédération Européenne de Syndicats, condamne désormais ouvertement, sans honte, l’activité syndicale de base, celle qui a conduit la CGT Renault à obtenir en justice le simple respect de la légalité…
Ce déconfinement sera aussi punitif pour les classes populaires que le confinement l’a été.
Conçu pour remettre le plus de personnes possibles au travail, et d’abord ceux qui ne peuvent télétravailler, il se fera dans des conditions sanitaires qui laissent craindre une vigoureuse reprise épidémique et la sur-contamination des ouvriers et employés, des pauvres, comme l’illustre la situation de la Seine-Saint-Denis où la surmortalité est la plus forte du pays.
En effet, entre la casse de l’hôpital public, le manque de masques de qualité et leur coût, l’absence de politique de test et la réouverture des transports en commun comme des établissements scolaires, contre l’avis du conseil scientifique, tout est en place pour la multiplication des cas de contamination et une mortalité différentielle entre classes sociales.
Face à cette situation qui illustre le mépris total du système capitaliste et de ses dirigeants pour le monde du travail, celui-ci entre dans une nouvelle période difficile aggravée par l’application des mesures prises au nom de l’« état d’urgence sanitaire » : durée quotidienne maximale de travail portée à 12 heures, au lieu de 10 heures actuellement, celle du travail de nuit à 12 heures au lieu de 8 heures ; réduction du temps de repos entre 2 journées de travail à 9 heures contre 11 heures minimum aujourd’hui ; durée maximale de travail hebdomadaire à 60 heures contre 48 heures jusqu’ici ; extension du travail le dimanche. Le tout dans une contexte d’atteintes graves aux libertés : traçage, drones, répression des milieux populaires, remises en cause du droit syndical et campagne de haine contre la CGT…
En outre, le pouvoir programme désormais ouvertement une nouvelle aggravation des conditions de vie populaires : application d’un plan d’ajustement structurel par l’UE sur le modèle grec, appauvrissement général de la population promis par E. Philippe dans son dernier discours à l’Assemblée, avec comme objectif caché de préserver les profits des multinationales et sauver les banques privées et le système financier.
Il y a urgence pour le monde du travail de s’organiser et de résister !
En commençant par exiger et imposer un plan d’action immédiat pour le pays et notamment :
– gratuité des masques
– politique généralisée de tests
– plan d’urgence pour les hôpitaux et l’Éducation Nationale
– plan d’urgence contre la précarité et les difficultés de logement et la faim qui se développent à grande vitesse parmi les classes sociales les plus exploitées : baisse de la TVA sur les produits de 1ère nécessité, augmentation des prestations sociales des plus démunis, moratoires de loyers…
– abrogation des mesures prises au nom de l’état d’urgence sanitaire.
En n’oubliant pas, en rupture avec les politiques mises en œuvre par Macron sous pilotage euro-patronal, d’exiger l’abrogation de toutes contre-réformes rejetées par la majorité de la population ( indemnisation du chômage, retraites …)
Et en renouant plus que jamais avec les principes victorieux du syndicalisme de classe et de masse : les exigences de l’accumulation du capital et du profit maximum pour les gros actionnaires sont incompatibles avec la satisfaction des besoins collectifs ; le système capitaliste, ses gouvernements, son UE sont à abattre car ils sont incapables de répondre aux grandes questions de notre temps.
Crise économiques et sociales toujours plus graves, politiques toujours plus liberticides et autoritaires, dérives fascisantes, crises sanitaires, guerres, dévastation environnementale sont les produits pourrissants de ce système à l’agonie et qui nous mène vers la mort.
Si nous voulons tout simplement la vie, nous devons changer de système, de pouvoir et de société… nous devons sortir des institutions du capital.
communiqué du Front Syndical de Classe – 12 mai 2020