-18% pour les retraites du privées !
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) vient de rendre les résultats de ses simulations, les retraites complémentaires seront en baisse de 18% pour les salariés non–cadres du secteur privé nés en 1990, en raison des mesures découlant de la ratification d’un nouvel accord MEDEF / CFDT CFTC CGC concernant les caisses de retraites complémentaires AGIRC / ARRCO le 30 octobre dernier. La CGT et FO avaient alerté sur les conséquences dramatiques pour les retraites
Des pensions atrophiées pour les générations les plus jeunes. Si jusqu’à présent la première pension de retraite d’un salarié n’était jamais inférieure à deux tiers de son dernier salaire, ce seuil pourrait être passé d’ici 15 à 20 ans. Un cadre né en 1959, voulant partir à la retraite dès qu’il a cotisé suffisamment longtemps au régime de base, perdra environ 14,5% de sa pension complémentaire.
Merci qui ? merci la CFDT ce syndicat qui n’est que la branche salariée du MEDEF.
Lors de la signature de « l’accord » le très patronal journal Les Echos saluaient la collaboration de la CFDT et autres syndicalistes couchés dit réformistes, encensant les réformateurs et tirant à boulets rouges sur les syndicalistes de classe :
Comme à son habitude, au niveau national, la CGT se donne à bon compte des airs de « syndicat de classe » en ne signant pas, et FO persiste à ériger son immobilisme en acte de résistance. Sur le fond, le texte est innovant, avec son système de décote provisoire sur les pensions versées aux nouveaux retraités de l’Agirc et de l’Arrco, décote qui sera liée à l’âge et à la durée de cotisation.
Une preuve de l’intelligence collective des partenaires sociaux que l’on n’avait plus revue depuis l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la compétitivité et l’emploi de janvier 2013.
les chiffres confirment donc ce qu’expliquait la CGT dénonçant un accord pénalisant les salariés en leur faisant payer plus de cotisations pour avoir moins de retraites par le biais d’une série de mesures d’une sévérité sans précédent. Qui plus est, l’effet de l’accord est également par un système de malus de reporter l’age effectif du départ à la retraite au delà de 63 ans dans un premier temps, puis sans doute au-delà.
Pour autant, force est de constater que les directions des centrales syndicales CGT ou FO, au-delà des communiqués, ne se sont guère fait entendre pour mobiliser les salariés et construire un rapport de force permettant de défendre les retraites du privés. Ni pour combattre l’Union Européenne qui via la Commission Européenne a ordonné au gouvernement français, en application des ordres du patronat, de réduire les salaires, de réduire les retraites et de casser le code du travail. Il est vrai qu’une bonne part des directions syndicales ont fait le choix de l’alliance avec la CFDT au nom d’un syndicalisme dit « rassemblée » et de l’adhésion à la Confédération Européenne des Syndicats, qui conduit les travail de défaites en reculs, dilapidant des décennies de conquêtes sociales obtenus aux prix de très dures luttes.
Retraites, Loi Travail : on ne négocie pas les régressions, on les combat !
Au moment, où les travailleurs engagent à la base et malgré l’inertie des directions syndicales un puissant mouvement social pour obtenir le retrait de la Loi Travail, il faut tirer les leçons des reculs. Il n’y a rien à attendre d’un syndicalisme rassemblé, de la collusion avec la CFDT la Confédération Européenne des Syndicats &Cie qui n’est que le porte voix du MEDEF et de l’UE. C’est la mobilisation de masse par des syndicats de classes qui peut faire gagner les travailleurs. Salaires, statuts, retraites, sécu, code du travail … tout cela a été gagné comme cela. Au delà, alors que les mauvais coups pleuvent contre les travailleurs, les travailleurs peuvent en impulsant une riposte populaire visant les causes et les initiateurs des contre réformes impulser une contre offensive capable de remettre à l’ordre du jour la marche au progrès social et la construction d’une solide alternative populaire abattant la dictature de l’oligarchie capitaliste pour bâtir une société démocratique, de justice et d’égalité par et pour les travailleurs. Retraites, Code du travail, Sécu, services publics, salaires, privatisations et libéralisations … tout ces contre réformes sont menées en applications des ordres implacables de l’Union Européenne, c’est à dire des ordres de l’oligarchie capitalistes. Par exemple, la Loi Travail relève de la transcription des ordres de la Commission Européenne (lire ici et ici) de même que l’attaque en cours contre le statut des cheminots, ou la libéralisation du secteur des taxis. Pour ne citer que trois exemple d’une brulante actualité. Pour défendre leurs droits, pour le progrès social, pour la démocratie et échapper à la dictature de la classe capitaliste, tous ensemble, les travailleurs doivent briser les chaines de l’Union Européenne cette arme d’exploitation massive des peuples.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Signez et faites signer la pétition pour un referendum pour la sortie de l’UE et de l’Euro
Les conséquences de l’accord MEDEF / CFDT CGC CFTC sur l’AGIRC ARRCO illustré par FO
Eric, né en janvier 1957
Il remplit les conditions du taux plein : 62 ans et 166 trimestres.
Mais, invalide de 2e catégorie il ne travaille plus. Lui n’a même pas le choix !
Au 1er février 2019, sa pension d’invalidité s’arrêtant, sa retraite sera liquidée aux « conditions du taux plein » du régime général et sa complémentaire sera diminuée de 10 % pendant trois ans, parce qu’il ne pourra pas, et pour cause, justifier de la prolongation de son activité professionnelle comme l’exigent les termes de l’accord !Isabelle, née en mai 1958
Au chômage depuis 26 mois, au moment où elle remplit les conditions de taux plein du régime de base, l’UNEDIC arrête le versement des indemnités chômage. Elle subira donc un abattement de 10 % sur sa complémentaire sur les trois ans à venir, sauf… à ce qu’elle trouve un emploi (mais plus de 1,2 million des plus de 50 ans sont inscrits à Pôle emploi !).Sylvia, née en août 1959
Ayant été exposée à un facteur de pénibilité, elle « bénéficie » de 8 trimestres qui, ajoutés aux 158 trimestres cotisés, lui permettent d’atteindre ses 166 trimestres à 60 ans, et donc de bénéficier de sa retraite de base à taux plein dès 60 ans.
L’accord ne fait cependant pas de quartier : travail pénible ou pas, sa complémentaire sera amputée de 10 % pendant trois ans si elle part à 60 ans.Hélène, 2 enfants, née en avril 1957
Âgée de 62 ans en 2019, elle totalisera 150 trimestres cotisés + 16 trimestres validés (au titre de ses deux enfants), soit 166 trimestres. Elle remplira donc les conditions du taux plein.
Si elle demande la liquidation de sa retraite au 1er mai 2019, elle subira un abattement de 10% sur sa complémentaire pendant trois ans. Si elle ne peut soutenir ce manque à gagner, elle n’aura d’autre choix que de travailler un an de plus.