Chaque jour, en France dans la 6e économie la plus riche du monde le droit au logement, droit fondamental, est bafoué. Les chiffres sont effrayants. 429 bidonvilles rassemblent entre 15.000 et 20.000 personnes selon la fondation Abbé Pierre. 10 millions de personnes en situation de fragilité, 3,5 millions de personnes mal logées, 700 000 sans domiciles. 130 000 expulsions chaque année ! 70% des jeunes sont en difficulté de logement.
Baisse des salaires, augmentation des prix du logement, chômage de masse sont notamment les conséquences désastreuses du système capitaliste pour des millions de travailleurs de notre pays.
Dans nos villes, les bidonvilles s’étendent alimentés par le flot de la misère générée par le capitalisme. Migrants d’Afrique et du moyen orient chassés par les guerres impérialistes de l’Axe euro-atlantique en Libye, en Syrie, au Soudan et ailleurs. Migrants d’Europe de l’est, chassés de leurs pays par le rétablissement du capitalisme le plus brutal plongeant les travailleurs de l’est dans la misère, dans la violence et la guerre. D’aucun disent que les réalisations concrètes de l’Union Européenne ne sont pas assez visibles : ce n’est pas vrai. Chacun peut voir avec les camps de roms – bidonvilles de la honte – les friches industrielles de nos usines délocalisées, les SDF dans nos rues et les queues à Pole Emploi ce que sont les réalisation de l’Union Européenne du Capital !
Alors, les autorités prétendent réagir aux soit disant « problèmes des camps de roms » ou à celui des « camps de migrants », toujours abordées évidemment seulement sous l’angle des problèmes (bien réels) de sécurité ou d’hygiène. A coup de matraques, en démantelant aux bulldozer les camps de Roms tout en fermant les structures d’accueil au nom de l’euro-austérité. En proclamant vouloir renvoyer « chez eux » les Roms tout en faisant venir des centaines de milliers de travailleurs détachés de l’Est – sous payés – pour casser les salaires et les conquêtes des travailleurs, c’est comme cela que l’oligarchie capitaliste fête les 30 ans des accords de Schengen (*), c’est comme cela que le Capitalisme conçoit les droits de l’homme.
Démanteler un camp ici, immédiatement reconstruit là, ce n’est pas résoudre la situation, c’est déplacer le problème et ainsi faire monter l’exaspération dans la population, et aggraver la situation abominable des hommes, des femmes, des enfants qui vivent dans ces camps et qui ont le droit à la dignité. Tous, nous devons exiger des solutions dignes pour les hommes, les femmes, les enfants qui habitent ces camps. Nous ne pouvons accepter qu’au nom de l’austérité imposée par l’UE du capital, l’État ne puisse pas mettre les moyens les plus élémentaires pour répondre à ces situations d’urgence dont au contraire il organise le pourrissement. Tous nous devons exiger des solutions pour des conditions de logements dignes et satisfaisantes pour TOUS les travailleurs. Nous devons exiger de l’État qu’il prenne ses responsabilités.
Ne nous trompons pas, le sort réservé aux roms, aux migrants, c’est en fait le sort réservé aux travailleurs pauvres par le système capitaliste. Réprimer les premiers ce n’est pas améliorer les droits des seconds. Au contraire, défendre le droit à la dignité pour les migrants, pour les roms, c’est nous défendre, nous tous, travailleurs. C’est défendre le droit des travailleurs à un emploi, un logement, à la santé, à l’éducation. Autant de ces droits de l’homme élémentaires bafoués au nom du seul réel droit que reconnaisse le capitalisme : celui de l’oligarchie à faire toujours plus de profits en faisant trimer les travailleurs et en leur faisant les poches !
Mais il ne suffit pas de proclamer ces droits, il faut lutter et agir. Non seulement pour dénoncer les conséquences scandaleuses, mais pour s’attaquer à leurs causes, seule façon de trouver une solution durable ! Oui, il faut s’attaquer aux causes, au capitalisme et à son arme d’exploitation massive l’Union Européenne qui divise et écrase les peuples.
(*) l’UE organise un grand marché avec la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes. Pour les capitaux et les biens, il n’y a évidemment aucune entrave, le récent scandale Luxleaks le prouvent à nouveau pour qui en douterait. Pour les personnes, avec la directive détachements, l’UE organise surtout le dumping sociale et la concurrence entre les travailleurs. Du reste, lorsqu’il s’agit de protéger ses instances de pouvoir, elle sait parfaitement prendre les décisions pour fermer les frontières et empêcher la libre circulation des manifestants.
De l’argent pour la solidarité et la coopération, il y en a ! Quelques chiffres :
Avec les 6 milliards de contribution nette à l’Union Européenne par la France chaque année, gageons que l’on pourrait traiter de façon décente les migrants dans notre pays et de contribuer à des politiques de coopérations aux services des travailleurs de ces pays, alors que l’UE promeut la concurrence entre les peuples, les délocalisations et poussent à l’émigration des millions de personnes. Sans compter que l’union européenne a accordée plusieurs dizaines de milliards d’aide à la junte de Kiev pour lui permettre de financer la guerre contre les populations civiles du Donbass…
Le financement des opérations militaires extérieures de la France (guerre en Libye, au Mali, en Centrafrique etc…) coutent officiellement chaque années plus de 1,2 milliards d’euros (400 millions d’euros pour la guerre contre la Libye en 2011 avec l’opération Harmattan, 700 millions d’euros par an pour l’opération au Mali, jusqu’à plus d’un milliard d’euros par an dans la guerre en Afghanistan…)
PRCF Isère – 15 juin 2015
source : http://prcf-38.over-blog.net/2015/06/bidonville-esmonin-le-point-de-vue-du-prcf-38.html
A regarder en accès libre sur Mediapart la comparaison photographique des bidonvilles des années 1950 et de ceux des années 2010 en banlieue parisienne : http://www.mediapart.fr/portfolios/1950-2014-toujours-les-memes-bidonvilles