le PRCF exprime à nouveau son total soutien aux travailleurs en lutte de la biscuiterie Jeannette. Un de nos camarade nous rend compte de leur combat.
Ma première rencontre avec les salarié-e-s de l’entreprise « Jeannette » remonte au 13 décembre 2013 lors de leur manifestation à FR3 et ensuite la distribution de tracts et de madeleine sur le marché de Noël de Caen, à ce moment il y avait encore l’espoir du déménagement de la fabrication vers Falaise (à 30km de Caen).
La responsabilité du blocage à ce projet de continuité de l’activité qui avait l’aval du personnel soutenu par l’UL CGT de Caen et… de l’employeur, ce qui est à noter dans les annales, c’est le Crédit Agricole qui a refusé de fait par son silence le prêt de 750 000€ pour boucler le montage financier.
Dès cette date les « Jeannette » ont été de toutes les manifs jusqu’au 20 février où l’occupation a été décidée par les 37 salariés moins les bureaux (8) soit 29.
C’est à partir de ce jour que je fais connaissance de Catherine, 58 ans entrée en 1974, c’est une pince sans rire qui me fait un sketch du genre « Vous étiez avec une bien jolie dame tout à l’heure sur le trottoir », je lui réponds que non et que la seule personne que j’y ai rencontré est le commissaire priseur maitre Rivola dit « Ravioli » qui me demandait si je venais visiter l’usine.
Depuis, j’apprécie d’être en sa présence et celle de son amie et collègue Françoise, 57 ans entrée en 1973. Elles relatent les bons et moins bons moments de cette vie passée dans cette
fabrique de gâteaux ; les différents produits, les différents patrons, les difficultés et la pénibilité du travail, les différences de traitement entre hommes et femmes, mais aussi les fiestas…
Les accidents du travail y étaient nombreux, Françoise pour sa part en eu trois ; une estafilade au doigt jusqu’à l’os ; un doigt de pied cassé causé par la chute d’une palette et un poignet cassé sur une chute. Il faut dire que le port des Equipements de Protection Individuel était peu développé et la cadence du travail toujours à son maximum. Dans les années 70 il y avait 350 employés avec un important turn over, il n’était pas rare qu’une jeune embauchée du matin ne revienne pas après sa pause pipi. Il n’était pas rare non plus de verser des larmes en rentrant à la maison mais il ne fallait pas le montrer aux parents, puisque nous ne voulions plus aller à l’école il fallait travailler !
Catherine tout comme Françoise avaient déjà anticipé le déménagement de l’usine en remplaçant leur vieille voiture par une plus récente.
J’ai vraiment plaisir à être à leur coté, à leur apporter la solidarité qui est tant nécessaire dans cette lutte du pot de terre contre celui de l’argent.
Ce sont des femmes rudes comme des dockers et aussi tendres que des infirmières.
Nous sommes le lundi 31 mars, une délégation était à la manif devant le TGI du Havre pour la relaxe des 4 militants de la CGT accusés pour une action collective.
L’usine est toujours occupée, un quatrième repreneur sérieux est annoncé…
BRAVO LES « JEANNETTE » LA LUTTE CONTINUE !
JLG
bravo! la lutte à faire connaître( attitude de trahison des banques, absence totale du pouvoir politique) avec en plus une belle empathie pour ces belles ouvrières.