« Si quelqu’un a un problème avec les valeurs de la République, ça peut être possible sur le plan démocratique, en tant que citoyen français, par contre ce n’est pas possible en tant que fonctionnaire de la République »
« Si vous voulez devenir plombier et que vous avez un problème avec les tuyaux, vous choisissez un autre métier. Il faut en faire un autre. Si vous devenez professeur, vous transmettez les valeurs de la République. Et si vous ne les transmettez pas et si même vous militez contre les valeurs de la République, éventuellement sortez de ce métier, parce que vous vous êtes trompés à un moment donné ».
Jean Michel Blanquer, laissant penser que les attentats contre les enseignants seraient au moins en partie de leur responsabilité.
Le destin si particulier de la France, celui d’une nation consciente d’elle-même et de ses devoirs à l’égard du reste du monde depuis plus de 15 siècles, ne saurait se concevoir sans l'évocation de son lien millénaire, au point d’être qualifié de filial avec l’Église catholique. pic.twitter.com/MsAKPDF0WE
— Jean Castex (@JeanCASTEX) October 18, 2021
Blanquer Démission !
Une fois de plus, Jean-Michel Blanquer insulte les enseignants de France. La fois de trop : il y a des limites à tout, même à l’indécence et à l’indignité, et Blanquer les a franchies depuis bien longtemps.
Il y a quelques jours, le pays se souvenait avec émotion de Samuel Paty, professeur d’Histoire-Géographie compétent et courageux assassiné pour avoir parfaitement fait son métier. Il a payé de sa vie d’avoir enseigné, donc par essence d’avoir transmis en toute indépendance intellectuelle les valeurs de la République Française. Il a rejoint la trop longue liste des héros illustres ou anonymes qui, par leur courage, ont défendu avec leur sang la République.
Ces valeurs de la République dont se gargarise avec indécence le sinistre Blanquer, courageux pourfendeur « d’islamo-gauchistes », notre peuple les a inscrites sur les frontons de nos mairies et de nos écoles en les arrachant à la Réaction au prix du sang à Valmy.
Ces valeurs ne sont pas des Idées mortes, concepts froids dans les mains de politiciens sans morale. Elles sont nées de l’indépendance intellectuelles des grands Esprits des Lumières suivant le chemin des Savants de la Renaissance et des Sages antiques. Elles se sont incarnées par l’engagement révolutionnaire du Peuple de savetiers et de sans-culottes qui bouta l’alliance du Sabre et du Goupillon hors de France avec leurs fourches et leurs tripes.
Ces valeurs sont notre héritage immortel.
Elles nous sont transmises par des générations de résistants qui, par leur engagement, leur courage et leur dévouement, en ont entretenu les Lumières. De l’exil de Victor Hugo au courage juvénile du communiste Guy Môquet, elles sont nombreuses les voix courageuses qui se sont élevées pour les défendre. Même dans les ténèbres de la plus noire des nuits, du Mur des Fédérés au ravin de la mort du Struthof dans lequel les nazis exterminaient les déportes Nacht und Nebel – le plus souvent communistes –, ces Lumières ne se sont jamais éteintes.
Les courtisans, les collaborateurs, les réactionnaires, en tout temps et en tous lieux, ont fait montre de leur haine de la République de son Esprit, de ses Valeurs. De Louis XVI (dont Macron estime que le peuple de France n’a pas voulu la mort) à Pétain en passant par Thiers, drapés dans les apparences de l’Etat, ils ont poignardé Marat, décapité Robespierre, exilé Hugo, massacré les Communards, assassiné Jaurès, fusillé Zay, Môquet et Politzer.
Non monsieur Blanquer, les valeurs de la République ne sont pas les vôtres ! Toute votre écoeurante action au ministère de l’Education Nationale le démontre :
- Destruction des diplômes nationaux anonyme, fermant ainsi les portes de l’Enseignement supérieur aux enfants des classes populaires, nos enfants ;
- Mise en concurrence des établissement scolaires, avec la volonté déclarée de faire recruter les enseignants par les chefs d’établissement, instaurant la concurrence totalement faussée entre les écoles au nom des dogmes européistes ;
- Suppression de milliers de postes de professeurs titulaire et démantèlement des concours d’enseignement ainsi que du contrôle paritaire des carrières au profit de la la courtisanerie.
C’est ainsi l’Egalité d’accès à l’Education et l’égalité de traitement des agents et le Mérite républicain qui sont mis à mal.
- Répression sans précédent de l’action syndicale, que ce soit celle des agents, ou celle des lycéens lorsqu’ils se mobilisent par la grève ou la manifestation comme le leur garantit la Constitution .
- Volonté de museler la parole dans la communauté éducative, par l’article Premier de la mal-nommée « Loi sur l’Ecole de la Confiance », par les injonctions incessantes au corps professoral comme celles leur commandant de repérer les « frondes contre les mesures gouvernementales » et exigeant d’eux de se transformer en délateurs devant repérer les situations de « radicalisation politique et sociale ».
C’est ainsi la Liberté, qu’elle soit de d’expression ou de conscience- qui est attaquée.
Les images glaçantes de lycéen agenouillés mains sur la tête, jamais revues en France depuis l’Occupation marquent le ministère Blanquer du sceau de la honte.
- Coupes sombres dans le budget public quand l’enseignement privé et confessionnel a vu son budget sans cesse abondé.
- Non-remise en cause du Concordat qui fait de l’Alsace et de la Lorraine des territoires de la République dans lesquels la Laïcité n’a pas le droit de cité.
- Campagne d’affichage confondant sciemment couleur de peau et religion, instrumentalisant ainsi la Laïcité comme un outil de propagande démagogique contre nos concitoyens dont les prénoms n’appartiendraient pas au calendrier catholique.
C’est ainsi la Laïcité qui a été manipulée, instrumentalisée, abimée.
- Et enfin gestion obscurantiste et égoïste de la Pandémie de Covid. Négation des contaminations au sein des écoles, contre toutes les évidences scientifiques, surdité aux demandes du Conseil Scientifique demandant la mise en place de procédures de protection robustes mais parfois coûteuses, renvoi à la responsabilité individuel au mépris de l’action collective, au risque d’amplifier les vagues épidémiques et, en accélérant la contagion, de mettre en danger la vie de nos concitoyens les plus exposés.
C’est ainsi la Fraternité qui a été piétinée
Au delà de ces régressions constatées – elles sont graves et nombreuses-, les discours M. Blanquer démontrent une véritable volonté de pointer du doigt et de diviser en cherchant des ennemis de l’intérieur, rhétorique dangereuse s’il en est.
Ainsi, ce ministre de l’Education méprise tant les professeurs qu’ils les a d’abord traités de « décrocheurs », puis, reprenant à demi-mots le vocabulaire des cagoulards des années trente, « d’islamo-gauchistes », avant de s’en prendre aux parents des classes populaires bénéficient de l’allocation de rentrée et accusés de la dilapider en « écran plats ». Cela n’était pas suffisant, M. Blanquer , cédant avec délice à son inclination autoritaire et fascisante, verse dans le accarthysme et entend lancer une chasse aux sorcières, suggérant que les enseignants seraient un corps noyauté par l’islamisme.
Diviser, séparer, pointer du doigt des boucs émissaires, ce n’est assurément pas promouvoir les valeurs de la République!
Les professeurs, enseignant dans des conditions plus dégradées chaque année et avec un traitement plus faible chaque mois, n’ont pas de leçon à recevoir d’un tel ministre-caporal. Chaque jour, ils allument les Lumières de la Sciences et de l’Esprit critique dans la jeunesse de France. Ils le font avec conscience et compétence ; et surtout, en toute indépendance intellectuelle, ce que M. Blanquer ne peut accepter.
Or, comment pourrait-il en être autrement ?
-La Liberté ne s’enseigne pas sous la contrainte de la pensée unique d’un ministre dictatorial
-L’Egalité ne se transmet pas dans une société profondément inégalitaire dont la situation s’est fortement aggravée du fait de la politique de la Macronie ;
-La Fraternité ne s’inculque pas à coup de matraques dans la terreur d’une « classe calme ».
La vérité, c’est que la mort de Samuel Paty c’est votre responsabilité M. Blanquer, la votre et celle de votre Administration qui a préfère le jeter en pâture aux intégristes violents et criminels et l’abandonner au couteau de l’assassin plutôt que de le soutenir et de le protéger !
Ce sont la haine anticommuniste et la servilité vis-à-vis des Etats-Unis au sein de l’OTAN, que M. Blanquer partage, qui ont conduit à armer des fondamentalistes religieux en Afghanistan, puis à soutenir leurs cousins tchétchènes, intégristes accueillis par la suite à bras ouverts dans notre pays sur les conseils de votre ami BHL et de ses affidés.
C’est votre amour des injonctions managériales et votre mépris profondément ancré des enseignants qui vous a conduit à construire une chaine hiérarchique aussi malveillante envers les professeurs qu’elle est courtisane envers vous. Chaîne hiérarchique qui a été incapable de (faillri à est suivi d’’u,n substantif, pas d’un verbe) Samuel Paty et, pire, qui s’est alliée de fait avec les réseaux intégristes menaçant Samuel Paty.
Chacun doit en effet savoir que dans le rapport de l’IGEN intitulé « Enquête sur les événements survenus au collège du Bois d’Aulne (Conflans-Sainte-Honorine) avant l’attentat du 16 octobre 2020 », on apprend que :
- « la principale renseigne l’application « faits établissements », en classifiant les faits comme étant de niveau 3, c‘est-à-dire « d’une extrême gravité », et en indiquant bien les deux aspects de la situation, à savoir d’une part la démarche adoptée par le professeur (qui, à rebours de ses intentions, a choqué des élèves musulmans en leur proposant de sortir de cours s’ils pensaient pouvoir être offensés par une caricature), d’autre part la présence aux côtés d’un parent en colère d’un individu connu comme un militant islamiste cherchant à exploiter la situation. À l’inverse, dans le cadre prévu par l’application, la principale indique comme « victimes signalées » « Groupes d’ELEVES » et comme « auteur présumé » « personnel de l’établissement ». La menace de la démarche parentale est donc bien perçue et explicitement exprimée ; en revanche, la classification révèle que le fait retenu à ce stade est celui de la sortie de classe des élèves. » Quelle ignoble inversion des valeurs faisant de la victime le coupable ! Est-ce cela que, par une inversion des responsabilités, M. Blanquer essaie de cacher ?
- « L’échange est ouvert, Samuel Paty a du mal à percevoir qu’en proposant aux élèves de sortir il a fait une erreur, il pense qu’en cela son comportement est conforme aux principes de la laïcité. Toutefois, il est dans une attitude d’écoute. Il perçoit que cette démarche vise à l’accompagner, que le soutien de l’institution lui est réaffirmé même si le contexte mérite une réflexion. Le référent laïcité développe une argumentation autour de deux axes : le fait d’avoir montré des caricatures n’est pas remis en cause ; en revanche avoir fait sortir des élèves pour leur épargner la vue des caricatures, même avec les meilleures intentions et dans le cadre d’une démarche pédagogique construite, est une erreur. Reprenant à l’appui de son propos, les termes de la lettre de Jules Ferry aux instituteurs, il explique au professeur qu’en voulant le contraire, il a « froissé » les familles. » Un Inspecteur Pédagogique Régional a donc bien accusé Samuel Paty de commettre une « erreur » et par suite de ne pas transmettre les Valeurs de la République. M Blanquer se permettrait-il d’insulter un mort martyrisé ?
- On y apprend aussi que toute la chaîne hiérarchique reprend sans aucun recul la propagande islamiste dénonçant un professeur qui aurait visé des élèves musulmans. C’est évidemment FAUX et Samuel Paty n’a pas fait sortir de classe des élèves en fonction de leur confession.
- Enfin, on y apprend qu’a aucun moment Samuel Paty ne fait l’objet d’une quelconque protection, fonctionnelle ou policière. Une protection rapprochée aurait évidemment sauvé la vie de cet enseignant, décapité par un criminel de 18 ans armé d’un airsoft et d’un couteau ! Et ce, alors que Samuel Paty était seul et sans défense hors de l’établissement.
Les propos ignobles et les menaces de M. Blanquer envers le corps professoral ne feront pas oublier sa responsabilité écrasante, documentée jusque dans un rapport qu’il a lui-même commandité pour se dédouaner. Ce ministre, par son action et ses propos, est un véritable danger pour la cohésion nationale et pour la République : IL DOIT PARTIR !
Tous les républicains sincères doivent s’unir pour exiger non seulement des excuses, mais pour obtenir son départ ! Ils doivent faire leur la parole et l’action courageuses de Georges Politzer, jeune professeur de philosophie et militant communiste fusillé par les nazis qui déclara :
« L’esprit critique, l’indépendance d’esprit ne consiste pas à céder à la réaction, mais à ne pas lui céder. »
Georges Politzer