Un « minimum syndical » pour qui voudrait vraiment raviver l’esprit de résistance dans l’Education nationale!
Par la commission Education du PRCF
Significativement, le ministre incapable, islamo-obsédé, ultraréactionnaire et archi-répressif qu’est Jean-Michel Blanquer vient d’être nommé premier Ministre par intérim par Macron.
Félicitations pour votre promo si méritée, M. le destructeur de l’Education ex-nationale! Si Macron est réélu, peut-être pourrez vous mettre à profit vos talents de saccageur patenté à l’échelle de tout le pays!
Car en confiant Matignon à Blanquer, le pouvoir macroniste aux ordres de l’UE et de l’oligarchie a sans doute voulu récompenser ce Terminator de l’école publique à la française.
Son grand « mérite » est en effet d’avoir notamment:
- détruit le baccalauréat national le transformant en un chiffon de papier dévalué, principalement accordé sur contrôle continu local et ne valant plus dès lors, sur le marché de l’emploi et à l’entrée à l’Université, que ce que vaut la « cote » respective des établissements publics et privés sur le marché des « évaluations »;
- fermé aux nouveaux bacheliers le libre accès au Supérieur et à la filière de leur choix auxquels donnait encore lieu, avant le ministère Blanquer, l’obtention du bac, premier grade universitaire; désormais les universités françaises mises en concurrence sur le « grand marché éducatif européen » et « transatlantique » ont le droit de trier leurs étudiants avant d’être pleinement admises à exploser, à l’américaine, leurs frais d’inscription;
- violé lourdement la Constitution, qui fait du français la « langue de la République », et la loi Toubon-Tasca (août 1994), qui érige notre langue en « langue de l’enseignement », en instituant l’enseignement (ou le « bain linguistique »), non pas DE l’anglais, mais EN anglais de la Maternelle (alors que les tout-petits ne maîtrisent pas encore leur langue… maternelle: bonjour la casse du français et le charabia en franglish !) à l’Université; avec en prime, un diplôme d’anglais indispensable (locuteurs de l’allemand, de l’espagnol, de l’arabe, de l’italien, vous ignoriez que vous parliez des sous-langues!) pour pouvoir s’inscrire en licence;
- détruit le lycée à la française en explosant les séries, en écartelant le « groupe classe » et en portant les coups les plus graves à la lisibilité des parcours scolaires, à l’offre égalitaire d’enseignement sur tout le territoire national et en démolissant les disciplines scolaires elles-mêmes. Certaines, comme la philosophie, soumises à un faux examen final postiche, sont désormais totalement déstabilisées et discréditées, d’autres comme les mathématiques ont vu disparaitre 1 heure sur 5 en Lycée, tandis que les effectifs de filles étudiant les mathématiques a diminué de plusieurs dizaine de milliers!
- institué récemment, pour combattre les « mauvais Français » qui ne comprennent rien à la laïcité façon Macron (nos amitiés à Sa Sainteté le Pape, Monseigneur Macron à l’occasion de votre énième voyage au Vatican à l’approche de la présidentielle !), une phalange de 1000 « relais de la laïcité ». Surnommée le « carré régalien », elle sera chargée d’inculquer aux enseignants (accusés globalement de laxisme à l’égard de l’islamisme: les amis de feu Samuel Paty apprécieront…) les « valeurs de la République ». Les « valeurs de la République », c’est bien beau, mais lesquelles? S’agit-il de celles qui font que, au titre de l’ « égalité », onze millions de Français vivent désormais sous le seuil de pauvreté tandis que les revenus des plus riches ont explosé durant l’épidémie? De celles qui, au titre de la « fraternité », ont vu les forces de l’ordre éborgner ou mutiler plus de trente innocents durant les manifs des Gilets jaunes sans qu’un seul éborgné n’ait pu être poursuivi pour violence (en clair, on a impunément éborgné plus de trente innocents!). S’agit-il des « valeurs laïques » qui font qu’une jeune fille portant un foulard à l’école (et nous sommes contre tout signe religieux dans l’enceinte scolaire) est aussitôt exclue tandis qu’en Alsace-Moselle, l’Etat paie les rabbins, prêtres catholiques et pasteurs protestants pour dispenser des cours d’enseignement religieux dans les lycées publics? Etrange république où manifestement, les unes sont « moins égales » que les autres!
- sapé le statut de la fonction publique en sous-payant chroniquement tous les enseignants, en rendant leur métier trop souvent répulsif, en désavouant fréquemment les enseignants victimes d’incivilités, en recrutant et en renvoyant sans merci des jeunes profs précaires corvéables à merci au lieu d’étendre les recrutements par concours tout en cherchant activement les moyens, par une vraie négociation syndicale, de titulariser les enseignants précaires exerçant depuis des années. Mais ça n’a pas l’air de déranger Blanquer qu’un nombre jamais vu d’enseignants démissionnent chaque année expérience faite du Purgatoire (soyons gentils) qu’est devenue l’école « républicaine » écartelée par les inégalités…
- réprimé comme jamais les enseignants syndicalistes et les lycéens courageux qui osaient contester cette politique mortifère pour l’école… Qu’on se souvienne des lycéens à genoux mains sur la tête entourés de flics indignes jouant très « républicainement » les kapos!
- rendu indignement, pour séduire la droite dure fanatiquement anti-fonctionnaires, 75 millions d’euros à Bercy au lieu de les utiliser pour munir toutes les salles de classe de France d’aérateurs et de purificateurs d’air, supprimé prématurément le port du masque, à la manière de Trump, en s’imaginant que le vaccin des adultes protégerait des contaminations par l’école, conçu avant tout l’école comme un lieu de garderie permettant à la machine capitaliste à produire des profits de continuer à tourner « quoi qu’il en coûte » et ce alors même que les écoles sont devenus les principaux foyer de diffusion du virus, allant jusque’a infuser jusque’au sommet de l’Etat, tandis que les enfants sont les malades le plus nombreux de cette maladie émergente cause d’affections longues et invalidantes dans 20% des cas.
Rappelons qu’au de la de ce bilan politique et social dramatique, le bilan pédagogique de Blanquer est un désastre pour l’avenir du Pays:
- L’effondrement du niveau scolaire en école primaire avec plus d’un quart des élèves au niveau insuffisant pour suivre en français à l’entrée en Sixième dans les collèges REP+ et plus de la moitié en mathématiques
- L’effondrement du niveau mathématiques attesté par toutes les enquêtes internationales. En 1995, la France était 7e des Pays développés, elle est maintenant DERNIERE, avec en prime un effondrement qui touche même les meilleurs élèves. Sa réforme du lycée avec son complice Mathiot a fermé les portes de l’enseignement des mathématiques à des dizaines de milliers de jeunes filles!
Or, répétons-le sans nous lasser tant le scandale est énorme, les principaux syndicats enseignants, pas seulement les grands habitués de la collaboration aux contre-réformes, comme le SGEN-CFDT ou l’UNSA, mais hélas la FSU, ainsi que FO ou le SNALC et la CGT, se refusent toujours à réclamer la démission de Terminator Blanquer.
Le prétexte avancé par les états-majors syndicaux pour, en réalité, MENAGER Blanquer, est que « débarquer Blanquer ne suffirait pas pour changer de politique scolaire ».
Personne ne dit en effet que cela serait SUFFISANT, il faudrait aussi, ce que ne font NON PLUS aucune des directions syndicales de l’EN, remettre en cause la sacro-sainte « construction » européenne qui, depuis Maastricht (1992), massacre tous nos services publics, comprime nos salaires (bloqués depuis 2008 au nom de la sauvegarde du sacro-saint euro) et aligné le modèle laïco-républicain français sur le modèle néolibéral européen (ah, le « modèle » allemand… Ah, le « modèle » anglo-saxon…) depuis des décennies.
Mais que ce slogan « Dehors Blanquer! » ne soit pas SUFFISANT syndicalement ne signifie pas qu’il ne soit pas NECESSAIRE, voire MINIMAL pour que le peuple entier comprenne que, dans leur masse, les enseignants et leurs syndicats se désolidarisent de cette politique destructrice émanant d’un menteur professionnel qui prétendait, quand il est arrivé rue de Grenelle, qu’il ne promouvrait pas une nouvelle réforme destructive de l’école républicaine!
Alors, syndicalistes qui constatez que tous les voyants sont au rouge, voire au noir (salaires, statuts, contenus scolaires, concours nationaux, effectifs par classe, conditions sanitaires, respect dû au corps enseignant, y a-t-il quelque chose qui marche dans l’école blanquérisée?), vous qui voyez comme vous que, dans la quiétude parfaite des directions syndicales euro-formatées, tout ce qui a fait l’école publique française est concassé au bulldozer, vous qui constatez aussi qu’en pleine casse généralisée de l’école, des indemnités chômage, d’EDF et de la SNCF, il n’y a et n’y aura rien eu d’autre de significatif comme action syndicale en cet automne que la journée intersyndicale vite oubliée du 5 octobre dernier, ne criez pas seulement « Blanquer démission! », car nous avons mille revendications à mettre en avant, mais criez AUSSI avec nous, Blanquer démission !
Simple question d’HONNEUR au point où nous en sommes !
Car un jour ou l’autre, tous ces casseurs de République devront rendre des comptes devant le peuple souverain. Et avec eux tous ceux qui, par leur silence complice, ou par leur semi-révolte, pour pratiquer un « dialogue social » bidon et vide de tout contenu, qui ne fait qu’accompagner la casse sans même la freiner, auront laissé Blanquer et Cie détruire l’héritage républicain du pays pour mieux dévaster l’avenir de la nation et de sa jeunesse.