par Georges Gastaud – Pour relancer l’économie américaine, Joe Biden vient de faire voter au Congrès un plan de « soutien à l’économie » de 1200 milliards de dollars. Une partie de cet argent public ira aux particuliers, et tant mieux pour les travailleurs américains en graves difficultés auxquels cette manne provisoire apportera une bouffée d’oxygène. Mais, vous l’avez deviné, la plus grande partie de cet argent ira aux grandes entreprises, c’est-à-dire au profit capitaliste puisque ce subventionnement public massif du capital privé sera distribué sans contrepartie. Même chose en France où les 300 milliards d’argent public distribués au grand patronat, là aussi sans contrôle sur leur utilisation, n’empêcheront nullement, bien au contraire, la vague de délocalisations, d’euro-privatisations, de « dégraissage » et de fusions industrielles transcontinentales qui dévastent ce qui reste de l’industrie française en semant le malheur dans la classe ouvrière.
Car ne croyons pas une seconde que les États bourgeois qui – contredisant sans vergogne le discours austéritaire qui dominait jusqu’en 2019 – dispensent désormais sans compter l’argent public, c’est-à-dire au final, celui de nos impôts présents ou futurs, ne feront pas ensuite tout le nécessaire pour récupérer leur mise et pour payer rubis sur l’ongle les emprunts démesurés qu’ils contractent présentement sur les marchés financiers. En réalité, à l’arrivée, les travailleurs et les peuples paieront, et ils paieront d’autant plus cher (4000 € de dettes par personne?) qu’ils n’auront plus d’industrie nationale, qu’ils ne produiront plus rien en France et qu’ils importeront tout; et que, contrairement aux États-Unis d’Amérique et à la RFA, dont le deutsche Mark sert de base à l’euro, ils auront eux-mêmes renoncé à leur souveraineté monétaire comme c’est le cas de notre pays auto- et euro-vassalisé. Gare au retour de bâton sur les salaires, les emplois publics, les pensions, les indemnités chômage, le logement social, les remboursements sécu, etc.!
Bref, ces méga-plans de relance n’ont rien à voir avec la distribution de cadeaux mirifiques par le pseudo Père-Noël capitaliste. Derrière le Père-Noël, le Père-Fouettard: il s’agit d’un nouvel avatar, à l’occasion de l’épidémie mondiale, de ce capitalisme monopoliste d’État travesti en « néolibéralisme » qui repose sur un mécanisme unique État bourgeois/monopoles capitalistes, en voie de redéploiement à l’échelle continentale (l’Empire européen centré sur Berlin) et transcontinentale (ce que le MEDEF appelle l’Union transatlantique) et qui consiste, avec des faux-semblants quasiment socialistes, à doper le profit capitaliste privé en l’abondant en permanence avec l’argent du contribuable. C’est pourquoi les euro-réformistes keynésiens qui croient « contrebalancer » l’ultra-capitalisme « néolibéral » en réclamant plus d’État (bourgeois) et « plus d’Europe », ont tout faux. Il faut de plus en plus, à notre époque, combattre l’UE et sa transformation en méga-Empire continental RENFORÇANT la mainmise capitaliste sur les travailleurs et sur tout le peuple, et combattre TOUTES les variantes du capitalisme qui, selon des dosages différents mais en frappant toujours les mêmes, et que ce soit par l’austérité à tous crins ou par le subventionnement massif des mastodontes privés, appauvrit toujours À L’ARRIVÉE les travailleurs salariés et les couches moyennes pour toujours IN FINE, enrichir le grand capital dont les grands actionnaires américains et français ont énormément profité de la crise…