Qui sont les casseurs de l’hôpital ?
Chacun a vu l’ignoble opération de propagande autours des quelques vitres ébréchés de l’hopital Necker le 14 juin.. Une provocation manifestement organisée et préparée. Aucun média d’ailleurs ne s’est ému des grenades lacrymogènes lancées par la police sur un hôpital situé boulevard du Port Royal…
Mais les véritables casseurs de l’hôpital public c’est bien Valls et Hollande qui matraquent les personnels soignants et suppriment 22 000 postes.
Des soignants gazés hier à Paris à l’approche de l’Elysée
La manifestation des soignants de l’AP-HP s’est mal terminée pour certains, hier à Paris, lorsqu’à l’approche de l’Elysée, les forces de l’ordre ont usé de gaz lacrymogènes contre les manifestants. Les soignants de l’AP-HP s’opposent à la réforme du temps de travail lancée par Martin Hirsch.
Après un rassemblement avenue Victoria devant le siège de l’institution, les manifestants sont partis en fin de matinée en direction de l’Elysée.
Selon la préfecture de police, les agents étaient, avenue Victoria, entre « 3.500 et 3.700 ».
Une fois arrivés place Saint-Augustin où les forces de l’ordre leur barraient la route, les manifestants ont insisté pour qu’une délégation soit reçue à l’Elysée, ce qui, selon une source proche du dossier, n’était pas prévu.
« Devant le refus, nous nous sommes engagés dans une rue adjacente, la rue d’Astorg, pour forcer le passage. Nous nous sommes retrouvés devant une barrière de CRS qui nous ont tapés, poussés et ont diffusé des gaz lacrymogènes », a relaté à l’APM Olivier Youinou du syndicat SUD santé.
Nayla, une infirmière de l’AP-HP présente lors de la manifestation, a filmé une partie des heurts entre soignants et forces de l’ordre.
« Les blouses blanches traitées par les CRS et l’Etat comme des casseurs. C’est un scandale ! L’humiliation et la répression face à un personnel qui demande une valorisation de ses conditions de travail. Nous sommes après Valls et son déplacement à Berlin mais pendant ce temps-là, voilà la vraie réalité ! Réveillons-nous ! » a déclaré Nayla.
Une délégation syndicale représentant les personnels de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a finalement été reçue par le secrétaire général adjoint de l’Elysée, Boris Vallaud, jeudi après-midi, à la suite des échauffourées a-t-on appris auprès de membres de la délégation.
L’intersyndicale compte organiser un nouveau mouvement de protestation jeudi 18 juin, à l’occasion de l’anniversaire du célèbre appel lancé par le général de Gaulle le 18 juin 1940.
22 000 postes supprimés dans les hopitaux : c’est cela l’euro Haustérité !
D’ici 2017 pour répondre aux exigences euro austéritaire, le gouvernement prévois plus de trois milliards d’euros d’économies dont 860 millions doivent être obtenu par rien moins que la suppression de 22.000 postes, soit 2% des effectifs.
Alors que le gouvernement s’efforce de faire le silence sur ce plan social frappant l’hôpital public, le journal Challenge a révélé le document interne qui détaille cette « évolution maîtrisée ». En voici le contenu :
- 1,2 milliard d’euros par la une mutualisation des achats des hôpitaux et une obtention de meilleurs tarifs auprès des fournisseurs.
- Une baisse de prix des médicaments est censée par ailleurs permettre de dégager 350 millions d’euros,
- Et la suppression de services et la fusion d’hôpitaux doit dégager près d’un demi milliard.L’euro austérité c’est aussi cela : la suppression de maternité, d’hôpitaux de proximités etc.
Autre moyen d’économiser sur la santé des travailleurs, le développement tout azimut de la chirurgie ambulatoire et la réduction des durées d’hospitalisation censée contribuer à une économie de 1 milliards d’euros. Il ne s’agit à l’évidence pas là de satisfaire à un objectif d’amélioration de l’efficacité des soins, mais bien de rogner sur la santé.
Dans un rapport dévoilé par le Figaro, le gouvernement prévoit ainsi de supprimer massivement des lits dans les hôpitaux publics. Le ministère de Marisol Tourraine veut par exemple supprimer 10% des lits en chirurgie et en médecine général
Très précis le document de la Direction générale de l’offre de soins détaille déjà la suppression de près de 16 000 lits : l’Ile-de-France devait être la grande perdante, avec 3108 lits en moins, soit 12% de ses capacités d’accueil. L’Alsace perdait 14% de ses lits avec une suppression de 728 lits, alors que la Lorraine perdait 13% de ses capacités avec 896 lits de moins. Les départements et territoires d’Outre-mer étaient aussi mis à la diète. La Guyane aurait vu fondre sa capacité d’accueil de 18% avec 84 lits de moins, alors que la Martinique et la Guadeloupe auraient perdu 16% de lits avec respectivement 168 et 140 lits en moins.
Ces coupes sombres dans la santé, ces suppression d’emplois par dizaines de milliers, c’est bien la traduction dramatique de l’euro austérité, l’effet de ces armes d’exploitation massives que sont l’euro et l’Union Européenne : donner des milliards d’euros à l’oligarchie capitalistes, ses banques ses multinationales, en les prenant aux travailleurs.
JBC pour www.initiative-communiste.fr