Après l’Islande, où une grande révolte civique a mis en difficultés l’oligarchie financière dominante, c‘est au tour de l’Espagne et du Portugal d’être le théâtres de vastes mouvements de protestation populaire dans lesquels la jeunesse prolétarienne et intellectuelle, exclue, marginalisée, paupérisée, est aux avant-postes.
Le « printemps arabe » est ici dans toutes les têtes et les formes « internautiques » de mobilisation jouent initialement un rôle important. C’est l’ensemble des partis dominants qui est visé par les protestataires, y compris la social-démocratie réactionnaire de Zapatero, l’homme qui, -à l’égal de ses homologues Papandréou, Socrates, Pascal Lamy (directeur de l’OMC) et DSK (ex-patron du FMI qui a soutenu Sarkozy lors de la contre-réforme des retraites en France)-, a imposé à la classe ouvrière et aux couches moyennes d’Espagne, une purge géante
d’austérité.
Le résultat électoral, c’est dés aujourd’hui une défaite historique du PSOE aux municipales. On ne pleurera pas sur les mécomptes de la « gauche » zapateriste, qui a encensé l’euro et la constitution européenne, qui a sauvagement matraqué les manifs de protestation au printemps dernier, et qui en toutes choses se montre le caniche affairé de l’eurocratie bruxelloise et du patronat « espagnol ». Ces gens n’avaient pour projet pour l’Espagne que d’en faire le « bronze-cul » américanisé de l’Europe du nord, quitte à ravager toutes les activités productives, si bien que lorsque la crise financière de l’euro et du dollar menace de faire craquer le système financier mondial, la bulle parasitaire sur laquelle reposait l’économie espagnole, éclate avec fracas en entraînant le peuple dans la misère et les couches moyennes dans la précarité.
C’est pourquoi le PRCF appelle à réfléchir sans dogmatisme aux formes innovantes de protestation du peuple espagnol. Pourquoi pas aussi chez nous des occupations pacifiques de centre-ville, des forums, des débats civiques, des AG de travailleurs, le tout visant clairement la grève générale et le blocage de l’exploitation capitaliste à l’échelle nationale? Bien entendu, cela ne suffira pas car tant que de telles revendications ne mettront pas en cause l’UE et l’euro, tant qu’elles ne réclameront pas à la fois la sortie de l’UE et la rupture progressiste avec la domination du grand capital (pour la France, il s’agit de prendre appui sur les grands principes du CNR pour fédérer notre peuple contre les monopoles capitalistes), tant que de vrais partis communistes en rupture de « parti de la gauche européénne » ne réuniront pas dans leurs mains les drapeaux de l’indépendance nationale et de la révolution socialiste, tout mouvement populaire restera récupérable par la bourgeoisie.
Plus que jamais les luttes pour le socialisme,
pour l’indépendance nationale et pour l’Europe des luttes populaires CONTRE l’UE, sont indissociables. N’opposons donc pas ce qui ne s’oppose pas: la mobilisation des forces populaires telles qu’elles sont, avec leurs mots d’ordre initialement limités, et la reconstitution, en prenant appui sur les luttes de véritables forces d’avant-garde.
A cette occasion le PRCF salue le PCPE, force d’avant-garde liée aux ouvriers espagnols, qui porte dans les luttes le drapeau de la République et de la révolution sociale.