Après l’immense succès du 19 mars, construisons la contre-offensive des travailleurs, de la jeunesse et du peuple de France !
Le 19 mars, soutenu par 80 % de la population française, a confirmé l’intense mobilisation du monde du travail : des millions de grévistes, plus de 3 millions de manifestants mêlant salariés du privé, du public, retraités, chômeurs, étudiants, et parfois artisans ou professions libérales.
L’éclatant succès de cette journée confirme que la colère et la résistance, qui s’expriment depuis des mois dans de nombreuses luttes sectorielles, continuent de s’amplifier face non seulement aux ravages de la crise mais aussi à une politique euro-formatée de régression sociale généralisée au service exclusif des gros actionnaires qui continuent d’accumuler bénéfices et aides publiques.
Dans ce contexte, les directions syndicales sont aujourd’hui contraintes de suivre en partie leurs bases sous peine de perdre complètement une crédibilité déjà bien entamée auprès des travailleurs. Mais, cadrées par la CES et l’abandon de la lutte des classes, elles essaient de canaliser la colère en baissant la barre des revendications et en organisant des grandes journées d’action séparées de plusieurs semaines voire de plusieurs mois, tout en laissant sans soutien les secteurs en lutte reconductible (universités aujourd’hui, Guadeloupe hier) et les salariés de l’industrie victimes d’une avalanche de plans de licenciements.
Cette tactique perdante, le monde du travail la subit depuis quelques années déjà. Mais, expérience aidant, face à la guerre de classe menée par le grand patronat et les institutions à son service (gouvernements, UE, FMI…), on entendait hier dans tous les cortèges : « une journée ça ne suffit pas, il faut continuer, comme en Guadeloupe ».
Car l’affrontement en cours entre Travail et Capital peut déboucher aussi bien sur une grande victoire populaire, comme dans les DOM, que sur une défaite cuisante si les luttes à la base ne convergent pas de manière durable dans un « tous ensemble et en même temps » d’une ampleur historique (comme en 1936, en 45, en 68), seul capable de battre Sarko-MEDEF et l’UE.
Après le recul de Darcos devant les lycéens, puis son nouveau recul du 20 mars sur la casse des concours de l’enseignement, après la victoire en Guadeloupe et en Martinique où la grève générale et le blocage ont permis d’arracher de belles avancées et une importante augmentation des salaires, tout montre qu’il est possible de gagner.
Cette perspective, si les directions nationales ne veulent même pas l’évoquer, les travailleurs devront l’imposer par la base en développant des liens inter pro et intersyndicaux dans les communes et les départements, en mettant en débat toutes les formes de lutte :
– grève reconductible,
– manifestation nationale centralisée à Paris,
– blocage des zones industrielles et du transport marchand, bref du profit capitaliste…
Et en travaillant à :
– une plate-forme revendicative fédératrice (interdiction des licenciements et des délocalisations dans le privé,
– des suppressions de postes dans le public,
– titularisation des précaires,
– hausse générale des petits et moyens salaires, reconstitution du secteur public industriel et des services publics, nationalisations sous contrôle démocratique des grandes entreprises industrielles et bancaires ne survivant que par l’argent public,
– annulation des contreréformes euro-patronales et de la casse des acquis sociaux, taxation des revenus du grand capital fauteur de crise, abrogation des lois sarko-liberticides instituant l’Etat-policier et frappant notamment les syndicalistes grévistes, les sans-papiers et la jeunesse en lutte…).
Alors que la crise capitaliste, et avec elle les malheurs du peuple, va s’accentuer et que le gouvernement, campant sur ses positions de classe provocatrices, va poursuivre son œuvre de destruction massive des acquis populaires et de l’héritage national républicain, le PRCF appelle les travailleurs à prendre des initiatives :
– Dans leurs entreprises, avec leurs syndicats, pour imposer le combat d’où seul peut sortir un rapport de forces qui contraigne le patronat et le pouvoir à respecter leurs intérêts et leur dignité.
– Pour renouer avec le syndicalisme de classe et de masse qui fit la grande CGT de l’après-guerre et les conquêtes sociales toujours arrachées par les luttes en s’inspirant des méthodes gagnantes de lutte dans les DOM et les facs, et non des orientations attentistes et défaitistes du jaune Chérèque.
Le PRCF s’adresse aussi à tous les communistes qui se réclament du PCF de Tours, de Jeanne Labourbe, de Vaillant-Couturier, Thorez, Duclos et Frachon, pour qu’ils appellent ensemble au combat de classe sans compromission :
– contre Sarko-MEDEF,
– contre l’UE de Maastricht et
– contre le capitalisme mondialisé piloté par les Strauss-Kahn et autre Pascal Lamy, dans la perspective de faire renaître leur Parti, le Parti du travail, le Parti de la nation populaire, le Parti Communiste de France sans lequel les travailleurs, ils en font l’amère expérience depuis plus de 20 ans, sont désarmés.
Unis dans l’action et le combat, « tous ensemble et en même temps ! » construisons le printemps des luttes des travailleurs, de la jeunesse et du peuple de France.