Il ne suffit plus à la CFDT de trahir les mouvements sociaux dès lors qu’ils se développent (1995, 2003, 2010, 2016 contre la loi El-Khomri, non populaire à la constitution européenne…), il lui faut désormais intervenir au service de ses maîtres du capital pour tenter d’affaiblir tout ce qui pourrait venir contrecarrer leur domination.
Laurent Berger, tout en affirmant ne pas donner de consigne de vote, s’est ainsi prononcé sur France-Inter pour un « mix » des mesures de Macron et de Hamon avec « l‘Europe au cœur » et a réservé le gros de son intervention à attaquer Mélenchon, porteur selon lui d’une vision « autoritaire et totalitaire » et coupable en particulier de soutien à Chavez, insistant sur le « risque d’une vision assez brutale des rapports humains, des rapports sociaux et des rapports politiques que porte parfois Jean-Luc Mélenchon ».
Faisant chœur avec les requins du cac40 ayant déclenché une campagne anti-Mélenchon à l’image de la peur que leur inspire le candidat de la France insoumise, Berger a une fois de plus révélé la nature de la CFDT, qui n’est plus qu’un outil grassement payé pour diviser le mouvement syndical et l’entraîner vers la collaboration de classe sans limite : négation de la lutte des classes, défense de l’Europe, de l’oligarchie et des contre-réformes capitalistes et de l’impérialisme.
Ce faisant, la CFDT apparaît pour ce qu’elle est : un rouage dans les mains de l’oligarchie capitaliste, intégré à la Confédération européenne des Syndicats financée par l’UE et à la CSI d’origine vaticane et états-uniennes qui avait au passage soutenu les coups d’État (pas du tout totalitaires eux !) de l’oligarchie vénézuélienne soutenus par la CIA contre Chavez (sans même parler de Cuba…) soutenu et défendu par l’intervention populaire.
Vis-à-vis des luttes et des intérêts populaires, Berger est bien de l’autre côté de la barricade, du côté des Macron, Fillon, Hamon, Le Pen et autres Gattaz et il fera tout pour favoriser ses maîtres du capital, y compris tenir des propos ignominieux et donner des consignes de vote au nom de la CFDT.
En effet, les résultats des élections prochaines ne sont pas sans conséquence sur les années à venir. Les configurations politiques qui émergeront de ces présidentielles sont loin d’être équivalentes et, pour les travailleurs, la possibilité de lutter pour la mise en œuvre d’un programme initial lui-même progressiste (sur les questions de la paix, de l’Otan, de l’UE, des services publics, des retraites et de la Sécu, de la loi Travail…) serait évidemment de loin la plus souhaitable.
Mais nous n’oublions pas les leçons de l’histoire : les congés payés et les 40 heures en 1936 n’étaient pas au programme politique du Front populaire. Ce sont les grèves et les occupations d’usine qui imposèrent ces conquêtes.
Demain l’essentiel demeurera la capacité d’intervention indépendante et unie des travailleurs et de la classe ouvrière sur la base des revendications portées par les luttes et les mouvements sociaux telles qu’on les retrouve par exemple dans la déclaration récente de l’Union départementale CGT de Seine-Maritime :
- défense de la Sécu et du salaire socialisé.
- défense du pouvoir d’achat des retraités.
- défense des retraites par répartition et des régimes particuliers, abrogation des mesures s’attaquant à nos retraites depuis 1993.
- défense de tous les emplois et interdiction des licenciements.
- défense des services publics
- arrêt des cadeaux aux patrons, hausse des salaires dans le privé et hausse du point d’indice dans le public.
- abrogation de la loi Travail, défense des conventions collectives et des statuts.
- amnistie de tous les militants condamnés et arrêt des poursuites en cours.
- paix et la fraternité entre les peuples, refus du racisme et du sexisme.