Le 6 juin la CGT 75 avec une délégation de FO75 manifestait place de l’Hotel de Ville à Paris. La raison de la mobilisation ? la résistance contre les ordonnances Macron, qui se prépare avec une mesure purement et simplement totalitaire de supprimer le code du travail durant l’été. En signant la fin du CDI, des CDD et même tout simplement de la protection de chaque salarié par un contrat de travail encadré par la loi. Le primat de la règle de l’entreprise sur celle de la branche et sur celle de la loi pour lancer un dumping social généralisé afin d’effondrer les salaires et conditions de travail des travailleurs. Le 8 juin c’est à Marseille que l’UD CGT 13 mobilise devant la Chambre de Commerce et d’Industrie. Et d’autres mobilisations se construisent partout en France. Car l’heure est la résistance, sans tarder. Elle est au tous ensemble pour stopper les ordonnances Macron. D’abord en impulsant un barrage à l’assemblée nationale : plus il y aura de députés pour lutter contre les ordonnances et les lois antisociales que préparent Macron, meilleur sera le rapport des forces des travailleurs ; le premier tour étant ce dimanche. Ensuite avec une solide mobilisation sociale, tous ensemble et en même temps. Car ce sont les travailleurs qui produisent les richesses et s’ils décident de s’arrêter de travailler, de faire grève et de manifester, aucun gouvernement ne peut leur résister. L’exemple des chauffeurs de camions citernes CGT qui en une semaine de grève ont contraint le patronat à s’assoir à la table des négociations pour faire avancer leurs revendications est riches d’enseignement.
Tous ensemble et en même temps : mobilisation contre Macron et ses euro ordonnances
En revanche, de la lutte contre les réformes des retraites en 2003 et 2010 à celle contre la Loi Travail, il apparait également que la mobilisation doit être vraiment tous ensemble, et vraiment en même temps. Pour ne pas user, pour ne pas disperser les forces et les énergies entre des journées de grèves saute mouton qui ne perturbent pas vraiment la production, entre des secteurs luttant de façon isolés et combattu chacun les uns après les autres par les forces répressives de l’appareil patronale.
L’enseignement c’est aussi que la résistance doit démarrer tout de suite et maintenant. Car le MEDEF, l’UE et leur porte flingue Macron ont bien compris que la guerre éclair contre le code du travail contre le code du travail, dans une violente stratégie du choc, est un moyen d’écraser les travailleurs avant qu’ils n’aient eu le temps de s’organiser. Donc la résistance ce doit être tout de suite et maintenant pour construire le rapport de force nécessaire pour non pas subir les ordonnances Macron, mais pour faire reculer la précarité, augmenter les salaires, gagner de nouveau droits et faire grandir la dynamique pour mettre fin à l’exploitation des travailleurs par une petite caste d’oligarque, sortir du capitalisme.
Comme y invite le PRCF, la mobilisation aux législatives et la mobilisation sociale dans la rue et dans les entreprises doit démarrer tout de suite. Sans attendre que les états majors syndicaux ne se décident à agir, car alors un temps précieux aura été perdu. Peu importe les états d’ames d’un Mailly dirigeant FO tout en étant encarté au PS, et qui prétend négocier avec le fusil des ordonnances sur la tempe. Et il faut se mobiliser sans attendre que M Martinez au position bien floue dans l’entre deux tours, alors que la CGT a elle refusé d’appeler à voter pour l’antisocial Macron qui prétend se servir du barrage au FN pour mener la guerre de classe contre les travailleurs.
briser les chaines de l’Union Européenne pour sauver notre modèle sociale et faire gagner la démocratie
Mener la bataille contre les ordonnances et pour sauver le code du travail, les salaires, l’assurance chômage, les retraites – en clair le modèle social issu des conquêtes de 1936 et 1945 que l’on doit en totalité à la CGT et au Parti Communiste – c’est aussi s’attaquer aux donneurs d’ordres de ces reformes : l’Union Européenne du Capital. Car la Loi Macron, l’ANI, les réformes des retraites, la Loi Travail, les ordonnances, c’est la transcription des ordres données avec les GOPE par la Commission Européenne aux gouvernements à Paris. Des ordres qui sont la transcriptions de ceux données par le MEDEF. Des ordres qui s’inscrivent dans cette terrible machine à dumping social, environnemental, fiscal qu’est l’Union Européenne pour niveller par le bas et faire gonfler les profits des actionnaires. Pour gagner et permettre une politique sociale, démocratique, de solidarité entre les peuples plutôt que de concurrence mortelle, une politique pour et par les travailleurs, c’est une nécessité que de sortir de l’Union Européenne et de l’Euro.
SG pour www.initiative-communiste.fr
Réforme du Code du Travail : Où est l’intérêt des salariés dans ces annonces ?
Le gouvernement a dévoilé ce mardi son programme de réformes à court et moyen terme concernant principalement le droit du travail, les moyens d’intervention des salariés, la formation professionnelle, l’apprentissage, l’assurance chômage et la retraite.
La Cgt a pris connaissance en même temps que la presse du contenu précis de ces propositions, ce qui nous laisse interrogatif sur la méthode de concertation envisagée.
Faisant référence à la mondialisation et à une mutation de l’économie, le 1er Ministre a justifié ce besoin urgent de réforme, laissant à penser que les principales causes du chômage de masse résideraient dans la rémunération du travail, et les garanties collectives des salariés.
Sans surprise, le gouvernement propose des recettes déjà utilisées depuis plusieurs décennies qui n’ont jamais produit d’effets si ce n’est détruire, les droits, les protections des salariés sans aucune répercussion positive sur le niveau de l’emploi bien au contraire. L’idée selon laquelle l’accroissement de la flexibilité, l’augmentation du pouvoir des employeurs est source d’une meilleure compétitivité et de création d’emplois, est très ancienne. Elle est aujourd’hui officiellement remise en cause : des études notamment de l’OCDE confirment qu’il n’y a pas de relation entre le taux de chômage et le taux de protection de salariés. A l’inverse, cela a eu un effet immédiat sur le niveau de rémunération du Capital.
L’option est donc de sécuriser les employeurs et de précariser les travailleurs.
Alors que le travail génère beaucoup de souffrance, et les emplois durement attaqués sous pression d’une économie de plus en plus financiarisée. Le cadre de cette réforme risque de peser une nouvelle fois sur les conditions de vie et de travail des salariés. L’idée de décliner un code du travail entreprise par entreprise, affaiblir les branches ou barêmiser les indemnités prud’homales induira du dumping social, alourdira le lien de subordination à l’entreprise déjà bien à l’avantage des employeurs.
Un code du travail et des garanties collectives d’avenir devraient apporter de nouveaux droits, changer notre mode de développement, mieux répartir les richesses produites. Le gouvernement semble décider l’inverse, il a choisi son camp. Nous partageons ni son diagnostic, et encore moins ses orientations et ses objectifs. Il semble attendre le résultat des élections législatives pour affirmer d’une manière définitives ses intentions, tout en confirmant l’utilisation d’ordonnances dès cet été pour accélérer un processus qui n’a pas lieu d’être.
La Cgt a porté de nombreuses propositions depuis l’an dernier pour améliorer la situation économique et sociale du pays, elle continuera de s’inscrire dans un processus résolument offensif et progressiste. Elle appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser pour peser dans les jours et les semaines à venir à partir de leurs revendications qui sont à l’opposé des intentions gouvernementales.
Montreuil, le 06 juin 2017