Le TGI de Chartres ordonne le redémarrage de la production.
A 5h30 ce matin, les salariés ont trouvé les grilles de l’usine fermées. Celles-ci n’ont été ouvertes qu’à 8h30. La grande majorité des 212 salariés a pu enfin pénétrer sur le site.
Des vigiles filtraient l’entrée, laissant pénétrer uniquement les salariés de l’entreprise. Seul un groupe de « jeunes sarkozystes » a bizarrement échappé à la vigilance des gardiens. Mais ils ont été vite raccompagnés les élus CGT.
A l’intérieur les salariés, escortés toujours par une quarantaine de vigiles, ont eu un choc en découvrant les nombreuses dégradations des locaux effectuées durant les 4 jours de lockout de l’usine : toilettes des femmes jonchées d’excréments, matériels informatiques et appareils photos servant à la fabrication volés, ordures traînant un peu partout…
Le reste de la journée a été vécu dans l’attente du jugement du Tribunal de Grande Instance de Chartres saisi en référé par le syndicat CGT Philips EGP Dreux et par l’Union Départementale FO. A 17h, celui-ci est enfin tombé.
Le TGI a donné entièrement raison aux syndicats et aux salariés de Philips!
Le Tribunal de Grande Instance a non seulement ordonné à la direction Philips a réouverture du site et la levée du lockout, mais aussi la reprise du travail sous peine d’une astreinte de 25 000 €/jour.
Le TGI a suspendu le PSE, estimant que les élus du CCE et du CE n’avaient pas été consultés. Il a demandé que la situation économique du site de Dreux soit examinée dans le cadre du périmètre « Customer lifestyle ». La direction de Philips a en plus été condamnée à payer 1000 € de dommages et intérêts aux syndicats CGT Philips EGP Dreux et à l’Union Départementale FO, ainsi que 2000 € au CCE de Philips et au CE de Dreux.
C’est une victoire totale pour les salariés de Philips Dreux !
Cette annonce a été accueillie par des applaudissements et des cris de joie par les salariés. L’internationale a même raisonnée un moment dans la cantine.
Lundi 22 février, nous retournerons donc au travail la tête haute, fier de notre combat.
Nous venons de gagner une étape importante. Les salariés ont eu raison de ne pas tenir compte des lettres recommandées reçues samedi dernier leur demandant de ne plus venir travailler, et de revenir devant le site lundi 15 février et les jours suivants à l’appel de la CGT puis des autres syndicats. Cela montre qu’en se battant la classe ouvrière peut gagner et qu’une cause n’est jamais perdue d’avance.
Philips doit maintenant nous fournir du travail. Nous savons que notre combat n’est pas terminé. Et nous ne le gagnerons pas seuls
Nous dédions notre victoire à tous les salariés qui luttent en ce moment contre des suppressions d’emplois dans leur entreprise.
Camarades de Total, de Freescale, de Goodyear, de Sanofi-Aventis, de l’éducation nationale, de la SNCF, de Téléperformance, de TDF, de Fermoba (Cher), d’Hélio-Corbeil, des Chantiers Navals de Saint-Nazaire, de La Poste, sous-traitants automobiles, travailleurs sans-papiers…
Tous ensemble, nous pouvons gagner et interdire les licenciements et les suppressions d’emplois.
La CGT Philips EGP Dreux – Vendredi 19 février 2010