3 509 800 personnes ? 5 290 500 personnes ? ou 5 948 100 personnes ? Quel est donc le vrai chiffre du chômage — hors DOM-TOM — en mars 2015 ?
L’Éditorial de la note de la DARES sur le chômage de fin mars 2015 (à télécharger en PDF) donne le chiffre de 5 290 500 personnes (La DARES c’est la « Direction de l’animation de la recherche, des etudes et des statistiques », organisme officlel de la République Française; le site est un site officiel sur « http://travail-emploi.gouv.fr« ) :
« La plupart des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi : certains sont sans emploi, d’autres travaillent.
Fin mars 2015, en France métropolitaine, 5 290 500 personnes inscrites à Pôle emploi étaient tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi (5 590 600 en France y compris Dom), dont 3 509 800 étaient sans emploi (catégorie A) et 1 780 700 exerçaient une activité réduite, courte (78 heures ou moins dans le mois, catégorie B) ou longue (plus de 78 heures dans le mois, catégorie C).
Parmi les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, le nombre de personnes sans emploi (catégorie A) en France métropolitaine augmente par rapport à la fin février 2015 (+0,4 %, soit +15 400). Sur un an, il s’accroît de 4,9 %. Le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte (catégorie B) diminue de 0,4 %, et celui des personnes en activité réduite longue (catégorie C) augmente de 1,4 %. Au total, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) augmente de 0,5 % (+28 000) en mars. Sur un an, il est en hausse de 6,7 %.
Certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne sont pas tenues de faire des actes positifs de recherche d’emploi (657 600 fin mars 2015). Elles sont soit sans emploi et non immédiatement disponibles (catégorie D), soit pourvues d’un emploi (catégorie E). Fin mars 2015, le nombre d’inscrits en catégorie D augmente de 1,1 % et le nombre d’inscrits en catégorie E diminue de 0,3 %«
Les médias ne reprennent donc qu’une partie des chiffres officiels, en ne titrant que sur les chômeurs de « catégorie A » (3 509 800 chômeurs)
Pourtant le chiffre de 5 290 500 personnes, mis en avant dans cet éditorial de la DARES, en oublie d’autres, que l’on retrouve cependant dans son rapport:
- > Les 279 600 personnes en catégorie D, c’est à dire en stages parking, occupationnels etc. : +1,1 % ( + 1,3 % sur 1 an )
- > Les 378 000 personnes en catégorie E (contrats aidés etc.) : -0,3% ( – 3,7 % sur 1 an )
Le chiffre réel (A+B+C+D+E) est donc de 5 948 100 (données corrigées), hors DOM TOM, soit + 5,5 % sur 1 an, 30 000 chômeurs de plus, par rapport à Février.
Si l’on ajoute les DOM-TOM, on atteint le chiffre astronomique de 6 344 700 (page 15 du rapport de la DARES)
D’après le site Wikistrike, ces chiffres pourtant énormes seraient largement sous-évalués. Pour lui il y aurait 6 277 300 personnes privées d’emploi et travailleurs occasionnels officieux, toutes catégories confondues, + 3 782 500 invisibles qui n’entrent pas ou plus dans les statistiques officielles.
A l’évidence, les mesures gouvernementales, application des diktats de l’Union Européenne, sont, au mieux inefficaces, au pire contreproductives. Loin de relancer la croissance et l’emploi, la politique de stagnation — voire de baisse — des salaires, et de précarité, a contribué à baisser le pouvoir d’achat, à faire reculer la consommation, donc à baisser la demande interne, et à détruire massivement des emplois.
http://www.actioncommuniste.fr/2015/04/austerite-concurrence-libre-et-non-faussee-liberte-economique-rime-avec-chomage.html