Constatant la cruelle inaction du gouvernement dans la gestion de la crise épidémique du nouveau coronavirus, et notamment en ce qui concerne l’approvisionnement des hôpitaux en masques, en respirateurs, en morphine, en gel hydroalcoolique etc, des associations de soignants demandent par référé au Conseil d’État la réquisition des moyens de production de médicaments et de matériel. Ainsi la procédure demande au juge administratif toutes sortes de mesures qui peuvent être imposées à l’administration.
Comment ne pas constater là, définitivement, la nocivité idéologique et pratique de l’euro-mondialisation et d’un gouvernement qui, à l’instar de ses prédécesseurs, s’est attelé à détruire l’hôpital public, à fermer des lits dans tous les secteurs, à réduire le personnel médical et hospitalier, à geler les salaires tout en créant les conditions de l’explosion du nombre d’heures travaillées et dans des contextes parfois extrêmement tendus… Bref, à obéir et à appliquer des diktats économiques de l’UE et de son euro de malheur, à s’agenouiller devant la sacro-sainte européiste « règle des 3% » de déficit budgétaire qui n’est que l’application permanente de l’euro-austérité à l’échelle continentale ?
Comment ne pas constater qu’en état d’urgence, le « marché libre », contrairement à ces « budgétivores de fonctionnaires », n’est d’aucune efficacité pour soigner des malades, pour organiser la réponse sanitaire à la crise virale, pour PLANIFIER et COORDONNER à l’échelle de l’État les productions nécessaires ?
Face aux carences évidentes de « l’économie de marché libre et non faussée », le monde du travail, et en premier lieu les petites mains hospitalières qui n’ont pas le temps de « télé-fanfaronner » à la radio ou à la télévision à propos de la méthodologie scientifique, prennent les devants pour IMPOSER que chacun joue son rôle afin d’éviter la catastrophe nationale et mondiale.
Rappelons que le PRCF, dès le début de la crise et bien avant les premiers jours de confinement, appelait nos concitoyens et le monde du travail à exiger « la nationalisation des laboratoires pharmaceutiques et la réquisition des industries existantes pour produire en urgence les matériels indispensables »*.
Nous exprimons donc notre soutien total à cette démarche et la complétons en exhortant que les nationalisations des secteurs clés de l’industrie pharmaceutique ne soient plus un tabou, mais bien perçues comme une urgente nécessité de survie, tout comme celles des secteurs stratégiques de l’économie dans son ensemble, comme surent le faire en quelques mois les ministres communistes qui mirent en place le programme du Conseil National de la Résistance en 1945.
- À lire : Déclaration du secrétariat national du PRCF – 11 mars 2020 – « LA VIE DES POPULATIONS AVANT LES PROFITS CAPITALISTES ! » https://www.initiative-communiste.fr/articles/prcf/la-vie-des-populations-avant-les-profits-capitalistes/
Article du journal Le Monde Coronavirus : des associations de soignants demandent, par référé, la « réquisition des moyens de production » de médicaments et matériel
extraits :
Plusieurs associations de santé et des juristes ont saisi en urgence le Conseil d’État, lundi 30 mars, pour sommer le gouvernement de réquisitionner, « à l’échelle industrielle », des usines de production pour fournir des masques, des respirateurs et des médicaments indispensables, qui commencent déjà à être rationnés.
(…)
Le référé est signé par « une coalition inédite » : Act Up-Paris, le Collectif inter-hôpitaux, le Collectif inter-urgences, la Coordination nationale des infirmières, l’Observatoire de la transparence des politiques du médicament, ainsi que par le professeur de droit Paul Cassia et le politologue Patrick Weil, tous deux membres de l’Association de défense des libertés constitutionnelles.
« On est très inquiets du risque de pénurie et de rupture d’un certain nombre de médicaments indispensables contre la douleur, notamment la morphine et le curare. Pour le Covid-19, mais aussi en soins palliatifs. Le monde entier veut les mêmes médicaments, or nous avons en France le savoir-faire et les principes actifs, il faut que le gouvernement réquisitionne les moyens de production. »
Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament
« On a baissé la garde de la sécurité à l’hôpital. On ne peut pas y envoyer des gens sans précautions, malgré les applaudissements de 20 heures – si le gouvernement ne fait rien, la situation risque de se terminer par des droits de retrait du personnel. Il y a de la colère chez les soignants. »
André Grimaldi, professeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris et fondateur du Collectif inter-hôpitaux
La pétition pour la nationalisation de Luxfer usine produisant des bouteilles d’oxygène en liquidation judiciaire
Il faut sauver la dernière usine de bouteilles d’oxygène médical
Le besoin en bouteille d’oxygène médical est grandissant. Pour faire face aux besoins dans l’épidémie de COVID-19, nous exigeons la nationalisation immédiate de l’entreprise Luxfer à Gerzat…. voilà l’appel lancé par l’UD CGT 63
https://www.change.org/p/nationalisation-d%C3%A9finitive-de-l-usine-luxfer-gerzat
L’usine de Luxfer Gerzat est l’unique producteur européen de bouteilles d’oxygène médical. Pourtant il y a un an, la direction de Luxfer a décidé de fermer définitivement l’usine et de licencier tous les effectifs malgré des bénéfices en augmentation de 55%. La raison ? User de sa position de monopole et créer des retards d’approvisionnement pour forcer les clients à prendre des produits de plus basse qualité et d’augmenter ses prix de 12%. Sauf qu’aujourd’hui, le monde fait face à une épidémie de Covid-19 et il n’y a pas de vaccin. La seule possibilité pour les malades sévères est de survivre aux symptômes soit avec des respirateurs, soit via inhalation d’oxygène.
À cette heure personne n’est capable d’identifier si le stock actuel de bouteilles d’oxygène est suffisant pour faire face à cette pandémie mondiale et la seule usine d’Europe reste pourtant à l’arrêt.
La direction du groupe Luxfer a tenté par 3 fois de détruire l’outil industriel pour empêcher tout redémarrage et ce sont les ex-salariés qui ont empêché cette destruction.
C’est pourquoi les ex-salariés de Luxfer demandent la nationalisation définitive de cette usine pour un redémarrage immédiat.
Honeywell Spérian : L’usine produisant 100 millions de masques détruite en 2018 avec l’accord de Macron doit rouvrir
Ce n’est pas il y a une éternité mais fin 2018, que la multinationale américaine Honeywell fermait l’usine de Plaintel en Bretagne, la principale capacité de production de masques respiratoires en France. Objectif ? délocaliser en Tunisie en fermant les usines disposant pourtant des machines parmi les plus modernes.
Masques respiratoires, vétements de protection sanitaire, l’usine aurait été un atout industriel stratégique pour faire face au COVID-19. Ses ouvriers produisaient 20 millions de masques par mois. Macron pérore aujourd’hui en annonçant qu’après deux mois de ses soi-disant efforts, la France produit… 4 millions de masques chaque semaine !
Avec le soutien de Bercy où officiait alors Macron, l’usine a subi plan de licenciement sur plan de licenciement. Préparant sa délocalisation.
En 2019 la quarantaine de salariés restant, avec la CGT, en appellent à Lemaire et Macron. Leur courrier reste lettre morte.
Pour être sûr que les machines de l’usine ne puissent pas lui faire concurrence, la multinationale démolie littéralement le cœur de l’usine. Les huit machines ultra modernes sont concassées à la broyeuses de la déchetterie voisine.
Certes les machines ne sont plus là, mais les ouvriers oui. Et eux savent fabriquer les équipements de protection dont nous avons besoin.
La question qui est sur toute les lèvre est bien celle de la nationalisation et de la reconstruction le plus vite possible de cette usine.