Le Front de gauche est en crise au moment même où un espace politique important est libéré à gauche par le glissement social-réactionnaire affiché par le PS, où la droite dure affiche un programme grossièrement thatchérien et où le FN s’affirme prêt à gouverner en cohabitation avec Hollande SANS REMETTRE EN CAUSE L’EURO.
Alors que notre pays est aux portes d’une explosion sociopolitique et que le peuple français vomit le gouvernement en place et le système institutionnel, alors que 58% des électeurs ont fait la grève du vote aux européennes contre cette UE et cet euro de malheur, la prétendue « gauche radicale » étale ses divisions. Ne parlons même pas du NPA en décomposition !
Les communistes qui croyaient que le front de gauche était une alternative déchantent : l’antilibéralisme vide, dénué de clarté sur les questions européennes, se révèle un « ciment » insuffisant, comme l’a toujours dit le PRCF, parce que cet antilibéralisme de bonne compagnie n’affronte pas le cœur de la stratégie capitaliste qui est la dissolution de la France dans l’Empire euro-atlantique du capital. Et que du coup, Parti de la Gauche Européenne aidant, le PCF (dont le premier secrétaire préside le PGE !) refuse de larguer les amarres avec le PS maastrichtien, comme le lui reproche à juste raison le Parti de Gauche (hélas arrimé lui aussi à la prétendue « Gauche européenne » de l’europhile Tsipras !)…
Plus que jamais, les vrais communistes se doivent de prendre l’offensive pour les QUATRE SORTIES, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Plus que jamais, ils doivent s’adresser aux vrais patriotes républicains antifascistes et anti-UE qui ne veulent ni de Valls-MEDEF, ni de Fillon-Thatcher, ni du « rassemblement bleu marine » ; lequel vient d’ailleurs d’annoncer par la voix de Louis Alliot qu’il renoncerait à toute rupture avec l’euro et l’UE si Hollande appelait « Marine » à Matignon après une éventuelle dissolution.
Plus que jamais, en multipliant les prises de position et les actions anti-UE et anti-fascisation, réfléchissons à une grande manifestation pour l’emploi, les salaires, les acquis sociaux, contre l’UE atlantique, austéritaire, supranationale et guerrière.
Que vive le Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Progressiste, à bas l’Europe du capital et ses valets du Parti Maastrichtien Unique (PS et droite) et de l’UM’ Pen en gestation !
Réunion de la dernière chance pour le Front de gauche
Le Front de gauche se réunit samedi 6 septembre en assemblée générale à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pour certains, c’est déjà en soi une bonne nouvelle tant le rassemblement de la gauche radicale est en difficulté. « En échec » même, selon Jean-Luc Mélenchon. A tel point que ses différentes composantes n’avaient pas réussi à s’accorder sur une université d’été commune comme en 2013. La rencontre de samedi avait été péniblement actée en juin afin de tenter de recoller les morceaux. « Nous sommes en crise mais nous ne sommes pas morts, assure Marie-Pierre Vieu, de la direction du Parti communiste. On ne peut pas planter ce rendez-vous! »
A la veille de cette réunion qui doit rassembler plus de 200 personnes, l’optimisme n’était pas de mise. « La disparition du Front de gauche serait une catastrophe, juge Pierre Khalfa, d’Ensemble, la troisième composante du Front de gauche. On a fait la démonstration qu’il était possible de réunir des forces qui avaient des cultures différentes. » Les débats doivent se dérouler quasi exclusivement à huis clos. De quoi se dire franchement les choses après une année catastrophique. « Si le Front de gauche veut encore être utile, il doit régler les questions qui ont conduit à l’échec des européennes », résume Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche.
« Décrédibilisé »
Au fil des mois, les divergences entre le PCF et le PG n’ont cessé de se creuser, notamment autour de la question du rapport au PS. Pour le parti de M. Mélenchon, le PCF est coupable d’avoir choisi de s’allier dans certaines villes avec les socialistes au premier tour des municipales. Une démarche qui a « complètement décrédibilisé » le Front de gauche, selon l’ancien candidat à la présidentielle. Certains communistes jugent, eux, que c’est le « parler cru et dru » revendiqué par le député européen qui est en cause. « Il faut avoir la main tendue, estime un cadre du parti. La position de Mélenchon a abouti à un rabougrissement du Front de gauche. »
Une déclaration commune est attendue à l’issue de la journée. « Le minimum syndical », craint cependant Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble. Si tous s’accordent sur l’analyse de la politique gouvernementale qu’ils souhaitent combattre, PG et PCF ne parviennent toujours pas à se rejoindre sur les réponses à y apporter. La venue du numéro un communiste, Pierre Laurent, à l’université d’été du PS à La Rochelle comme les négociations entre le PCF et PS – qui ont finalement échoué – en vue des sénatoriales du 28 septembre ont remis de l’huile sur le feu. Depuis chacun semble tracer sa route.
Rassemblement
Fin août, M. Mélenchon a entretenu le doute sur sa participation. Il fera finalement le déplacement mais le cœur n’y est plus. Dans ses dernières prises de parole publiques, le Front de gauche est certes encore présent mais plus au premier plan. Le député européen a fait part de sa volonté de se mettre en retrait pour se consacrer à la création d’un « mouvement pour une VIe République » et entend désormais « fédérer le peuple » plutôt que « la gauche ». « Pour nous, le ‘rassemblement de la gauche’ n’a aucun sens concret », observait-il encore cette semaine sur son blog.
Pierre Laurent, quant à lui, multiplie les rencontres à gauche pour tenter de construire une alternative à la politique de François Hollande. Si les communistes se félicitent de la volonté de M. Mélenchon de travailler sur la VIe République, un thème qui leur tient aussi à cœur, ils n’entendent pas se limiter à ce sujet. Au PCF, on cite aussi la question de l’emploi, comme celles du pouvoir d’achat, de l’encadrement des loyers, du travail du dimanche ou de la réforme territoriale comme possibles points de convergences avec d’autres forces de gauche. « Bien sûr qu’il faut fédérer le peuple mais nous avons besoin d’un Front de gauche qui ne soit pas vécu par nos potentiels partenaires comme une demande de ralliement autour de lui », note le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles.
Première étape ?
Le périmètre du rassemblement fait aussi débat, les communistes le souhaitant le plus large possible – socialistes compris. « J’ai souvenir qu’en 2005 l’événement politique qui a permis la dynamique sur le traité constitutionnel européen, c’est quand des dirigeants du PS nous ont rejoint sur les estrades communes pour appeler au non », souligne M. Dartigolles en référence à M. Mélenchon.
Le PG entend de son côté que le PCF tranche définitivement son rapport au PS, notamment en vue des régionales de 2015. « On va se battre pour convaincre mais pas au prix de l’ambiguïté des alliances avec le PS, résume Raquel Garrido, secrétaire nationale du Parti de gauche. On ne peut pas être dans l’oligarchie et vouloir renverser l’oligarchie. »
A la veille de cette rencontre, chacun s’accordait pour dire que cette réunion ne serait qu’une première étape. Au PG, on met cependant en garde. « On ne repassera pas deux années comme celles qui viennent de s’écouler : il faut que d’ici la fin 2014, les orientations stratégiques soient réglées », prévient M. Coquerel