Une nouvelle fois, l’état-major de la FNSEA s’allie à un gouvernement maastrichtien pour tromper les paysans, dévoyer leur colère vers de fausses solutions, laisser crever les paysans les plus en difficultés et se servir de la lutte légitime des « petits » et des « moyens » pour aider les gros propriétaires fonciers à s’enrichir aux frais du contribuable.
Que demandent les éleveurs et agriculteurs qui vivent de leur travail (nous ne parlons pas des gros céréaliers qui dominent la FNSEA, qui accaparent les subventions publiques et qui se servent des petits paysans pour défendre les mieux nantis) : ils demandent avant tout des PRIX rémunérateurs qui permettent un bénéfice RAISONNABLE pour la rémunération de produits de qualité. Ils demandent que, par ex., les cantines des services publics s’approvisionnent en France, quitte à violer le sacro-saint « libre-échange mondialisé » imposé par la sacro-sainte « Europe ».
Or ces revendications élémentaires ne peuvent être satisfaites dans le cadre du système capitaliste cadenassé par la mortifère U.E.. D’abord parce que c’est la grande distribution capitaliste qui écrase les marges des paysans de France et qui préfère acheter à bas coût dans les pays à main d’œuvre surexploitée ; non, les consommateurs salariés, retraités et chômeurs ne sont pas « coupables » d’être amenés, contraints et forcés, à acheter des produits fabriqués ailleurs et à prix cassé : c’est là le résultat de la compression permanente des salaires, des acquis sociaux, des retraites, de la protection sociale et de l’envol des loyers qui profitent aux capitalistes et à la bourgeoisie nantie, en un mot de la politique permanente d’austérité appliquée par l’UE au nom de l’euro et du service de la pseudo-« dette » due par les peuples aux marchés financiers.
En outre, dans le cadre de l’UE, cette « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (art. VI du traité de Maastricht, repris par les traités européens ultérieurs), le grand patronat des usines, des services et de la grande distribution a toute licence pour casser la production en France (toujours trop cher le « coût du travail » ouvrier, paysan, enseignant, etc.) et privilégier les approvisionnements négligeant toutes les normes sociales et environnementales. Et tant qu’ils acceptent l’UE et ses règles mortifères, les gouvernements PS et sarkozystes ne peuvent pas « acheter français » ou sanctionner les capitalistes de l’abattage ou de la grande distribution qui strangulent sciemment les producteurs de France.
Non seulement la PAC n’est pas la solution, mais elle est le problème lui-même : les dirigeants de la FNSEA qui ont promu cette politique sont les premiers responsables de l’élimination massive des paysans français qui représentent aujourd’hui moins d’1% de la population active alors qu’une agriculture paysanne saine, respectueuse du cadre de vie, du travail paysan, des salariés agricoles, du consommateur, du bien-être animal, pourrait nourrir beaucoup plus de personnes dans notre pays. A propos de la PAC, les agriculteurs et éleveurs doivent se souvenir de la devise : « mon Dieu, protégez-moi de mes « amis », de mes ennemis, je m’en charge ! »…
Car les mêmes qui démolissent le produire en France industriel, les services publics (poste, enseignement, hôpitaux de proximité, lignes SNCF, etc.), la Sécu, la pêche artisanale, détruisent aussi le monde paysan. Il y a quelques années, c’est à France-Télécom privatisé que des salariés se suicidaient par dizaines devant le sort honteux que leur réservait le plan « it’ s time to move ! » (car ces gens-là méprisent aussi la langue française et la nation toute entière !).
Aujourd’hui, les milliards d’euros que lâche Valls (qui dit hypocritement « aimer » les paysans : on ne lui en demande pas tant : qu’il se contente donc de ne pas aider l’UE à les TUER socialement !) en les prélevant sur les impôts des salariés, ne serviront pas à sauver les petits et moyens paysans aux abois qui ont dû massivement s’endetter auprès des banques, ces mêmes banques qui étranglent les peuples grec, italien, portugais et espagnol. En réalité, les mesures Valls/FNSEA, outre qu’elles ponctionneront le contribuable français sans coûter un sou à l’UE, serviront à « accroître la productivité agricole » : en clair, à aider le complexe agro-alimentaire à concentrer encore plus la production, à imiter l’anti-modèle allemand à coup de « fermes des mille vaches », à aggraver encore la souffrance animale… et à éliminer des milliers d’éleveurs et cultivateurs petits et moyens. Ce n’est pas un « plan d’aide », c’est un plan antisocial analogue aux prétendus « plans sociaux » industriels (qui en fait, subventionnent avec l’argent public la délocalisation des usines !) ; son vrai but est de permettre aux capitalistes de l’agriculture de faire plus de blé ailleurs tout en raflant des baisses d’impôts et des cotisations sociales indispensables à la Sécu !
Les paysans travailleurs en lutte ont toute la sympathie de la classe ouvrière consciente et, en particulier, celle des communistes qui ont tant fait, quand ils militaient sur des bases révolutionnaires à l’époque de Jacques Duclos, du Front populaire, de la Libération, etc., pour mettre en place une régulation nationale des prix et pour contrer la funeste « construction européenne » massivement dominée par l’impérialisme allemand revanchard. Et ce sera pire encore quand le « Grand marché transatlantique » concocté dans notre dos par Hollande avec l’appui de Sarkozy ouvrira massivement le marché français et européen au bœuf aux hormones et autres cochonneries « made by Uncle Sam »…
Déjà, si la France sortait de l’UE, elle récupérerait sa contribution de 19 milliards d’euros annuels dont moins de la moitié revient vers notre pays.
C’est pourquoi le PRCF appelle solennellement
- Les ouvriers et les paysans à se solidariser (c’est cette alliance que symbolise l’emblème communiste de la faucille et du marteau qu’a renié Pierre Laurent) ; paysans, n’écoutez pas les manitous de la FNSEA qui trouvent toujours trop élevé le « coût » du travail ouvrier ; les salariés sont vos clients, s’ils s’appauvrissent, vos ventes s’écroulent ! S’ils sont mieux payés, ils peuvent acheter des produits de qualité faits en France ; travailleurs salariés, soutenez les luttes paysannes contre l’adversaire commun, les flibustiers de la grande distribution, les gros agrariens NON-TRAVAILLEURS qui raflent les subventions publiques, l’UE du capital, les caniches PS et UMP de Frau Angela Merkel ! Rejetez les attaques indignes contre le peuple grec aux abois qui est victime des mêmes agissements capitalistes que vous (plus d’un tiers des Grecs ne peuvent plus du tout se soigner !) !
- Exigeons que la France sorte de l’UE atlantique et de l’euro, ces machines à broyer les acquis et la souveraineté des peuples ! Il faut que la France retrouve toute son indépendance pour reconstruire le « produire en France » agricole et industriel, de manière à coopérer avec tous les continents !
- Exigeons la nationalisation des banques, de la grande distribution, leur gestion démocratique par l’Etat, les salariés, les paysans et les consommateurs !
- Dans l’immédiat, les subventions annoncées doivent aller exclusivement et sans retard aux petits et moyens agriculteurs menacés de cessation de paiement et NULLEMENT aux plans de « relance de la productivité » qui ne serviront que les GROS de la FNSEA, tout en écrasant encore plus les salaires, le revenu paysan, la qualité de vie des bêtes, l’environnement et la santé publique. TOUS ENSEMBLE COMBATTONS L’EURO, ce faux nez du Deutsche-Mark, à bas l’UE des MONOPOLES CAPITALISTES ! Agissons pour une nouvelle société faite pour l’homme travailleur et non pour une minorité d’actionnaires monstrueusement égoïstes !
- LEON LANDINI, président du PRCF, ancien entrepreneur forestier, ancien officier FTP-MOI, Médaille de la Résistance
- PIERRE PRANCHERE, vice-président du PRCF, ancien paysan corrézien, a. député communiste, a. FTPF, Combattant volontaire de la Résistance
- GEORGES GASTAUD, secrétaire national du PRCF
- JO HERNANDEZ, secrétaire de la commission luttes du PRCF, syndicaliste.