« Ils n’avaient pas le droit de tuer mon frère, aujourd’hui il y a un déni de justice ».
Prise de parole d’Assa Traoré à la Marche pour #AdamaTraore aujourd’hui à #BeaumontSurOise . @laveritepradama pic.twitter.com/GSyloIMoyi
— Wiam Berhouma (@WiamBerhouma) 21 juillet 2018
Ce samedi 21 juillet, 2 ans après que le jeune Adama Traore est mort dans la cour de la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise, après avoir été arrêté par des gendarmes, plusieurs milliers de personnes étaient rassemblés pour une marche à Beaumont-sur-Oise pour exiger la Justice.
« Il n’y a pas deux France » . Réclamant la justice, la sœur d’Adama a rappelé que les jeunes, les pauvres, les travailleurs, les immigrés sont la France. Donnant l’exemple de ces jeunes footballeurs issus des quartiers populaires – qui auraient pu être Adama Traoré – qui viennent de remporter la coupe du monde de football, Assa Traoré apporte la démonstration que le déni de justice porté à Adama Traore et à a sa famille mais également à toutes les victimes de violences policières pour lesquelles les enquêtes judiciaires sont enterrées est un déni de justice qui frappe la France entière.
Oui s’il n’y a pas de justice pour Adama , il n’y a de justice pour personne.
Pas de justice pour Adama, Macron protège Benalla
Alors que le régime Macron s’enfonce dans l’affaire d’État Benalla, cette marche pour la justice pour Adama Traoré vient rappeler que les violences policières ne sont pas isolées en France. Il est symptomatique de constater que la vidéo des violences commises par Benalla, ses comparses et les CRS à leurs main le 1er mai, pourtant diffusée sur les réseaux sociaux n’a donné lieu à aucune intervention d’aucun juge d’instruction et qu’aucun journaliste des principaux médias du système ne s’en est emparé tellement il est devenu commun que des policiers tabassent des manifestants, des syndicalistes ou des jeunes de banlieue…
Le déni de justice est patent et la France est pourtant régulièrement condamnée pour les violences policières. Rien quand les deux derniers mois, le régime a été condamné à deux reprises par la CEDH
- 31 mai 2018, la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la France pour les violences policières qui ont laissé gravement handicapé à plus de 85% Abdelkader Ghedir lors de son interpellation en 2004 en gare RER de Mitry-Mory (Seine-et-Marne). Un juge d’instruction avait conclu à un non-lieu, et les policiers n’ont ainsi pas été jugés. Décision confirmée par la cour d’appel puis la cour de cassation. L’État avait demandé à la famille de rembourser les 400 000 € versés par la commission d’indemnisation des victimes d’infraction. La CEDH a elle condamné la France a lui versé 6,5 millions d’euros de dommage en raison des blessures qui lui ont été infligées par les policiers.
- 21 juin 2018 à nouveau, la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la France pour la mort de Ali Ziri, un retraité d’origine algérienne mort lors de son interpellation par la police à Argenteuil en 2009. Lui aussi a été victime comme Adama Traoré de la pratique ultra violente du pliage. Les juges ont jugé que « la situation de M. Ziri au commissariat d’Argenteuil a été traitée avec négligence par les autorités et retient que les autorités n’ont pas fait ce que l’on pouvait raisonnablement attendre d’elles pour prévenir le risque de décès auquel il était exposé. » Là aussi la « justice » avait opposé un non-lieu à la famille estimant que les policiers avaient fait un usage « strictement nécessaire » de la force.
«Le soulagement est immense. En particulier pour sa fille, Anissa, qui porte toute la famille, a réagi l’avocat Stéphane Maugendre auprès de Libération. La décision a été prise à l’unanimité par les juges, ce n’est pas rien dans ce genre de dossiers de violences policières.» Sa cliente avait saisi la CEDH en juin 2016, après que l’affaire s’est soldée en France par un non-lieu, la justice estimant que les policiers avaient fait un usage «strictement nécessaire» de la force. Ali Ziri après avoir été plié de force tête contre les genoux pendant plusieurs minutes par les policiers est menoté et laissé sans soins alors qu’il vomissait. Il décède au bout de deux heures d’un arrêt cardiaque. Comme dans l’affaire Adama, une première expertise attribue la cause du décès à un problème de santé de M. Ziri et à son alcoolémie, son corps porte pourtant les traces de plusieurs dizaines d’hématomes dont certains de plusieurs dizaines de centimètre témoignant des coups reçus. La CEDH sanctionne le déni de justice de l’appareil judiciaire français et condamne «l’attitude générale et le comportement des policiers», et s’indigne de ce que M. Ziri ait été «rudoyé lors de son arrestation», et soit «resté au commissariat d’Argenteuil sans assistance médicale dans des conditions lamentables durant une heure et quinze minutes.»
D’après les chiffres mêmes de la police, en un an, les policiers ont tué plus d’une personne par mois lors de leurs interventions. 14 entre juillet 2017 et mai 2018. Et plusieurs centaines ont causé des blessés graves donnant lieu à plus de 8 jours d’ITT.
Le site StreetPress révèle que sur ces dernières années, sur 47 affaires de personnes désarmées tuées par la police, seuls trois policiers ont été condamnés, aucun à de la prison ferme
Jbc pour www.initiative-communiste.Fr