Depuis la mi-janvier, la casse du diplôme national du Bac à la suite de la réforme du bac et de loi Blanquer est en application : les profs et les lycéens s’étaient battus contre en 2019, subissant une violente répression pour avoir osé dénoncer les dangers et ravages liés à cette réforme. Le PRCF et les JRCF avaient largement alerté contre cette réforme (lire ici : dossier spécial réforme du Bac). La mise en place des nouvelles modalités d’examen confirme le pire des craintes exprimées. Des lycéens de première, cobayes d’une réforme dont la préparation est centrée sur l’économie budgétaire, se retrouvent sous pression d’un examen injuste et inégal. Stress et iniquité voilà le résultat pour la jeunesse de ce pays, tandis que les enseignants eux doivent faire face avec moins d’heures d’enseignement à la préparation en un temps réduit à l’examen, puis à des masses de correction de copies.
Résultat: la colère explose dans les lycées. D’après un recensement participatif (https://docs.google.com/spreadsheets/d/1fxqyLHf1HfZAA8fH9DqwG-xeKSzXPoHtap7Flbnjn90/edit#gid=0) plus de 400 lycées sont déjà entrés en action pour contrer les E3C.
Les jeunes communistes des JRCF appellent à soutenir et amplifier les actions contre le bac Blanquer
L’appel des Jeunes Communistes des JRCF : « Soutien au blocage du Bac Blanquer »
Le lundi 20 janvier commençaient les épreuves communes de contrôle continu du nouveau baccalauréat, appelé aussi E3C, et ce pour 400 lycées. Précisément il s’agissait des matières d’histoire et géographie, des langues vivantes et des mathématiques pour la voie technologique. Ce lundi, c’étaient aussi 110 lycées qui étaient perturbés. 40 épreuves ont dû d’ailleurs être reportées. Outre les professeurs, les élèves sont venus manifester contre le « Bac Blanquer ».
Comme dit plus haut, ce Bac n’est désormais plus constitué d’une seule et unique épreuve de fin d’année, mais d’un contrôle continu. Il y a de cela plusieurs mois, nous avions déjà fait la critique du caractère continu de l’épreuve : il est assez désavantageux dans son principe envers l’élève, qui n’est alors pas jugé sur l’intensité de son travail à la fin de l’année (l’épreuve finale du bac) mais sur des épreuves distribuées au cours de l’année, sur des sujets qu’il a à peine traités et qu’il peut mal maîtriser, pouvant ainsi lourdement subir une erreur de parcours.
Outre son principe, la mise en place du nouveau baccalauréat semble aussi se présenter comme calamiteuse, car dans nombre de lycées, les professeurs étaient à peine informés des modalités de l’épreuve. Ils étaient alors bien en peine pour réaliser ce qu’on leur demandait…
D’autre part, l’épreuve ne se déroulant plus simultanément dans tous les lycées, les sujets – qui sont les mêmes pour tous – fuitent largement sur les réseaux sociaux, créant de fait une rupture d’égalité entre les élèves passant en premier et ceux qui les suivent, ces derniers étant avantagés car ils ont davantage le temps de s’entraîner sur les sujets susceptibles de tomber. Encore une fois, il s’agit moins d’une erreur d’organisation que d’une volonté politique : celui de transformer le bac en un diplôme non plus national mais local, permettant ainsi à certains lycées d’être privilégiés par rapport aux autres.
Les actions des professeurs et des lycéens sont salutaires. Elles signifient qu’ils souhaitent reprendre leur destin en main face à la proposition d’un diplôme détérioré, localisé et profondément injuste. Ces actions nous rappellent la grève de la correction du bac de juillet 2019 qui avait fait trembler le ministère de l’Éducation nationale. Saluons aussi l’action des professeurs qui ont jeté leurs manuels au sol en signe de protestation, car rappelons-le, ils ne sont pas indemnes de l’influence idéologique capitaliste et pro-européenne, notamment diffusée par les manuels d’histoire qui font régulièrement l’amalgame entre nazisme et communisme, rangés derrière la même notion de « totalitarisme », au mépris du rôle prépondérant de l’URSS dans la libération de l’Europe du joug de l’hitlérisme.
Nous vivons une période de grève forte et historique contre la contre-réforme des retraites. Les professeurs ont raison de manifester contre le baccalauréat Blanquer qui menace de détruire l’éducation nationale. Et pour cause, ce Bac fait partie du même socle antisocial imposé par Macron et par l’Union européenne, et contre lequel nous devons lutter afin de nous en défaire.
source http://jrcf.over-blog.org/2020/01/soutien-au-blocage-du-bac-blanquer.html