Sous pression du MEDEF, Macron a ordonné que les écoles et collèges accueillent « tous les élèves ». Sans aucun souci de cohérence, cette annonce a coïncidé (en même temps) avec son alerte hypocrite concernant de la nécessité de rester mobilisés contre la circulation toujours active du virus. Rappelons que la France reste placée au stade 3 de l’épidémie, et que chaque jour, c’est par centaines que l’on compte les nouvelles hospitalisations, même si fort heureusement, le nombre de décès a diminué de plusieurs centaines à quelques dizaines. Et ce probablement à la faveur des caractéristiques saisonnières de l’épidémie de covid-19.
Conséquence immédiate de cette décision, le ministre Blanquer a annoncé la quasi-suppression du protocole sanitaire mis en place sur recommandation du conseil scientifique – bien que ce dernier n’ait délivré aucune recommandation en ce sens dans ses recommandations écrites – pour garantir le respect des gestes barrières dans les établissements scolaires.
Pourtant il s’agissait de mesures simples et de minimales en temps d’épidémie (hygiène, nettoyage, distance physique) mais qui du fait des moyens humains très limités engagés en temps habituel pour le ménage et la cantine de nos écoles d’une part, et d’autre part au regard de l’état désastrueux du bâti scolaire et de la faiblesse du taux d’encadrement (qui oblige à entasser généralement les élèves à 30 par classe) se sont révélées tres contraignantes.
- aucune règle de distanciation pour les élèves de maternelle d’une même classe.
- dans les écoles primaires et collèges, une simple recommandation d’une distance d’1m, qui est supprimée si elle n’est pas matériellement possible.
- suppression de l’obligation du port du masque pour les personnels
- suppression de la plupart des mesures barrière de distanciation dans les cantines. Alors que les restaurants ne peuvent pas accueillir des groupes de plus de 10 personnes, ce sera possible pour des classes de 30 enfants !
- un seul nettoyage par jour. (Nettoyage, pas désinfection!)
Il est à noter que la nouvelle version du protocole sanitaire argumente de la suppression de la plupart des mesures barrières par les » données rassurantes concernant l’impact et la transmission de la covid-19 chez les enfants » : il est vrai qu’une campagne de communication lancée par une petite équipe autour du docteur Cohen a participé à un véritable lobby bien opportun exigeant la réouverture complète des écoles (lire ici). Et ce avant même qu’ils aient le moindre argument scientifique à l’appui de cette demande strictement conforme à celle du grand patronat.
Le profit plutôt que la santé impose de transformer à marcher forcée les écoles en garderie obligatoire. C’est la condition sine qua non pour renvoyer tous les parents au turbin !
Des cas par dizaines dans les écoles !
Une simple recherche internet nous a permis d’identifier en quelques minutes une quarantaine d’établissements scolaires touchés par des cas de covid-19 entre le début du mois de juin et le 17 juin. C’est le signe évident que la circulation du virus se poursuit avec un risque évident de propagation par les contacts nombreux et le brassage générés par les écoles, collèges et lycées si les précautions suffisantes ne sont pas prises. Lors du déconfinement des dizaines d’écoles avaient du être refermées en urgence.
Hors établissement de santé, 10% des clusters en cours d’investigation sont déjà des écoles, et ce avant même leur réouverture générale.
L’exemple de l’école Jules Lefèbvre à Amiens
Le 6 juin, l’ARS dépiste un élève de CE2 de l’école positif au covid-19. Et ce dans le cadre d’un test des cas contacts d’un malade identifié. L’enfant ne présente pas de symptômes. 7 élèves de sa classe et deux enseignants sont testés, résultat une petite fille de la classe se révèle également malade.
L’ARS refuse la fermeture de l’école au motif selon l’académie que « on est bien là dans le cas d’une contamination au sein d’un même groupe d’élèves ». S’appuayant pour cela sur sa doctrine très imprudente et non avérée scientifiquement selon laquelle les contaminations ne peuvent se faire entre classes différentes. L’étude épidémiologique du lycée de Crépy en Valois a pourtant depuis fait pièce à cette théorie. La mairie refuse cependant de prendre le risque et ferme l’école et fait tester tous les personnel…. mais pas les autres élèves.
Ce n’est là qu’un exemple, mais qui montre que contrairement à ce que prétendent les autorités et certains médecins, l’épidémie peut se propager entre enfants, tordant le cou aux affirmations du docteur Robert Cohen largement propagées par la presse. Évidemment la contagion peut également se propager entre enfants et adultes. Rappelons que si la gravité pour les jeunes enfants est statistiquement plus faible, elle n’est pas nulle. Cela ne doit pas faire oublier non plus que la transmission vers les adultes peut elle alimenter la poursuite de la dynamique épidémique d’une part, , et, d’autre part, conduire à des cas graves ou à des décès dans les populations plus sensibles (enseignants, parents, grands-parents, transports en commun…). Il ne faut pas oublier que d’après le décompte officiel de Santé Publique France au moins une centaine d’enfants a été gravement atteint du syndrome post-inflammatoire de type Kawasaky . Qui plus est la réouverture générale des écoles signifie une augmentation importante du brassage de la population. C’est-à-dire la mise en communication des clusters familiaux, pas seulement par les enfants dans les écoles, mais l’augmentation des contacts entre parents allant chercher leurs enfants.
JBC pour www.initiative-communiste.fr