Le 23 septembre, l’institut de sondage BVA publiait un sondage à propos des intentions de vote aux premier et second tours des élections régionales de décembre, sondage qui a une nouvelle fois donné lieu à des Unes tapageuses de la plupart des journaux pour organiser la promotion du FN.
la rédaction de www.initiative-communiste.fr site web du PRCF s’est penché sur les chiffres de ce sondage. Analyse et décryptage.
Si ce sondage a été réalisé auprès d’un nombre important de personnes (plus de 12 000) ses résultats, par région ne concernent que des échantillons de 1000 personnes. Dans ces conditions, les marges d’erreurs ne doivent pas être oubliés. Par exemple, pour un score de 10% cette marge est dans ces conditions de 2% soit 20% d’imprécision. Ce qui signifie en clair que le sondage postule un résultat de 8 à 12%.
1er le FN et la droite ? pas pour les français
L’une des questions de ce sondage est : « Lors des élections régionales qui auront lieu en décembre 2015, préférez vous plutôt la victoire de la droite de la gauche ou la victoire du Front national ? »
Cette question est intéressante, car elle pose la question de ce que souhaite nos concitoyens, indépendamment des partis à l’exception du Front National. Insidieusement, le sondage fait comme si le FN n’était pas un parti de droite.
Il apparait que la gauche a un léger avantage en France métropolitaine (31%). Au niveau national, une très large majorité des français ne souhaite pas la victoire du FN (et ce malgré les procédés de redressage utilisés par les instituts de sondage), et surtout, le niveau des citoyens refusant de se prononcer est important ( près de 20%) laissant supposer une abstention importante lors de ces prochaines élections, pour ces structures antidémocratiques que sont les nouvelles euro-régions.
Au niveau régional, le FN n’est en tête que pour une région (Nord Pas de calais Picardie) ou s’exprime un fort rejet du système PS, et n’est second qu’en Champagne Ardennes. La gauche arrive en tête des souhaits de victoire dans 8 des 12 grandes régions, ainsi qu’au niveau de la France métropolitaine. Le souhait de gauche demeure cependant faible, ce qui est logique au regard des gouvernements successifs usurpant l’appellation de gauche et conduisant des politiques de droite ; cependant la droite et l’extrême droite n’ont pas la majorité.
Parmi les motivations de choix de vote, le sondeur ne propose que des critères limités. Dont il ressort que la situation économique est la principale motivation des électeurs. La forte corrélation entre l’importance relative de ce critère et le souhait de voir ni la gauche ni la droite l’emporter est significative du raz le bol populaire dans le Nord et dans l’Est. A l’inverse, dans le sud ouest, ou en Ile de France, le bilan de l’exécutif régional semble pousser en avant le souhait de voir la gauche gagner
Cela démontre l’importance de répondre stratégiquement à ce fort souhait d’une politique mettant au cœur les aspirations populaires. Hors sans sortir de l’Union Européenne et de l’Euro qui INTERDISENT toutes politiques en faveur des travailleurs, il n’y a pas de politique de gauche possible.
Les intentions de votes selon le sondage BVA
Le sondage BVA pose la question des intentions de vote au premiers tours des élections régionales. Il faut cependant noter la question alambiquée utilisée (« pour quelle liste auriez vous le plus de chance de voter ? » ) qui peut fausser les réponses : il est possible que les réponses ne correspondent pas à des intentions de votes réelles. En tout état de cause, c’est le parti des abstentionnistes qui sort largement gagnant de ce sondage.
Il est intéressant de noter ici la différence entre les souhaits de victoires et les « intentions » de vote.En particulier, il y a un fort déficit de représentation de la gauche, puisque l’écart entre les souhaits de victoire de la gauche, et les intentions de vote pour des listes étiquetés médiatiquement « de gauche » (même s’il faut répéter ici que le PS et ses alliés de EELV sont objectivement de droite) est en moyenne supérieur à 5 points. Il est évident que c’est la politique euro-patronale du gouvernement Valls-Medef qui est ici sanctionné par les travailleurs.
A contrario, le FN fait le plein en particulier en PACA et dans le Nord de la France ou en Normandie où nombre des sondés déclarant leurs intentions de vote pour lui déclarent également ne pas vouloir le voir gagner (les écarts sont respectivement de -3,6, – 1,4 et -1,1 points).
Conclusion
Entre les Unes des journaux, les gros titres des JT et la réalité des chiffres de ce sondage, il est important de constater qu’il y a une sacrée différence. Ce qui permet de souligner une nouvelle fois que le système médiatique capitaliste est en train de mener une campagne d’enfer pour faire monter le FN, lui ouvrant grand ses plateaux télés et ses micros, installant la fille Le Pen à 20h dans tous les foyers. Dans le même temps, les communistes et tous ceux qui avec eux résistent vraiment à la mise en coupe réglée du pays par les patrons, les banquiers et leurs multinationales sont eux totalement censurés.
Il faut dire, redire et expliquer partout que le FN c’est le parti du système. C’est le seul et unique argument électoral du PS, c’est l’épouvantail qui sert à tenter de faire croire qu’il est impossible de sortir de cette prison des peuples que sont l’Union Européenne et l’euro sans faire « le jeu du FN » – alors que rappelons le le FN n’est pas pour sortir de l’euro ou de l’UE – mais c’est également la roue de secours de l’oligarchie capitaliste pour écraser et diviser la classe des travailleurs et l’empécher de remettre en cause le système.
Plus que jamais, ne fermons pas les yeux. Contre la fascisation du pays, l’heure est la résistance. Pour stopper la fascisation en marche, c’est tous ensemble, en faisant front qu’il faut FRAPP er ! Rejoigner les militants du PRCF dans l’action !
JBC pour www.initiative-communiste.fr site web du PRCF