Nous relayons ci-après une analyse intéressante de l’Union Locale CGT de Béthune au sujet de l’appel à l’action le 6 février prochain.Il y a effectivement urgence à mobiliser et rassembler un tous ensemble face à l’accélération des attaques contre les droits et les salaires des travailleurs, de ce gouvernement Hollande Ayrault qui mène au pas de charge les « réformes structurelles » dictées par l’UE du capital. Souvenons nous que l’année dernière, à peine l’ANI voté, le commissaire Oli Rehn demandait déjà que Hollande s’attaque aux retraites, à la protection sociale et aux salaires. Ce qu’il est aujourd’hui en train de faire sous les applaudissements de l’UMP et du Medef, et à la grande joie d’un FN lui aussi partisan de la « baisse des charges » c’est à dire de la casse des salaires.
Alors qu’il semble que Hollande veuille faire appel à Hartz, l’artisan de la casse des protections sociales en Allemagne au coté du très libérale Schroeder, pour le conseiller dans l’application de son pacte de collaboration avec le patronat, alors que P Gattaz chef du MEDEF déclare :
« Je suis prêt à me mobiliser pour ce pacte, mais cela ne peut pas être du donnant-donnant, car le malade,c’est l’économie du pays.… Les contreparties doivent être un engagement de mobilisation, de moyens et non des contraintes supplémentaires. » Du coté des travailleurs, comme le dit très bien le Front Syndical de Classe, « côté syndical, côté direction confédéral de la CGT à quoi bon donner l’illusion qu’il y a quelque chose de sérieux à négocier? «
Les derniers chiffres du chômage constituent un marqueur de l’échec de la politique du gouvernement.
Car, non seulement, la courbe du nombre de demandeurs d’emplois en fin d’année 2013 ne s’est pas
inversée comme le candidat Hollande l’avait promis, mais elle est repartie à la hausse.
La mise en oeuvre législative de l’accord sur la sécurisation de l’emploi, la contraction des dépenses
publiques, le refus de favoriser la consommation par l’augmentation du pouvoir d’achat des salaires et
pensions… ne vont pas améliorer la situation des salariés actifs, retraités et des privés d’emplois. Pire le
gouvernement accorde encore de nouveaux cadeaux au patronat : 20 milliards au travers du Crédit
d’impôt compétitivité emploi, financé par la hausse de la TVA et 15 milliards au travers de la suppression
des cotisations familiales… des dizaines de milliards qui s’ajoutent aux dizaines de milliards
d’exonérations patronales sur les cotisations sociales pour les bas salaires.
C’est dans cette spirale infernale et libérale que les plans sociaux se multiplient, que de plus en plus de
salariés se retrouvent sans travail, que les inégalités se creusent, que la pauvreté progresse… mais
Patronat et Gouvernement vont toujours plus loin et veulent encore plus… même les libertés et la
démocratie sont mises à mal : le Gouvernement s’apprête à supprimer les élections prud’homales.
Le rôle d’un président de gauche est de rassembler, de gommer les inégalités et d’améliorer le vivre
ensemble… mais Hollande n’est plus de gauche… et il assume sans complexe son choix ultralibéral et
favorise les marges des entreprises qui alimentent les dividendes des actionnaires.
Du vote de la loi ANI à la réforme des retraites en passant par la décision imposée par le patronat
d’ouvrir les commerces le dimanche, le Président de la République, nouveau Président des riches et des
patrons, vient de s’engager dans une accélération du processus de destruction du modèle social, au nom
de la « sacrosainte » compétitivité et de la baisse du coût du travail pour les entreprises.
Pour financer le capital, il a décidé la baisse des dépenses publiques qui annonce le démantèlement des
services publics et des droits sociaux, la déréglementation du droit du travail et la transformation du
modèle fiscal et social français en modèle anglo-saxon.
Chacun le sait, notamment ceux qui travaillent dans des conditions de plus en plus dégradées, ce qui
bride l’activité économique et provoque le chômage, c’est le coût exorbitant du capital, c’est la dictature
de marges.
Les capitalistes et les sociaux-libéraux refusent d’augmenter les salaires et le gouvernement les écoute,
pourtant nous avons besoin d’une augmentation générale des salaires, nous avons besoin de travail, d’un
service public avec des moyens, d’une répartition du temps de travail progressiste, d’une amélioration
des conditions de travail et d’une protection sociale de qualité… afin de dynamiser l’activité économique
et surtout de vivre mieux et redonner de la confiance pour battre en brèche les tentations d’extrême-
droite, le sentiment d’impuissance et l’individualisme.
Sans intervention massive des salariés en 2014, la météo économique et sociale risque donc de se
dégrader encore plus pour les salariés mais aussi pour les retraités et les sans-emplois. Mais pour
intervenir, il est impératif que les militants, les élus, les adhérents et les sympathisants de la CGT…
montrent de la détermination et de l’unité, « Où il y a volonté, il y a chemin » et nous devons montrer
l’exemple…
Les luttes se développent dans le pays et nous devons les rendre visibles et les plus unitaires possible, le
corporatisme, les luttes sectorielles et dispersées, ne sont pas la solution, et la journée d’action
interprofessionnelle du 6 février prochain, décidée à l’unanimité par les organisations de notre CGT,
correspond aux urgences du moment.
Réussir le 6 février 2014 impose de réunir un certain nombre de conditions :
- bien concevoir cette journée comme un moment fort d’un processus de mobilisation à partir de la question des salaires, de l’emploi, du maintien des droits et acquis et de la protection sociale…
- décider collectivement un plan de travail afin d’organiser avec nos syndiqués et les salariés(es).
- examiner collectivement les possibilités de mobilisations dans les entreprises privées et établissements publics.
- Débattre ensemble des mots d’ordre et du contenu revendicatif.
- Considérer que l’avenir pour les entreprises privées, les services publics, les demandeurs d’emploi, les retraités et les jeunes, passe par la nécessaire mobilisation et « tous ensemble ».
- Faire converger les luttes, les manifestations, les grèves pour rassembler et créer les conditions de l’unité la plus large possible dans toutes les unités d’actions.
Nos manifestations interprofessionnelles, intersyndicales, et populaires, qui réunissent chaque mois à
Béthune des centaines de travailleurs pour dynamiser la lutte unitaire sur les revendications sociales et
sociétales dans le Bassin Minier, démontrent que l’enjeu est de taille et que la colère gronde…car 58%
des travailleurs de France pensent que nous sommes au bord de la révolte selon un sondage Louis Harris
parue dans le dernier Humanité Dimanche « alors le dire c’est bien, la faire c’est mieux ! »
Le 6 février en une journée interprofessionnelle de grève, d’actions et de manifestations qui doit être
construite par la propagande dans chaque entreprise, dans chaque service public et dans les quartiers
populaires. Une manifestation est prévue à Lille, des actions ont été prévues par l’UD et nous déciderons
ensemble du contenu de cette journée de lutte, de grève et de manifestation.
La montée du rapport de forces et la capacité des travailleurs, avec ou sans emploi, retraités, du
privé et du public, à imposer d’autres choix économiques et sociaux, passent une implication de
tous(es) les militants(es), élus(es), mandatés(es), syndiqués(es), sympathisants(e) de la CGT et
d’ailleurs, sans corporatisme et sans sectarisme, dans les actions et les appels de la CGT mais aussi
unitaires en partant de la base et du terrain.
Salutations Fraternelles
Pour le bureau
Stéphan Doloy.
Le 21 janvier 2014.