Le 11 octobre à Feyzin, les camarades de la FNIC-CGT ont lancé un appel à la mobilisation devant la raffinerie TOTALENERGIE. Ce rassemblement suit le mouvement initié le 20 septembre, puis élargie le 27 et le 29 septembre, par les camarades travailleurs et travailleuses de la pétrochimie. Cette grève porte en elle un véritable ras-le-bol général vis-à-vis de l’inflation galopante et de la stagnation dangereuse des salaires. À l’heure ou l’article a été écrit la grève se généralisait à l’ensemble des raffineries et dépôts de Total Energie, malgré les menaces et les actes de réquisitions de la part de l’état bourgeois. Cela n’a en rien découragé les camarades de la CGT qui, ce 11 octobre persistaient dans l’action. En cette matinée, des camarades du PRCF 42 et du PRCF 69 sont montés à Feyzin et ont eu le plaisir de pouvoir donner la parole à deux camarades de la CGT : Sébastien Saliba, secrétaire général de la CGT de la raffinerie TOTALENERGIE à Feyzin et Serge Allegre, secrétaire fédéral à la FNIC.
Tout d’abord camarade pouvez vous présenter et nous dire qu’elles sont les revendications de ce rassemblement aujourd’hui ?
« Je suis Sébastien Saliba, secrétaire générale du syndicat CGT de la raffinerie de Feyzin et opérateur en 3/8 continue à la raffinerie. Les revendications ici sont les mêmes, qui ont été formulé par écrit en mars 2022 et qui ont fait déclencher la grève le 27 septembre, c’est une augmentation de 10% des salaires par rapport à l’inflation, de l’emploi et de l’investissement ».
« Je suis Serge Allegre, secrétaire fédéral à la Fédération National des Industrie Chimique et salarié chez Michelin Blanzy en Bourgogne. Et aujourd’hui je suis venu avec l’appel qu’on a pu lancer dans toutes les autres branches professionnelles de la fédération et en l’occurrence, étant responsable de la branche du caoutchouc, on a pris la décision de venir porter notre soutien aux raffineurs. Nous on est monté à Feyzin mais d’autres camarades sont montés à Gravenchon et Gonfreville. Pour ce qui est des revendications ont pourrait couper ça en 3. La première et la plus importante est celle qui répond à l’augmentation des salaires, puis en deuxième c’est l’investissement dans le secteur et en troisième bien évidement c’est l’amélioration de nos contions de travail ! La chose la plus importante à dire est pas « derrière les raffineurs » mais « on est avec les raffineurs ».
Penses-tu que ce mouvement de grève va tenir dans le temps et que dit la direction bourgeoise ?
Sébastien Saliba : « La grève est déjà bien ancrée et continue, encore une fois ce sont les camarades travailleurs et travailleuses qui se positionnent si la grève dans le secteur se prolonge mais actuellement, les camarade veulent en découdre, du moins obtenir satisfaction à leurs revendications. D’ailleurs le non-dialogue de l’administration ne fait qu’accentuer la motivation des camarades. Il a bien été proposé, par communiqué interposé dans les grands média bourgeois ce weekend avec de la diffamation et du mensonge, que Total était près à avancer une réunion annuelle initialement prévu en novembre à octobre ! Mais en réalité ça ne répond en rien aux revendications légitime des travailleurs et travailleuses. Tant qu’il n’y a rien de concret sur l’année 2022, alors on ne lève pas la grève tant que le PDG ne répond pas à nos revendications ».
Serge Allegre : « La direction bourgeoise que l’ont connait depuis la nuit des temps et qui n’ont pas changé d’un iota, sont toujours dans le même processus de vouloir faire plier la classe ouvrière et d’imposer la classe dirigeante. Cela commence par le refus de répondre aux revendications, mais nous, nous avons le pouvoir de dire non par la grève ! Donc si aujourd’hui on en est à utiliser cette arme constitutionnelle pour enfin avoir l’écoute de nos directions, alors on l’utilisera. Dans quelques endroit les directions se sont mis autour de la table pour commencer à essayer de répondre à la question des salaires, insuffisamment bien sûr, mais elles ouvrent au moins le débat. Mais là on arrive dans une situation de blocage où par l’accompagnant de certains syndicats, que je ne nommerais pas, purement réformistes, donne raison au patronat en signant des accords en dessous de l’inflation. Quand on signe un accord en dessous de l’inflation, on accepte d’avoir perdu du pouvoir d’achat, c’est pour ça que l’on mène ce combat avec les raffineurs afin que l’on ai des augmentations aux dessus de l’inflation. Le futur s’annonce difficile pour l’ensemble du salariat français mais largement pour les citoyens français. J’espère que ça tiendra le plus longtemps possible, c’est à nous de faire changer les choses.
Que dire face aux différent chroniqueurs et politiciens bourgeois de CNEWS qualifiant les grévistes de preneur d’otage méritant d’être jugé pour haute trahison au vu du « contexte de guerre » ?
Sébastien Saliba : « Encore une fois on a bien vu tout ce qu’on dit les médias depuis ce weekend, c’est lamentable, ils répètent ce qu’ils ont envie de répéter. Mais le droit de grève est constitutionnel, c’est un droit individuel qui est remis en cause d’année en année et que certaines et certains aimeraient le faire disparaitre dans ce pays. Ces grèves ne sont pas des grèves préventives comme on a pu l’entendre, le combat en interne dur depuis maintenant 7 mois mais la direction préfère s’enfouir dans son mutisme. Donc il ne nous reste que la grève pour faire entendre nos revendications, plus que légitime dans un groupe qui génère des milliards de bénéfice tous les ans et qui distribue des milliards de dividende tous les ans.
Serge Allegre : « Quand on entend ces gens dirent que à la CGT nous sommes des irresponsables, dans grève préventive. Il faudrait que ces personnes aillent regarder ce l’économie nous annonce depuis la fin 2021, c’est-à-dire une inflation galopante. Aujourd’hui l’INSE apporte un chiffre de 6,1%, 6,2% d’inflation sur l’année, aujourd’hui quand on regarde les produits de première nécessités et les produits de l’énergie on en est à une inflation de 12,6%. Aujourd’hui ce n’est pas une grève préventive comme ils disent, les camarades de Total mais aussi les camarade d’Arkema, les camarades de Michelin, les camarades Plastic Omnium, les camarades de Bostick, on est tous à mener des luttes pour les salaires, pour que les patrons nous entendent. Le mot que j’ai à leur dire est qu’heureusement que nos anciens camarades de la résistance n’entendent pas ces propos parce que franchement, ils se lèveraient pour leurs dire ce qu’ils en pensent. Car s’il y a actuellement des pays impérialistes qui mènent et déclarent des guerres dans les quatre coins du globe avec l’espoir d’éteindre toute revendication sociale afin d’assoir la volonté capitaliste, nous répondront à tous ces gens, que nous ne laisserons pas faire. Même s’ils opposeront peuples aux peuples nous battrons pour nos revendications ».
Penses-tu que le mouvement de grève peut se généraliser à d’autres secteurs ?
Sébastien Saliba : « Actuellement, on voit que les chose bougent aussi à la SNCF, d’autres branches essaient d’impulser et à rentrer dans le mouvement. Bien évidemment on se bat pour des revendications qui sont propre à notre groupe mais bien sûr que si le mouvement devait s’élargir ça sera le bon moment de le faire car c’est ce que le gouvernement craint. C’est pour ça que nous proposons également de revenir sur la réforme du budget de rigueur de 1983, pour que l’on indexe les salaires sur inflation. Je pense qu’on serait tous d’accord de payer sa baguette de pain 3euros pour soutenir nos camarades boulangères et boulangers si derrière les salaires suivent l’inflation » !
En conclusion de cet entretien :
la conclusions de la délégation du PRCF 69 42, « nous sommes partis de la raffinerie, plein d’espoirs pour la suite. Après avoir longuement discuter avec d’autres camarades sur site, tout laisse à penser une véritable mobilisation de masse pouvant peut-être faire bouger la balance. Le mot d’ordre général de ce rassemblement était porteur d’un mot d’ordre plein d’espoir pour l’avenir : « Tous ensemble, en même temps » ! Nous aimerions tout particulièrement remercier Sébastien Saliba et Serge Allegre pour avoir répondu à nos questions, mais également remercier tous les camarades de la CGT mobilisé ce jours-là, nous ayant donné un accueil fraternel. La lutte continue, on ne lâche rien ! »
Écrit et coécrit par Bastien et Sacha du PRCF 42