Les fonderies du Poitou c’est une usine de 700 ouvriers à Ingrandes, fabriquant des pièces pour les usines Renault, une activité qui génère 2000 emplois autour de Châtellerault. Elle est menacée par un gros plans de licenciements. Le propriétaire le groupe Liberty Alvance propriété du magnat indien Sanjeev Gupta veut y supprimer près de 300 emplois. Initiative Communiste donne la parole à son délégué CGT.
Initiative Communiste : Bonjour. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je m’appelle Jean-Phillipe Juin, je suis Délégué Syndicale CGT à Alliance Poitou et Fonderie du Poitou
Initiative Communiste : Pouvez-vous nous parler de votre lutte ? Que se passe t’il ?
Notre entreprise est une ancienne fonderie Renault qui fabrique des culasses en aluminium pour les voitures Renault, qui a été vendu successivement a différents actionnaires privés depuis le début des années 2000. En 2018, on a été racheté par le milliardaire Gupta qui gère Liberty House, suite à un redressement judiciaire.
Initiative Communiste : Quels sont vos actions pour lutter ?
Il y a 2 sites sur les fonderies du Poitou. Il y a le côté fonte et le côté Aluminium (qui fabrique les culasses). Pour la fonte, Liberty House a annoncé la fermeture du site en juin : il y a un PSE en cours qui concerne les collègues de la fonte. Pour l’aluminium, on est toujours en attente d’investissement sur le site : on attend que Liberty investisse sur le site pour travailler correctement et sortir les pièces que Renault nous commande tous les mois.
Aujourd’hui, côté fonte le PSE est en cours. On mène aussi des actions ponctuelles : hier il y avait un débrayage pour expliquer aux gars ou en sont les négociations. Après cela peut se durcir, si les engagements pris par la direction ne sont pas tenus.
Actuellement, le collectif fonderie France CGT qui s’est réuni il y a 15 jours : on réfléchie donc sérieusement à un grand rassemblement. Sur les fonderies du Poitou, on attend les décisions qui concernent la fonte la semaine prochaine, pour prendre une décision. Pour l’aluminium, on a une réunion ce 18 février pour nous présenter l’avenir de l’entreprise et les pièces que l’on y faire dans l’avenir. On attend donc tout ça pour voir ce qu’on va faire pour la suite, voir comment mener la lutte.
Initiative Communiste : On voit depuis plusieurs années, et cela s’est accéléré avec la crise du coronavirus, que de très grands groupes licencient à tour de bras (Nokia, Sanofi…) malgré d’importantes aides de l’État. Est-ce votre cas ?
Renault a bénéficié de 5 milliards d’Euros d’aides de l’État l’année dernière mais a lancé un plan d’économie de 2 milliards avec 15,000 suppressions de postes, dont 4600 en France. Il y a également des suppressions de postes chez les sous traitants, notamment dans les fonderies françaises.
Initiative Communiste : Assiste t’on dans votre secteur à une grosse délocalisation dans des pays où les salaires sont plus bas comme on peut le voir dans d’autres secteurs ?
C’est exactement ça. C’est une délocalisation complète de toute l’industrie de la fonderie. On envoie les pièces dans des pays du tiers monde. On parle de la Turquie, de la Roumanie, du Maroc, de l’Algérie. Les travailleurs de ces pays bossent dans des conditions déplorables, à plus de 140 % de leurs capacités. Et la on ne parle même pas du côté environnemental qui est catastrophique : il n’y a aucune normes, il n’y a rien du tout. On est donc dans une délocalisation violente.
Initiative Communiste : Quelles sont vos revendications ? Que pensez vous d’une nationalisation (comme on peut l’entendre par la CGT de l’énergie, qui est touché par le plan HERCULE) ?
Cela peut être une solution. On pense surtout que les aides données par l’État doivent être conditionnées et que si ces conditions ne sont pas remplies, l’État doit donc intervenir. Alors pourquoi pas une intervention directe de l’entreprise, vu qu’elle intervient directement en injectant de l’argent. Donc oui pourquoi pas une nationalisation de l’industrie française.
Initiative Communiste : Sentez vous que l’Union Européenne est derrière tout ça ? Dans les faits, on voit que les directives européennes donnent le libre pouvoirs au entreprises.
Peut être, j’en sais rien. Je sais que l’Union Européenne n’est pas sortie de rien. Ce sont les pays et les dirigeants qui sont à la base de ces directives. Évidemment il y a une structure européenne qui organise tout ça, mais est-elle vraiment responsable ? Je ne sais pas.
Initiative Communiste : Merci pour votre temps, on vous soutient à fond dans votre lutte.
Merci à vous.
Entretien réalisé le 17/02/21 par Dark Vlador
Les travailleurs menacés depuis la nuit des temps par les attaques patronales ont toujours été soutenu par leur confédération,lisez le livre ( au royaume de la CGT ) et vous comprendrez que le temps de la solidarité dans la lutte des classes c est fini .
Le fétichisme syndical des bannières n a plus de valeurs les travailleurs doivent agir partout quel que soit le syndicat,si évidemment ils ont la fibre révolutionnaire.
VIVE LA LUTTE DES CLASSES