Que ce soit en 2017 ou en 2022, les communistes avec le PRCF avaient pris leur responsabilités : ils avaient dénoncé le régime Macron, aux ordres de l’Union Européenne du Capital et du MEDEF, comme un catalyseur de la fascisation. Loi sécurité globale, violences sanglantes contre les gilets jaunes… le premier mandat de l’ex banquier d’affaire l’avait illustré sans ambiguïté. Conduisant à une condamnation de ces agissements par les instantes internationales, et même par le pourtant très réactionnaire Conseil d’Etat (notamment s’agissant des nasses). Ce début de second mandat avec la violence d’une contre réforme des retraites violant la volonté de la Nation dans son immense majorité franchit encore un pas vers le fascisme. A l’image des arrestations politiques visant des syndicalistes de lutte auxquelles il faut ajouter les réquisitions illégales, des arrestations de masse de manifestants coupables d’exercer leur plus élémentaire droit constitutionnel de manifester, doublés de sanglantes violences policières.
Rappelons que sur les centaines d’arrestations place de la Concorde, quasiment aucune n’ont donné lieu à procédure judiciaire. Les juges constatant l’absence de la moindre charges contre les embastillés, parfois pendant 2 jours. Des embastillés pris souvent au hasard dans des chasses à l’homme violentes lancées par des escadrons de policiers. Ces même policiers gâtés par des régimes et avantages bien spéciaux dont un nombre malheureusement bien large émarge auprès d’organisations professionnelles d’extrême droite, s’illustrant par le slogan fasciste » le problème de la justice ».
Une stratégie visant, à briser la grève, à s’emparer de la rue pour faire taire le peuple. Une stratégique dont la dynamique est bien celle décrite en son temps par Dimitrov, celle du fascisme.
N’oublions pas que Macron avait clamé « Essayons la dictature » aux manifestants refusant la liberticide loi sécurité globale. Et bien il joint désormais ouvertement à coup de 49.3, de matraques, de grenades, de procès politiques et d’embastillements policiers, les actes à la parole.
Ce constat, ce n’est pas que celui des communistes, mais bien des acteurs de l’ensemble du pouvoir judiciaire. Des organisations de juges, à celles des avocats.
Face à ce danger, la réponse ne doit pas être à la peur, mais au contraire au renforcement de l’action, de la mobilisation, tous ensemble. Comme le constate le responsable de l’UD CGT 13 et candidat au remplacement de Martinez Olivier Mateu au lendemain d’un procès politique visant 6 responsables de la CGT énergie 13 : ils n’ont pas assez de geôles d’équipages et de juge pour tous nous faire taire
Jbc pour www.initiative-communiste.fr
L’appel sans équivoque des juges du Syndicats de la Magistrature : « L’autorité judiciaire n’est pas au service de la répression du mouvement social »
Communiqué du Syndicats des Avocats de France
20 mars 2023
Après l’annonce d’Elisabeth Borne de faire usage du 49.3 le jeudi 16 mars, des mouvements spontanés se sont formés partout en France pour dénoncer le coup de force du gouvernement.
La réaction des forces de l’ordre face à ces mouvements de foule a été une fois de plus démesurée et particulièrement violente.
Les manifestant.es ont été nassé -e- s, chargé-e- s et gazé-e-s dans plusieurs villes alors que la technique de la nasse a été jugée illégale par le Conseil d’Etat [1].
A Nantes, des manifestantes nassées ont porté plainte contre les policiers pour des faits de violences sexuelles[2].
Dans plusieurs villes, les policiers ont chargé sans sommations, créant des mouvements de foule dangereux pour la sécurité des manifestant.es, et faisant un usage massif de leur matraque de manière aléatoire [3].
A Paris, sur les 292 mesures de garde à vue prises en marge de la manifestation de jeudi, seules neuf ont donné lieu à un déferrement notamment pour un rappel à la loi. Toutes les autres gardes à vue ont été levées sans poursuites [4]. Des journalistes ont été interpellés, un étudiant et photographe a été agressé par les forces de l’ordre [5].
Ces violences ont été constatées partout en France, venant de nouveau confirmer qu’il ne s’agit pas de situations individuelles isolées mais bien d’une doctrine de maintien de l’ordre choisie et assumée, qui semble clairement avoir pour objectif non pas le maintien de l’ordre public mais l’intimidation des manifestant.es et la cessation du mouvement social, portant atteinte à la liberté d’aller et venir, la liberté d’expression et de communication et le droit d’expression collective des idées et des opinions.
S’y ajoutent encore les interventions d’expulsion violentes de grévistes[6], le placement en garde à vue de salariés énergéticiens dit les «robins des bois» [7] et les réquisitions[8].
Le SAF demande au gouvernement et au Ministère de l’Intérieur de mettre un terme immédiatement à cette escalade de la violence. Ne doivent pas se reproduire les évènements tragiques qui ont eu lieu lors du mouvement des gilets jaunes, au cours desquels des centaines de personnes ont été blessées gravement par les forces de l’ordre.
Le SAF demande également aux magistrats saisis de ces affaires de faire preuve d’indépendance et de responsabilité, et de ne pas tomber dans une répression judiciaire disproportionnée qui viendrait s’ajouter à celle policière. Le SAF engagera ou participera à toutes actions, devant toutes instances compétentes, au niveau national et international, visant à dénoncer des dérives inacceptables et dignes d’un pays autoritaire.
[1]https ://www.conseil-etat.fr/fr/arianeweb/CE/decision/2021-06-10/444849 – 10 juin 2021
[2]https ://www.mediapart.fr/journal/france/180323/nantes-quatre-etudiantes-qui-manifestaient-accusent-la-police-de-violences-sexuelles
[3]Notamment, communiqué de presse de l’Observatoire des pratiques policières toulousain ;
[4]https ://www.bfmtv.com/amp/paris/manifestation-contre-le-49-3-a-paris-un-tiers-des-292-gardes-a-vue-levees_AN-202303170650.html
[5]https ://www.midilibre.fr/2023/03/19/arrestation-de-journalistes-en-manifestation-reporter-liberee-apres-35-h-etudiant-agresse-le-snj-donne-lalerte-11073298.php
[6]https ://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/170323/ivry-sur-seine-regardez-comment-traite-les-eboueurs
[7] https ://www.lamarseillaise.fr/social/les-six-militants-cgt-energie-liberes-trois-mis-en-examen-FI13394405
[8] https ://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/greve-des-eboueurs-a-paris-la-situation-se-stabilise-cinq-garages-de-camions-bennes-ont-repris-une-activite_5719142.html