Par Floréal
Promu président de la C.E.S. par les eurocrates bruxellois pour tenter de donner, par son entremise, le coup de grâce au syndicalisme de classe français, Laurent Berger, digne successeur du jaune Chérèque, s’était déjà distingué à l’automne 2022 en poignardant dans le dos la grève des ouvriers raffineurs français pour les salaires et le pouvoir d’achat de tous. On a vu aussi comment sous sa « sage » direction, l’Intersyndicale a magistralement planté le combat des masses salariées de France sur les retraites en refusant toute construction de la grève reconductible nationale, en rejetant toute jonction du combat salarial et du combat sur les retraites, en décriant toute perspective de blocage global du profit capitaliste, en abandonnant à leur sort les courageux éboueurs, dockers, pétroliers, énergéticiens et cheminots menant des luttes dures, et en rabattant le mouvement d’ensemble de notre classe sur les impuissantes « journées d’action saute-mouton » qui nous mènent de défaite en déroute depuis 1995 (où Notat, la secrétaire générale de la CFDT d’alors avait déjà aidé Juppé à prendre sur NOTRE Sécurité sociale un contrôle d’État direct réclamé par l’UE pour faire des économies sur le dos des malades).
Désormais, non seulement :
* TOUS les dirigeants syndicaux confédéraux défilent chez Macron à la queue leu leu comme si de rien n’était pour obtenir… RIEN, RIEN de RIEN et MOINS QUE RIEN pendant que Macron se relégitime grâce à leur visite ;
* TOUS les dirigeants politiques font la queue à l’Élysée pour relégitimer Macron vomi par le peuple travailleur du pays (y compris les dirigeants LFI et PCF hélas) ;
* mais surtout, la nouvelle secrétaire de la CFDT désignée par Berger (belle « démocratie » interne, digne de celle des LR !) qui vient de féliciter les contrôleurs aériens CFDT de s’engager par avance à NE PAS faire grève durant les J.O., une période pourtant favorable pour imposer des avancées au pouvoir et au patronat.
Rassurons-nous, HÉLAS (car nous ne mettrons jamais la CGT et sa grande histoire de lutte sur le même plan que les jaunâtres Edmond Maire, Notat, Chérèque père et fils, Berger…), car B. Thibault, l’ex-secrétaire général de la CGT, est désormais devenu l’un des hauts cadres de la Com des J.O. pour assurer la paix sociale sur les chantiers olympiques. Quant à Marilyne Poulain, ex-dirigeante confédérale CGT, elle vient de se faire débaucher par Macron pour devenir préfète ! Déjà dans l’Académie de Lille, on avait vu une secrétaire académique du SNES devenir du jour au lendemain cadre supérieure de ce rectorat qu’elle affrontait encore la veille…
Plus grave encore, alors que la colère des travailleurs et des syndiqués de base contre Macron continue de bouillir, alors même que les dirigeants confédéraux nous ont expliqué durant tout le mouvement des retraites que critiquer l’UE était hors-sujet (une UE qui pourtant n’a cessé d’appeler les pays européens à monter l’âge de la retraite pour atteindre « 67 ans en moyenne dans les pays de l’UE » – conformément aux accords de Barcelone de 2002 signés par un certain JOSPIN), alors que le moment serait propice en cette rentrée pour relancer les luttes sur tous les sujets (abrogation de toutes les contre-« réformes » maastrichtiennes : retraites, Sécurité sociale, SNCF, Poste, EDF… ; refus des fusions capitalistes transnationales ravageuses d’emploi : PSA-Stellantis, Renault-Nissan… ; augmentation et indexation des salaires, refus de la casse de l’Éducation nationale et de l’Hôpital…), on nous propose pour tout lot de consolation :
a) la reprise du navrant, creux, mensonger « dialogue social » dans lequel Macron décide pendant que les syndicats arrosent les géraniums ;
b) une « journée européenne » entièrement dirigée par la C.E.S. (le 13 octobre 2023), donc à nouveau par Berger, sans revendications quantitatives claires, sans revenir sur les retraites et sans toucher bien sûr aux euro-« réformes ». Bien entendu sans appel à la grève, que ceux qui veulent s’y risquer y aillent seuls et sachent d’avance que la CFDT, « premier syndicat de France », les poignardera dans le dos et que la première secrétaire de la CGT dira sûrement dans leur direction que « les syndicats sont réformistes par nature » et/ou que « la grève générale ne se décrète pas » (mais son dénigrement systématique, lui, se répète à l’infini !).
Bref, belle voie d’euro-garage pour les luttes ! Belle construction POLITIQUE de la marche à ces « élections européennes » dont les eurocrates attendent la légitimation (peu leur importe de savoir si les eurosoumis LR, macronistes, NUPES et assimilés ou RN-Zemmour arrivent les premiers vu que le Parlement européen marche au « consensus ») ! Belle mise en place des conditions permettant de préparer la mise en place en France d’une seule confédération euro-« réformiste » absorbant les secteurs les plus dociles des autres syndicats et entièrement au service du « saut fédéral européen » et de la marche au « conflit global de haute intensité » préparé par l’UE-OTAN face à la montée en puissance de la Chine, de la Russie et des autres « BRICS »…
Faut-il qu’ils aient peur, les uns et les autres, de la puissance du peuple travailleur de France qui, dans ses profondeurs, ne consent pas à la casse finale des acquis du Front populaire, de la Résistance et de la grande grève « tous ensemble en même temps » de mai-juin 1968 ? Et qui refuse aussi, malgré tous les efforts des faux patriotes du RN, désormais intégralement ralliés au triptyque euro-UE-OTAN, et malgré tous les sophismes de la fausse gauche « euroconstructive » et OTAN-compatible, à la mise à mort de l’idéal révolutionnaire d’une République française sociale, souveraine, fraternelle, antifasciste et anti-impérialiste.
Nous, commission Luttes du PRCF, appelons à éventer toutes ces manigances impudiques au détriment de la classe ouvrière, du monde du travail, du peuple de France et au final, de la paix et de la coopération internationale plus nécessaire que jamais face aux enjeux contemporains de sauvetage de notre espèce, voire du vivant sur Terre.
Plus que jamais, HONTE aux dirigeants collaborationnistes de la « Grande Europe » et de la Macronie qui vendent nos luttes pour des avantages personnels, et qui abandonnent, comme POULAIN, THIBAULT et Cie, la lutte des classes pour la lutte des PLACES.
Plus que jamais, construisons les conditions d’une vraie lutte « tous ensemble en même temps » qui ne refuse pas a priori la grève reconductible interpro, le blocage global du profit capitaliste (sachant, puisqu’il est question d’Europe, que la France est la plaque tournante logistique du transport paneuropéen !), d’une conflictualité sociale sans tabou durant la prochaine période : à l’arrivée, nous le redisons, les JO de Paris tels qu’ils sont préparés seront une mauvaise affaire pour la France, pour le produire en France, pour les communes ouvrières de la périphérie parisienne, pour l’esprit sportif véritable qui n’a que faire des milliardaires en culotte courtes et des oukases contre certains athlètes non américano-formatés, voire pour la langue française qui va encore reculer face au tout-anglais.
Et que vive le syndicalisme de classe et de masse représenté à l’international, non par la jaunâtre CES mais par la rouge FSM ! Que vivent les justes slogans lancés par le PRCF : « l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ! » ; « abrogation de toutes les contre-« réformes » maastrichtiennes » ; « France hors de l’UE-OTAN » ; « Europe atlantique ou Monde pacifique, il faut choisir ! ».
franceinfo sur X : « 🗣️ « Il faut prendre l’exemple de l’ouverture du dialogue et de la négociation. » Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, approuve la décision des contrôleurs aériens de ne pas faire grève pendant toute la durée des JO 2024. 📺#franceinfo #canal27 https://t.co/11NtIfcrmI » / X (twitter.com)