Dans notre pays de liberté libérale et décentralisée, les collectivités locales sont désormais astreintes par la loi à faire respecter un temps de travail minimum.
Toujours le doigt sur la couture du pantalon quand le préfet aboie, la communauté urbaine du Mans s’est mise au carré pour… 6 minutes de plus par jour… Gageons qu’entre Union sacrée et nécessité de rembourser la dette COVID, on n’en restera pas là !
La frénésie bureaucratique aidant, les 6 minutes étaient également exigées des agents absents pour formation, enfant malade etc… C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase chez les éboueurs. Ceci évidemment dans un contexte plus prioritaire de baisse du pouvoir d’achat. Comme tous les fonctionnaires, leur point d’indice est bloqué depuis… 2010.
C’est donc sur cette question des 6 minutes et pour exiger une prime de 100 euros que, le mardi 22 février, l’équipe de nuit a bloqué la sortie des camions. Un piquet de grève s’est mis en place. Les négociations ont péniblement avancé, de 17 à 25 euros.
L’accumulation d’ordures dans les rues ne fut pas du goût du Maire, ancien ministre maastrichtien. Dans un courriel adressé à l’ensemble des salariés, il imputa à la seule CGT une « action illégale », « rompant brutalement les négociations ». Il s’indigne qu’un syndicat puisse lui demander des comptes quand il bouche les béances ouvertes dans le service public par les carences de l’Etat. Et 22 millions pour la santé, 3 millions pour une nouvelle gare, tant pour l’Université, l’Hôpital etc… A la fin, le budget ne suffit plus pour garantir le pouvoir d’achat des agents !
Heureusement, C.G.T., F.S.U. et F.O. ont déjoué cette manœuvre de division. Une tentative de passer devant les tribunaux pour frapper les syndicats à la caisse a heureusement échoué. Un notable rassemblement interprofessionnel de solidarité s’est tenu devant le Palais de Justice. On y a appris, mercredi 02 mars que l’accusation retirait ses griefs. La lutte continue !