commission lutte du PRCF 12 novembre 2019
Alors que la grève reconductible pour les retraites annoncée pour le 5 décembre place le monde du travail à l’offensive, alors que 600 Gilets jaunes réunis à Montpellier viennent d’appeler à rallier massivement ce mouvement, alors que le jaune en chef Laurent Berger est amené, provisoirement sans doute, à faire profil bas devant la mobilisation, Macron n’a d’autre ressource que de nous DIVISER :
Nous diviser avec sa pitoyable « clause grand-père » consistant à opposer les travailleurs déjà employés aux jeunes en ne promettant ses mesures scélérates d’appauvrissement qu’aux seconds, comme il l’a fait pour le statut de la SNCF : pitoyable manœuvre pour quelqu’un qui prétend que sa contre-réforme ne vise qu’à l’EQUITE ! La réalité est que le régime unique par points n’est rien d’autre qu’une recommandation de l’Union européenne (rappeler avec citation, c’est indiqué dans l’excellent tract national en cours de diffusion)
Nous diviser en jouant sur les corporatismes étroits : on se souvient que déjà à plusieurs reprises, en 2016 contre la loi el Kohmri, en 2017 sur la loi Travail II, au plus fort aussi du mouvement des Gilets jaunes, les directions sans scrupules des syndicats FO et CGT des routiers ont feint d’appeler à la grève et au blocage des routes pour vendre la grève des autres, obtenir quelques cacahuètes pour leur secteur et, au dernier moment, se retirer du mouvement en laissant les syndicalistes de combat ou les Gilets jaunes prendre seuls les coups. Les salariés de la route méritent un autre traitement et ils peuvent tous comprendre que pour battre le trio infernal Macron-MEDEF-UE, il faut l’unité de tous les travailleurs du transport : MARITIME, AERIEN, RAIL, ROUTE, ENSEMBLE (M.A.R.R.E. !). Les anciens se souviennent aussi qu’en 2003, alors qu’une riposte générale contre l’euro-casse Raffarin des retraites, les directions des syndicats RATP et SNCF s’étaient retirées au dernier moment de l’action, laissant les fonctionnaires prendre de plein fouet une contre-réforme qui a déjà paupérisé des millions de retraités de ce secteur, spécialement des femmes.
Nous diviser et nous promener avec un « dialogue social » bidon qui repose exclusivement sur les propositions du trio Macron-MEDEF-UE avec, à la marge, la vaseline jaunâtre de la CFDT.
Il n’y a donc que deux voies possibles pour le mouvement populaire : se laisser segmenter dans le chacun pour soi successivement et séparément, et à l’arrivée, être écrasés l’un après l’autre (le gouvernement étant dans le rôle des frères Horaces et les syndicats dans celui des naïfs « Curiaces », battus l’un après l’autre), ou bien partir des revendications sectorielles légitimes (le corporatif n’est pas forcément du corporatiste !) pour construire le « tous ensemble en même temps », aller vers une manif nationale de combat appelant à la grève inter-pro reconductible et au blocage du profit capitaliste, ne pas craindre de poser la question centrale du rôle 100% néfaste de l’UE, exiger le retrait pur et simple du projet Macron-Delevoye-Philippe et la démission de Macron, passer à la contre-offensive généralisée pour nos salaires, nos emplois industriels et de services, notre protection sociale, nos services publics, car tel est en définitive l’intérêt véritable du pays et de sa jeunesse.
Plus que jamais, vigilance rouge contre les candidats-lâcheurs et contre les faux malins du « chacun pour soi » !
Imposons dès maintenant, en en discutant en bas dans les boîtes et les services, l’idée qu’on gagnera tous ensemble ou qu’on perdra tous séparément et successivement !
Dans le monde entier, Chili, Liban, Irak, Italie, Argentine, Equateur, le monde du travail repart à l’offensive contre le capital malgré les dangereuses et fascisantes campagnes anticommunistes. La France des travailleurs ne manquera pas ce rendez-vous de l’histoire ! Ensemble on lâche rien !