Une réflexion de la commission luttes du PRCF – 29 septembre 2015
Pas un jour ne passe sans que les institutions du capital, du MEDEF à l’UE en passant par le gouvernement Valls-MEDEF, n’ouvre un nouveau front contre le monde du travail : après l’ANI et le « Pacte de responsabilité », qui a exempté le patronat des cotisations sociales qu’il doit à la branche famille de la Sécu (des cotisations qui constituent une partie du salaire différé des travailleurs et que Hollande nous a donc VOLEES pour les donner au MEDEF !), après la loi Macron qui a sapé les disposition protégeant – depuis 1905 ! – le repos dominical des salariés et qui a porté un coup très rude à la SNCF en autorisant les transports en bus inter-cités (alors qu’il faudrait rétablir les lignes ferroviaires supprimées et abaisser les tarifs prohibitifs de la SNCF en cours de libéralisation), c’est, côté gouvernemental (avec à la clé la « feuille de route » envoyée par Moscovici à Sapin au nom de la commission de Bruxelles) !
- La casse annoncée du Code du travail, des prud’hommes
- Les attaques de Macron contre le statut de la fonction publique, cet acquis de la Résistance dû à Maurice Thorez
- Une nouvelle attaque en vue contre la Sécu
- Le maintien du blocage des salaires de la fonction publique (depuis 2008, avec de 1 à 2% de pertes salariales par an) et celui des pensions
- La baisse du taux du livret A, qui alimente le logement social et qui protégeait jusqu’ici l’épargne des couches populaires et moyennes de la dévaluation
- La contre-réforme du collège qui, après celle du primaire (rythmes scolaires, c’est-à-dire en fait, dénationalisation d’une partie du temps scolaire livré au traitement municipal local), et celle du lycée (Allègre, puis Chatel), démolit les disciplines scolaires, abaisse sensiblement le niveau des exigences prescrites, prépare une Education nationale au rabais favorisant la fuite vers le privé des enfants des « couches moyennes » : bonjour le brassage social ; une nouvelle contre-réforme du lycée dans les cartons à l’appel de la Cour des comptes, ce bastion du néolibéralisme anti-services publics
- La poursuite de la purge mortelle des postes dans l’Equipement, à l’ONF, la poursuite de la désastreuse contre-réforme hospitalière
- L’abandon total d’Alsthom aux monopoles états-uniens
- L’abandon du monde paysan aux magouilles de l’UE et de la FNSEA contre les petits et moyens producteurs, le drainage des fonds publics vers les monopoles de l’agro-alimentaire, la dictature de la grande distribution jouant à fond le moins-disant social et écologique européen
- Le chantage à l’emploi contre les personnels naviguant d’Air-France et contre d’autres travailleurs forcés de choisir entre le salaire et l’emploi… pour à l’arrivée perdre sur les deux tableaux (souvenons-nous de « Conti ») ;
- La mise à mort du transport maritime français Transmanche et SNCM
- Les suppressions sans fin de postes à la Poste semi-privatisée où l’on traque les postiers à statut, où l’on favorise la précarité, où l’on supprime à tour de bras des services rendus au guichet pour des machines où le « client » doit se débrouiller seul
- Et pardon à tous les travailleurs en lutte que nous ne pouvons nommer ici (signalez-vous, notre site vous est ouvert)
- Des suppressions de postes massives dans la fonction publique territoriale avec augmentation de la sous-traitance et privatisation en douce de nombre de services (par ex. de casernes de sapeurs-pompiers volontaires) avec toutes les conséquences que cela implique : destructions de débouchés pour les jeunes au niveau local, dégradation du service rendu (notamment aux plus humbles qui sont ceux qui ont le plus besoin des services municipaux)
- Flicage accru des chômeurs pour faire croire qu’ils sont des « assistés » et non des travailleurs privés d’emploi par le système capitaliste (il y a au bas mot cinq millions de chômeurs en France aujourd’hui ! LES VRAIS ASSISTES CE SONT LES GRANDS ACTIONNAIRES CAPITALISTES QUI JOUENT CONTRE LA FRANCE)
- De fortes restrictions sur les APL, indispensables à nombre de jeunes
- Sans parler de cette masse de travailleurs, quelquefois très diplômés, qui n’arrive pas à décoller du SMIG, dont les HS ne sont pas payées, qui habitent à des plombes de leur lieu de travail et qui passent 1 heure ou deux par jour dans les transports ;
Quant au patronat privé, et notamment à celui du CAC-40, il n’est pas en reste. Sans parler d’ALCATEL-LUCENT où les réductions d’effectifs n’en finissent pas, mais où le PDG se sucre indécemment, c’est aujourd’hui même (29 septembre 2015) l’annonce d’un plan massif de suppressions d’agence à la Société générale où pourtant les bénéfices ont augmenté de 16% l’an dernier.
Par rapport à cette avalanche de mauvais coups, la première des choses est de voir clair sur les mensonges du pouvoir. Tous, sarkozystes ou « socialistes », ils vous disent : « nous faisons tout pour réduire le chômage et nous n’y arrivons pas, il faut s’y faire, c’est la mondialisation, la modernisation, etc. ». MENTEURS, JOUEURS DE PIPEAU !
Car le gouvernement aux ordres de Maastricht et des banques DOIT AU MINIMUM CESSER DE SUPPRIMER DES POSTES LA OU IL EST LE MAITRE : dans les services publics. IL DOIT CESSER D’AUTORISER LES SOCIETES CAPITALISTES A LICENCIER et à DELOCALISER alors qu’elles touchent des dizaines de milliards d’argent public, de dégrèvement d’impôts, d’abaissement des charges patronales qui ne CREEENT PAS UN EMPLOI puisque le chômage augmente, mais qui creusent le déficit artificiel des comptes publics.
Il doit taxer durement les grandes fortunes qui planquent dans des paradis fiscaux plus de 420 milliards, des dizaines de fois le pseudo-« trou » de la Sécu !
Plus fondamentalement, un gouvernement vraiment progressiste devrait REFUSER DE PAYER LA DETTE ILLEGITIME, qui résulte de la magouille européenne ayant consisté, par l’institution de l’euro et de la Banque de Francfort (BCE), à empêcher les Etats d’emprunter à leur banque nationale publique pour les obliger à emprunter à prix d’or sur les « marché financiers ». Il doit enfin NATIONALISER LES BANQUES, à commencer par les banques « françaises » pour en finir avec l’endettement artificiel et avec la « dette » elle-même, mais aussi le CAC-40 qui rapporte à ses actionnaires de superbénéfices sans presque payer d’impôts en France !
Mais pour cela il faut cesser de rêver à la pseudo- « Europe sociale » chère à MM. Laurent et Dartigolles. Tout en combattant fermement les faux patriotes et les vrais xénophobes du FN, tous les syndicalistes de lutte et tous les patriotes progressistes doivent exiger que la France SORTE au plus tôt, par la porte à gauche, de cette PRISON DES PEUPLES que sont l’euro, l’UE, l’OTAN, et qu’elle rompe avec les ruineuses guerres impérialistes que, Hollande mène du Proche-Orient à l’Afrique en ruinant la France et en dévastant des pays entiers.
C’est pourquoi sur le plan politique le PRCF a pris l’initiative de proposer et de porter une grande pétition unitaire pour exiger un référendum permettant au peuple français de dire NON à l’Europe atlantique et de sortir de l’euro pour reconquérir sa souveraineté politique, économique, sociale et budgétaire.
Sans cela impossible de reconstruire notre industrie en dotant notre pays d’un puissant secteur public démocratisé, impossible de contrôler les fuites de capitaux, impossible de reconstruire la protection sociale et les services publics, impossible d’empêcher la France de se dissoudre, institutions, langue, acquis sociaux, culture, recherche scientifique, etc. dans l’acide sulfurique du Grand Marché Transatlantique que Hollande négocie dans notre dos.
Mais démasquer les mensonges ne suffit pas. Il faut AGIR. S’il est évidemment utile que chaque secteur populaire commence par se défendre sur son propre terrain, il faut UNIFIER LES LUTTES, travailler à leur convergence interprofessionnelle, avancer vers la riposte « tous ensemble, en même temps » en ayant pour but, non pas de « témoigner de son mécontentement » par des journées d’action éparses, régulièrement « plombées » par la CFDT, mais pour GAGNER LE BRAS DE FER avec le gouvernement maastrichtien et ses commanditaires du MEDEF.
Dans chaque lutte accusons l’euro-austérité, l’UE, le capitalisme, l’impérialisme et ses guerres ruineuses ! Dans chaque lutte cherchons les convergences car ON NE SAUVERA PAS LE CODE DU TRAVAIL DU PRIVE SANS DEFENDRE LES STATUTS PUBLICS ET VICE-VERSA : salariés du public et du privé, actifs, précaires, retraités et chômeurs, travailleurs français et travailleurs immigrés, soit vous vaincrez ensemble, soit vous serez écrasés séparément, et avec vous l’avenir de la Nation et de sa jeunesse !
Discutons de ces propositions de bon sens dans nos ateliers, nos bureaux, nos services publics, sur les marchés populaires, dans les facs et les cours de lycée.
Car ils ne sont forts que de nos illusions, de nos divisions, de nos jalousies, de notre individualisme. Ensemble nous pouvons les stopper, contre-attaquer et remettre la France sur les rails du progrès social et d’une société véritablement socialiste faite par et pour les travailleurs, uniques créateurs de richesses !
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