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origine du tract le CNFSC
COLLECTIF NATIONAL POUR UN FRONT SYNDICAL DE CLASSE
Universités en grève depuis 3 mois, Guadeloupe en grève générale pendant 44 jours, grèves et manifestations massives des 29 janvier et 19 mars, multiples luttes locales pour l’emploi et les salaires dans l’automobile et nombre de secteurs industriels, nombreuses grèves dans les services publics contre leur privatisation, mobilisation croissante dans la Santé. Depuis des mois s’exprime la colère populaire contre Sarkozy, le patronat ou l’UE, qui font payer leur crise aux travailleurs en accélérant la casse du pays, de son industrie, de ses acquis et en aggravant les conditions de vie du plus grand nombre : chômage de masse sous toutes ses formes, baisse des salaires réels, intensification du travail pour ceux qui en ont, précarité comme horizon pour la jeunesse, baisse des pensions de retraites, casse des services publics (éducation, santé, énergie, transports, Poste…), des statuts, dégradation continue de l’accès aux soins et au logement, étranglement de la petite production indépendante…
Pendant ce temps, grands actionnaires, grands patrons et leurs serviteurs politiques, médiatiques… se gavent de subventions publiques, de dividendes record, de parachutes dorés, stock-options, bonus et salaires mirifiques et paradent chaque jour dans leurs médias afin de convaincre le peuple que cet ordre social est le seul possible…
Dans cette situation d’attaque frontale contre le monde du travail, celui-ci a besoin d’organisations syndicales nationales travaillant à la convergence des luttes et des revendications pour créer un rapport de force victorieux contre le grand patronat et ses institutions. Comme le rappelait le grand dirigeant CGT Benoit Frachon : « les grandes conquêtes sociales ont toujours été et seront toujours le résultat de la lutte de masse consciente et organisée de la classe ouvrière. »
Malheureusement, alors que la combativité ouvrière et populaire est très importante et que les luttes se radicalisent à la base, les directions syndicales des confédérations françaises refusent de construire ou même d’évoquer le « Tous ensemble en même temps », seul moyen de battre Sarkozy, le MEDEF et l’UE du Capital. Regroupées au sein de la Confédération Européenne des Syndicats (la CES), financée par l’UE pour accompagner la construction européenne par le dialogue entre « partenaires sociaux », elles ont récusé la lutte des classes et tout l’héritage du mouvement ouvrier. Elles ne jurent plus que par le syndicalisme rassemblé qui débouche, sous prétexte de l’unité entre appareils de sommet, sur la soumission aux directions qui signent depuis des années tous les « accords » de régression sociale et qui refusent explicitement de « globaliser les luttes ».
C’est ainsi qu’au lieu d’expliquer que le pouvoir mène une guerre sans limite contre les intérêts et les acquis des travailleurs, elles jugent ensemble que la politique du gouvernement est « insuffisante » face à la crise. C’est ainsi qu’elles s’appliquent à organiser des journées d’action séparées de plusieurs semaines sinon plusieurs mois en prenant soin de ne rien faire ni dire entre-temps qui pourrait faire grandir la convergence des luttes, à l’image de la Fédération CGT de la métallurgie qui refuse, malgré la demande des bases CGT du secteur, l’organisation d’une manifestation nationale des travailleurs de l’automobile, (constructeurs, sous-traitants et équipementiers réunis).
Au nom de l’unité au sommet, les travailleurs sont-ils contraints à marcher du même pas que Chérèque ? En réalité, les travailleurs n’ont que faire d’une unité qui ne servirait concrètement qu’à faire gagner du temps au gouvernement ou au Medef et à empêcher la construction d’un rapport de force supérieur, seul capable de gagner. L’unité dont les travailleurs ont besoin, c’est celle qui coordonnera les mobilisations locales et sectorielles au niveau national, à partir d’une plate-forme reprenant les revendications urgentes qui s’y expriment, sachant que ces revendications posent directement la question de la rupture avec l’UE :
– interdiction des licenciements et des délocalisations, nationalisation (avec contrôle des travailleurs et sans indemnité pour les gros actionnaires) des banques et des entreprises destructrices d’emplois avec mise en place d’une politique nationale de réindustrialisation du pays ;
– augmentation des salaires, SMIC à 1600 euros nets ;
– contrôle par les travailleurs des milliards donnés par le gouvernement au patronat ;
– annulation des contre-réformes euro-patronales en cours (Education Nationale, Hôpital, Poste, SNCF, EDF…) et des privatisations ;
– sauvegarde et amélioration des acquis sociaux (sécu, retraite à 55 ans, à 50 ans pour les travaux pénibles…) ;
– réduction des énormes dépenses militaires, retrait de l’OTAN, d’Afghanistan…
Face à l’offensive antisociale du pouvoir et à l’attentisme des directions syndicales, c’est à la base, à partir de nos syndicats et des luttes dans les usines, les services, les écoles, collèges et lycées, les hôpitaux ou les universités, à partir des réunions interprofessionnelles dans les communes ou les départements, à partir de comités de soutien aux luttes, de coordinations articulant syndicat et AG de grévistes, que nous pourrons imposer le « Tous ensemble en même temps » comme en 36, en 68 ou comme en Guadeloupe récemment. Seule cette lutte continue, à l’échelle de tout le pays, pourra faire plier le pouvoir et permettre la satisfaction des revendications et des aspirations populaires.
En renouant avec le syndicalisme de classe et de masse qui fit la grande CGT et les acquis des travailleurs de France, salariés du privé, du public, jeunesse étudiante et lycéenne, couches sociales étranglées par Sarkozy, le Capital et l’UE, nous aurons la force de gagner.
Le Collectif National Pour un Front Syndical de Classe a été créé par les militants CGT et FSU initiateurs de la « Lettre ouverte aux États-majors Syndicaux » (http://tous-ensemble.dyndns.org), lancée à l’été 2008 et qui a recueilli plus de 4000 signatures. Regroupant des syndicalistes de terrain issus essentiellement du monde ouvrier (métallurgie) et de l’Education, le CNFSC a pour objectif, dans le souci de l’indépendance syndicale vis-à-vis du patronat et dans le respect de chaque organisation syndicale, de contribuer à la défense du syndicalisme de luttes de classe et de masse et d’aider les syndiqués à se réapproprier l’outil syndical. Contacts : collectif.syndical.classe@laposte.net