Le sinistre ministre Blanquer vient de confirmer les premières annonces qui avaient été faites dans les médias : le gouvernement de Macron-MEDEF s’apprête bien à liquider le diplôme national du BAC et avec lui le lycée.
- Contrôle continu pour un lycée à plusieurs vitesses et un bac qui ne vaudra plus la même chose dans les lycées élitistes et privés de centre -villes et dans ceux de banlieue. Contrôle continu, supprimant la délivrance d’un diplôme égal sur la base d’un examen anonyme, interdisant au passage la possibilité pour les lycéens de faire grève et donc de faire entendre leurs voix…
- fin des séries L, S, ES au profit d’un soi-disant enseignement à la carte ne mettant plus en valeur que deux matières qui ne compteront toutefois que pour la portion congrue de l’examen et dont l’enseignement sera stoppé dès la fin de la moitié de l’année de terminale. Là encore, pour avoir accès aux options et à un enseignement secondaire concret, il faudra se tourner vers le privé…
- diminution du nombre d’heures et suppression massives des épreuves écrites du bac et des épreuves orales de rattrapage. Au profit d’un nébuleux « oral » et de seulement quatre épreuves écrites qui ne seraient plus nationales, mais pour partie passées dans le cadre de chaque lycée.
Parachever la destruction de l’Éducation nationale pour privatiser l’école, faire baisser les salaires en faisant sauter les statuts et conventions collectives.
Derrière la réforme du lycée, s’insérant dans la continuité de la réforme du collège et de la réforme des universités, il s’agit de parachever la destruction méthodique de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur, l’un des principaux services publics du pays, pour en lancer la privatisation massive. Une attaque frontale qui s’articule également avec la casse du code du travail et des statuts de la fonction publique, c’est-à-dire les droits collectifs des travailleurs. Il s’agit bien d’une offensive coordonnée puisque les diplômes nationaux et principalement le bac sont la base des grilles nationales des conventions collectives et des statuts généraux et particuliers de la fonction publique, c’est-à-dire de la protection des niveaux de salaires. Ordonnances loi travail d’un coté, suppression des diplômes nationaux, il s’agit bien d’individualiser au maximum pour faire sauter les protections et droits collectifs protégeant les salaires de chaque travailleurs.
Vieilles idées, vieilles « réformes »
Ces « réformes » qui n’en sont pas – faut-il rappeler que l’idée moderne d’instituer la sélection à l’Université était déjà au cœur des la colère étudiante en mai 1968 il y a tout juste cinquante ans ou il y a trente ans contre les lois Devaquet ? – sont la déclinaison également de la « stratégie de Lisbonne » lancée par l’Union Européenne pour privatiser ce gigantesque marché que pourrait être l’éducation et l’enseignement. En effet ce secteur échappe très majoritairement à la spéculation et aux profits privés en raison de l’existence même d’une Éducation Nationale.
La réforme du lycée : un gigantesque plan social de 25 000 suppression d’emplois
La réforme du lycée prévoit sous une propagande bien huilée prétendant ,en supprimant entre 2 et 5 h d’enseignement hebdomadaire selon les séries, améliorer la qualité de l’enseignement, a aussi pour principal objectif de faire des économies de profs en supprimant massivement des postes. C’est qu’il s’agit dans le cadre de CAP2022 la nouvelle RGPP/MAP de satisfaire aux critères de 3% de déficit public imposés par ce très cher euro. D’après nos calculs, cela reviendrai à supprimer 25 000 postes. Et cela c’est sans compter les graves menaces que fait peser la réforme sur les options (seconde langue, langues anciennes, arts vivants et cinéma/audivisuel, musique, sports…)
Mobilisation dans les lycées et les facs : manifestation le 1er févier
Tirant le signal d’alarme depuis de longs mois, les jeunes des JRCF et leurs camarades du PRCF alertent tracts en main de longue date contre ce qui se trame pour inviter la jeunesse à défendre son avenir. La mobilisation commence à se lever – la France Insoumise, l’UEC, l’UNEF ont ainsi pris conscience ces dernières semaines des dangers de la mise en place de la sélection à l’entrée de l’Université.
Un appel national à la mobilisation avec une journée nationale d’action le 1er février vient d’être décidé par la coordination étudiante.
Le SNES-FSU, principal et ultra-majoritaire syndicat des enseignants des collèges et lycée vient lui de prendre fermement position contre la réforme du lycée. Gageons que le printemps 2018 sera à la mobilisation.
Parents d’élèves, lycéens, étudiants, ouvriers, salariés, fonctionnaires : chacun a une excellente raison de se mobiliser pour défendre l’Éducation Nationale et les diplômes nationaux. Son salaire, son avenir et celui de ses enfants ainsi que celui du pays.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
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Mobilisé-e-s le 1er février contre la sélection à l’Université et pour la liberté d’étudier !
Suite au vote de la loi réformant l’accès à l’université en décembre à l’assemblée, le mois de janvier est celui de la mise en place de la sélection dans les universités via la nouvelle plateforme « Parcoursup ».
Afin de trier les dossiers des lycéen∙ne∙s, chaque université se fondera sur des attendus nationaux, déclinés en attendus locaux. Pour des milliers de jeunes, ces attendus auront pour effet de les décourager de poursuivre des études, de leur bloquer la possibilité d’accéder à la filière de leur choix, voire de l’université tout court.
En effet, l’augmentation du nombre de bachelier, combinée à la restriction du nombre de places disponibles dans les universités, vont à terme transformer la majorité des filières ouvertes, en filières « en tension », donc rendues sélectives par la loi.
Par ailleurs, la complexe procédure d’admission, parce qu’elle limite les bachelier∙e∙s à 10 vœux non hiérarchisés, risque de maintenir la plupart des jeunes sur liste d’attente jusqu’à la dernière phase de la procédure.
Pour tous les jeunes sans affectation à l’issue de la procédure, leur seule option sera de faire appel au rectorat, qui leur proposera une unique affectation dans une filière où demeurent des places vacantes, sans garantie que cette affectation soit en cohérence avec leur projet pédagogique et professionnel. Les jeunes n’auront que 24 heures pour répondre à cette proposition, sans quoi perdront toute chance d’accéder à l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite, dans le cadre de cette réforme, remettre en cause l’arrêté licence, texte qui cadre nationalement les droits étudiants du cycle licence, sorte de code du travail et étudiant-e-s. En remettant en cause des protections fondamentales telles que les rattrapages ou encore la compensation entre les matières, et en souhaitant individualiser à outrance les parcours, c’est notre droit à la réussite qui est menacé.
Les étudiant-e-s devront signer un contrat de réussite avec leur établissement, et s’ils n’en respectent pas les termes, leurs bourses pourraient se voir supprimées. Alors que les mauvaises conditions d’études à l’université et la précarité financière sont les premiers facteurs d’échec dans l’enseignement supérieur, le gouvernement se trompe lorsqu’il estime que retirer les bourses des étudiant-e-s en difficulté, c’est-à-dire les sanctionner, les incitera à réussir, cela ne fera au contraire qu’augmenter un taux d’échec d’ors et déjà très élevé en licence.
Le gouvernement souhaite mettre en place une cotisation de 90 euros par étudiant∙e∙s, visant à financer les services de médecine préventive, de vie étudiante, culturels et sportifs des universités. La mise en place de cette cotisation fait un peu plus reposer le financement du service public de l’enseignement supérieur, en grande difficulté du fait du désengagement de l’Etat, sur les épaules de ses usager.e.s. Les contours de sa répartition ne sont par ailleurs toujours pas clairs, ne permettant pas d’avoir de certitude sur ses objectifs et son efficacité réelle.
Cette réforme de l’accès à l’enseignement supérieur se combinera avec la réforme du baccalauréat, qui risque d’entériner la fin du bac comme diplôme national. En mettant en place une modularisation des enseignements secondaires sans cadrage national, qui aggravera les inégalités territoriales entre lycées, il sera créé, de fait, une concurrence entre établissements. Cette concurrence sera d’autant plus grave qu’elle sera prise en compte dans les procédure d’admission à l’université, par l’étude des dossiers des candidat-e-s.
Alors que depuis son élection le président et son gouvernement font sans cesse le choix de politiques qui favorisent les plus riches et les puissants à l’image de la suppression de l’ISF, ici, ce sont une nouvelle fois les classes populaires qui sont visées. Cette sélection va toucher prioritairement les lycéen.ne.s issus des quartiers les plus populaires et les plus en difficulté. Elle laissera sur le carreau des milliers de lycéen.ne.s qui se retrouveront sans diplôme et sans avenir.
Alors que les jeunes ont déjà exprimé leur opposition à l’annonce du plan étudiant depuis plusieurs mois, nos organisations réitèrent leur refus de voir s’instaurer la sélection à l’entrée de l’université, nous réclamons le retrait du plan Vidal. Nous exigeons aussi l’abandon des projets de remise en cause des droits fondamentaux des étudiants, ainsi que la mise en place d’une réforme du bac qui engendrera de profondes inégalités territoriales et sociales.
Il est grand temps d’agir pour qu’un vrai service public de l’information et de l’orientation voit le jour et que des moyens soient injectés afin de permettre à chacune et chacun de maîtriser et de choisir son parcours de vie.
Nos organisations ont déjà formulées de nombreuses propositions alternatives et nous continuerons à les porter de toutes nos forces face à ces projets qui menacent notre avenir.
Nos organisations appellent les jeunes à se mobiliser le jeudi 1er février 2018, à se réunir, dès maintenant pour débattre des réformes, à se mobiliser sous toutes les formes décidées collectivement (grèves, blocages, manifestations, rassemblements, etc), pour alerter sur les dangers des réformes en cours.
Nous réclamons le droit pour toutes et tous (lycéen.ne.s, étudiant.e.s, salarié.e.s). de faire grève, et nous nous prononçons d’ores et déjà contre toute sanction, administrative ou policière, contre celles et ceux qui tenteront d’exercer ce droit légitime.
Une nouvelle réunion réunissant nos organisations se tiendra à la suite du 1er février pour proposer des suites à cette journée de mobilisation.
Signataires :
UNEF – UNL – Solidaires étudiant.e.s – FiDL
Mouvement Jeunes Communistes de France – Ensemble Jeunes – Jeunes Insoumis – Jeunes Générations – MJS Réseau jeune du PG – Union des étudiants Communistes – NPA Jeunes
JOC – MRJC – LMDE
400 étudiants et professeurs réunis à Paris 1 contre la sélection : Appel à la grève le 1er février !
Depuis la rentrée, l’université Paris 1 est en effervescence contre le plan étudiant. La semaine dernière, après un envahissement du conseil d’administration pour empêcher la remontée des prérequis, la présidence a décidé unilatéralement de mettre en ligne les parcours de l’université, validant la sélection sur la base des prérequis nationaux. Face à une attaque sans précédents contre l’université française, les organisations étudiantes (UNEF, Solidaires Etudiants, NPA Jeunes) et les syndicats de professeurs et personnels (CGT, SNESUP, Sud Education) avaient appelé à une Assemblée Générale (AG) contre la sélection pour lancer un mouvement sur l’université Paris 1. C’est donc 400 étudiants et professeurs qui ont répondu à l’appel en se réunissant à Tolbiac, pour écouter d’abord une analyse approfondie du projet de loi et pour discuter ensuite de perspectives d’actions.
La présidence cherche à tuer dans l’oeuf la réaction contre le plan étudiant
Face à l’appel de cette AG, et suite au travail de terrain des militants des diverses organisations, la présidence de l’université Paris 1 a cherché à tout faire pour empêcher la tenue dans de bonnes conditions de cette réunion publique. En effet, le comité de mobilisation avait décidé d’inviter les lycéens, étudiants et professeurs de toute la région parisienne à discuter. Face à cela, le contrôle des cartes a été renforcé à l’entrée, empêchant de nombreux jeunes et travailleurs d’assister à la réunion. En réalité, cette tension à tuer dans l’oeuf la réaction contre la loi du gouvernement montre à quel point le rectorat de Paris a peur de voir un potentiel mouvement étudiant émerger, notamment à Paris 1, qui a été durant de nombreux mouvements passés un des poumons nationaux de la grève étudiante.
Naissance d’un comité de mobilisation pour préparer la grève du 1er février
L’Assemblée Générale a surtout réfléchi aux moyens de lancer une mobilisation sur Paris 1. Tout d’abord, un comité de mobilisation a été lancé pour réunir tous les étudiants et permettre d’amplifier la mobilisation sur la fac. Pour obtenir le retrait du plan étudiant, l’Assemblée Générale a décidé de mettre en perspective la journée du 1er février, appelée par les syndicats de professeurs et les organisations de jeunesse. Multiplier les interventions en TD et en amphithéâtre, préparer la grève avec les personnels administratifs et les professeurs, et surtout préparer l’après 1er février, avec la proposition d’une Assemblée Générale inter-fac après la manifestation : voilà les propositions adoptées par l’Assemblée de Paris 1.
Le bac a du sens ! l’appel pétition lancé par le SNES le principal syndicat enseignant
Le gouvernement veut réformer le baccalauréat dans l’urgence, sans prendre le temps d’un bilan sérieux ni de discussions approfondies. Le projet est verrouillé par son objectif : 4 épreuves et du contrôle continu. Nous voulons une réforme du baccalauréat et du lycée, mais non un diplôme maison qui renforce les inégalités entre les lycées et les élèves.
Le contrôle continu au bac ? C’est non !
Le contrôle continu construit un baccalauréat local, dont la valeur dépend de la réputation du lycée !Réduire à 4 les épreuves du bac ? C’est non !
Le baccalauréat évalue les élèves dans plusieurs champs de connaissances, dans un nombre important de disciplines – qui n’ont pas le même poids ni le même contenu dans chaque série. Ceci permet au système français d’être exigeant avec les élèves, en les amenant à suivre des formations riches et ambitieuses. Réduire à 4 les épreuves du baccalauréat, c’est réduire l’ambition de formation pour les élèves.Reconstruire le baccalauréat et le lycée, pour la réussite des élèves et l’amélioration des conditions de travail des personnels, c’est oui !
- le bac doit rester le 1er grade universitaire, fondé d’abord sur des épreuves finales, terminales, nationales et anonymes mais il faut revoir la nature des épreuves, leur durée, les coefficients dans chaque série pour renforcer la valeur de l’examen ;
- le lycée doit rester en séries, car elles permettent les synergies entre le « commun », le « spécialisé », et « l’optionnel ». Les horaires disciplinaires doivent être maintenus car pour apprendre, les élèves ont besoin d’heures de cours. L’architecture de chaque série doit être repensée, pour permettre une spécialisation progressive de la formation, sans appauvrir les parcours ni enfermer les élèves.