Dès les premiers jours de l’instauration de l’état d’urgence, le PRCF a dénoncé ces mesures liberticides et anti-populaires.
Chaque citoyens peut constater l’inutilité de ce type de mesure dans la lutte « antiterroriste ».
En revanche, il est devenu évident que celles et ceux qui sont visés par l’état d’urgence deviennent quasi-exclusivement les militant-e-s de gauche, les syndicalistes, les progressistes, dans toute leur diversité.
La fascisation s’accélère
Nouvel crapulerie en date : cette interdiction faite à des militants antifascistes et anticapitaliste de se rendre à une manifestation ! Sans jugement et par de simples mesures de « police ». De police politique.
Laisser passer de tels procédés, c’est de fait laisser supprimer la liberté de manifester. L’un des droits démocratiques fondamentaux. A l’automne déjà l’état d’urgence avait été utilisé pour attaquer et réprimer des militants de la défense de l’environnement, pour interdire les manifestations lors de la COP 21. Désormais et de la même façon il sert à réprimer et interdire les manifestations pour le retrait de la Loi Travail.
Rappelons que dans le même temps, le ministère de l’intérieur et Bernard Cazeneuve poursuivent leur inaction coupable et complice face à la violence et les agressions commises par des groupuscules d’extrême droite. Le 6 mai dernier, à nouveau et sans que cela ne provoque la moindre réaction policière, les jeunes communistes des Bouches du Rhone ont été attaqués par des militants de l’Action Française, ceux là même qui les ont déjà agressés ainsi qu’un parlementaire PS…
Au delà des militants c’est également la presse qui est visée. Un photo reporter bien connu des réseaux sociaux (NnoMan) disposant même de la carte de presse est lui aussi visé par l’interdiction d’accéder aux périmètres des manifestations. « Peut-être que le fait que je couvre régulièrement des rassemblements « antifascistes » ou que des militants reprennent mes photos montrant des violences policières, dérange » indique t il. Démocratie et liberté de la presse vous avez dit ?
Un reféré liberté est d’ores et déjà en cours de préparation. Gageons que ce nouveau déni de démocratie devrait pousser dans la rue les millions de nos concitoyens hésitants jusqu’à présent à rejoindre le mouvement social et démocratique.
État d’urgence, violences et provocations policières, déni démocratique à l’Assemblée, politique guerrière hors des frontières, répression anti-ouvrière, tout cela est le symptôme de la fascisation de notre pays.
S’unir et s’organiser pour faire front contre la fascisation
Pour la combattre, unissons-nous. Ne nous laissons pas intimider.
Développons nos organisations de lutte, de masse, de classe.
Plus un pas en arrière
Nouvelle arme anti-lutte : l’interdiction de manifester !
Depuis le début du mouvement initié contre la «loi travail» (et son monde), la répression étatique se fait de plus en plus féroce. Après les nombreux cas de violences policières recensés, les contrôles préventifs en bas de chez soi les jours de manifestation (avec une possible garde-à-vue à la clé si vous avez le malheur de posséder de simples protections comme casques, masques ou lunettes de piscine…) et les multiples condamnations abusives prononcées à l’encontre de manifestant-es, la préfecture de police de Paris et le ministère de l’Intérieur semblent avoir passé un nouveau cap.
Depuis samedi matin, plusieurs militant-es antifascistes et anticapitalistes parisiens/nnes ont vu la police sonner à leur porte pour leur remettre une feuille signifiant leur interdiction administrative de manifester le mardi 17 mai prochain (date d’une nouvelle manifestation unitaire au départ d’Ecole Militaire et devant se diriger vers Matignon) et de se rendre à Nuit Debout le soir…
En voici un extrait :
«Considérant que M. X a été remarqué, à de nombreuses reprises, lors de manifestations contre, notamment, les violences policières et le projet de réforme du code du travail ; que ces manifestations ont dégénéré en troubles graves à l’ordre public et notamment des affrontements violents avec les forces de l’ordre ; que des groupes d’individus masqués et portant des casques sont systématiquement à l’origine des ces désordres ; qu’il y a, dès lors, tout lieu de penser que la présence de M. X aux rassemblements organisés contre le projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs vise à participer à des actions violentes ; que, compte tenu de ces éléments, il y a lieu d’interdire sa présence à la manifestation organisée le mardi 17 mai 2016 conjointement par l’Union Régionale Île-de-France CGT, FO, SOLIDAIRES, l’UNEF, l’UNL et la FIDL ainsi que place de la République.»
Mardi prochain, plusieurs de nos camarades seront donc «interdits de séjour entre 11h00 et 20h00 dans les 6è, 7è, 14è et 15è arrondissements de Paris et, de 18h00 et jusqu’à 7h00 le lendemain, dans le périmètre autour de la place de la République», comme l’explique cet arrêté préfectoral.
Sans trop revenir sur les conditions dans lesquelles ces lettres ont été données (visite directe et sportive au domicile de chacun-e par des policiers avec gazeuse dans la main prête à l’emploi, menaces en cas de refus de signature de l’interdiction et menaces de garde-à-vue en cas d’absence à son domicile, coups de pression téléphoniques aux parents pour celles et ceux qui y habitent), ces arrêtés, semblent être, à notre connaissance, les premiers à tomber sur Paris dans le cadre du mouvement contre la «loi travail».
Si le préfet Cadot pense nous porter un coup au moral, il vient de faire exactement le contraire. Car ces arrêtés sont la preuve que le gouvernement et ses forces de l’ordre n’arrivent plus à retenir la colère d’une jeunesse (et pas seulement) déter et motivée contre la «loi travail» et son monde et que, dépassés, ils sont prêts à tenter n’importe quelle parade (comme l’accusation de « tentative d’homicide » sur un policier à Nantes par un lycéen de 18 ans à qui nous apportons tout notre soutien) pour tenter de la stopper.
Vous voulez nous faire sortir par la porte ? On rentrera par la fenêtre…
A bientôt dans les rues…
Action antifasciste Paris-Banlieue