C’est une forfaiture indigne. Un attentat antisocial des plus méprisables. Dans la nuit du samedi 14 novembre, profitant de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale 2021, c’est ensemble que les sénateurs LREM et LR ont introduit et voté un amendement pour faire passer la contre-réforme des retraites voulue par le MEDEF et ordonnée par l’Union Européenne. Un amendement qui reprend les graves atteintes du projet de contre-réforme des retraites auquel la mobilisation populaire de l’hiver 2019/2020 avait fait échec. En effet l’amendement vise à activer une « conférence de financement sur l’équilibre et le financement des retraites » qui devrait se tenir sous le chantage d’une disposition législative inscrite au projet de loi de financement, traduisant les scandaleuses mesures de recul de l’âge de départ de la retraite à 67 ans que portent les LR de concert avec les LREM. Une mesure qui n’est pas une surprise puisqu’il s’agit là des ordres de la Commission européenne.
Honte à ces sénateurs activés à détruire les retraites de ceux qui triment pour sauver le pays
Pendant que les travailleurs – en première ligne au front des soins des malades du covid-19 ou en seconde ligne – risquent leur santé pour faire tourner le pays, ses écoles, ses services publics, ses industries et ses champs – ces sénateurs LR et « Union centriste », cette vieille droite de plus en plus extrême emmenée par Larcher aujourd’hui, hier Fillon, n’a donc pour principale préoccupation en pleine crise sanitaire que de démolir méthodiquement la retraite des Français.
Comme si la crise sanitaire ne démontrait pas d’ailleurs – au moment où des dispositions réglementaires imposent au plus de 65 ans de ne plus se rendre au travail car les risques sont trop grands, alors qu’il y a un effondrement du système hospitalier – il n’y a aucun sens à prétendre faire trimer plus longtemps les travailleurs.
« C’est choquant de profiter d’un amendement pour faire revenir par la fenêtre la réforme des retraites […] particulièrement impopulaire », a dénoncé la sénatrice communiste Laurence Cohen.
Observons que si les sénateurs communistes ont emmené la résistance pour défendre les droits des travailleurs, mobilisant pour le retrait de l’amendement, le groupe Europe Écologie les Verts n’a pas pris part au vote. Démontrant une fois de plus que lorsqu’il s’agit de défendre les droits du peuple les soi-disant « écolo » sont comme trop souvent dans le camp des patrons, contre les travailleurs. Le sénateur du Rassemblement National (FN), Stéphane Ravier, lui aussi n’a pas voté contre cet amendement scandaleux.
Si le groupe LREM n’a pas soutenu l’amendement, ses porte-paroles ne se sont pas exprimés pour le retrait de la contre-réforme des retraites. C’est que ces parlementaires godillots, aux ordres du MEDEF, ne font qu’appliquer les ordres de l’Union Européenne, inscrits noir sur blanc dans les directives du semestre européen qui fixent en réalité les orientations du budget de la Nation en lieu et place du parlement. Or comme ne cessent de l’expliquer les communistes du PRCF, preuves à l’appui, la contre-réforme des retraites comme l’ensemble des attaques contre la Sécurité sociale ou encore l’euro-austérité qui a provoqué une attrition laissant nos hôpitaux incapables de répondre à la pandémie, tout cela est le résultat direct des ordres de l’Union Européenne. C’est pourquoi ni dupes, ni attentistes, les communistes du PRCF ne cessent depuis le mois de mars d’appeler les travailleurs à se réorganiser dans le tous ensemble de la classe des travailleurs pour défendre leurs droits : en revendiquant et obtenant le retrait de toutes les euro réformes. De l’assurance chômage à celle du bac et de l’Université, et bien sûr celle des retraites.
Le Sénat se prononcera lors d’un vote solennel le mardi 17 novembre.
Sans attendre, l’heure doit donc être à la mobilisation. Une mobilisation dont chaque travailleur doit comprendre qu’elle est nécessaire : alors que le régime Macron dépense sans compter pour préserver le Capital de ses amis milliardaires profiteurs de crises, il creuse volontairement le déficit du budget de la Sécurité sociale, préparant ainsi son saccage et sa liquidation si les travailleurs ne la protègent pas. Cette Sécurité sociale, conquête des communistes, qui démontrent plus que jamais en cette année 2020 combien elle est vitale pour les travailleurs.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
LA LISTE DES SÉNATEURS DE LA HONTE
le scrutin étant public nous avons les résultats du vote de chacun des sénateurs