par Georges Gastaud – Trois scandales relatifs aux prédations du grand capital frappent tout particulièrement notre pays en ce moment.
D’une part, celui de la privatisation des autoroutes qui, comme l’établit la Cour des comptes, a donné lieu à un insupportable racket au détriment des automobilistes contraints de les emprunter, les acquéreurs privés s’en mettant plein les poches et l’État s’étant privé, faute de « clause de revoyure », de surveiller sérieusement les dérapages. Sans parler du manque à gagner permanent qui résulte pour le Trésor public du versement des péages aux grands actionnaires plutôt qu’à l’État qui a construit lesdites autoroutes avec nos deniers.
D’autre part, la firme Lactalis, le grand monopole privé du lait, est en train d’inquiéter toute la filière française de l’élevage, par ses manœuvres industrielles extrêmement dangereuses pour les petits et moyens éleveurs. On voudrait remettre les agriculteurs en colère sur les ronds-points qu’on ne s’y prendrait pas autrement!
Enfin, Sanofi, le grand trust du médicament « français » (vous savez, cette firme gavée d’argent public qui n’a pas été fichue, au pays de Pasteur, de sortir un vaccin anti-covid, nous mettant ainsi à la merci médicale et financière de Pfizer…), en est à vendre à un fonds de pension américain l’usine normande qui fabrique le Doliprane, le médicament le plus consommé dans le pays. Pendant ce temps, l’histrion Le Maire et son patron de l’Élysée plastronne dans des cérémonies coûteuses intitulée (en anglais bien évidemment, leur vraie langue de cœur!) Choose France! et prétend sauver le made in France.On pourrait rajouter à la liste l’énorme crise qui frappe actuellement les équipementiers automobiles. Mais l’État « français » au service, non de la nation, mais des gros actionnaires financeurs de campagnes politiques et de rachat de journaux, s’est privé de moyens d’action en laissant faire les fusions transnationales Renault/Nissan (où le capital japonais a pris la main, rappelez-vous le traitement réservé à Carlos Ghosn à Tokyo…), et Stellantis (fusion de Peugeot-Chrysler-Fiat).
Face à cela, la gauche institutionnelle et les confédérations syndicales restent les bras ballants, sauf, et très partiellement, LFI qui demande la nationalisation de Sanofi.
Eh bien nous, militants franchement communistes qui associons la défense du produire en France et la visée du socialisme pour notre pays, nous militons pour la nationalisation franche de Sanofi, par expropriation pure et simple des gros actionnaires qui, du reste, se sont gavés d’argent public alloué sans contrôle par les Sarko, Hollande et Le Maire. Nous demandons le retour pur et simple à la nation des autoroutes car combien de fois les actionnaires de ces péages moyenâgeux ont-ils amorti leur « achat » (de complaisance, la Cour des comptes l’a montré!) depuis qu’a été opérée la privatisation. Même chose pour Lactalis, cette entreprise vitale pour l’ensemble de la filière bovine et ovine française.
C’est ainsi qu’on a procédé à la Libération, y compris sous la présidence de de Gaulle, mais il est vrai, avec Thorez aux Charbonnages de France, Croizat à la Santé, Marcel Paul à l’Énergie, c’est-à-dire de vrais ministres communistes qui ne craignaient pas d’attenter à la sacro-sainte propriété capitaliste, qui voulaient le bien de la Nation, et qui ont alors mis en place ce joyau de l’industrie mondiale qu’était EDF-GDF. Il est exact qu’ils ne craignaient pas non plus, à l’époque, que l’UE, cette assurance tous risques continentale du grand capital, ne « casse » leurs décisions visant au « retour à la nation des grands moyens de production monopolisés », comme disait explicitement le programme du CNR! Et il est vrai que de nos jours, non seulement les gouvernements maastrichtiens successifs, mais hélas, les dirigeants falots et pusillanimes du « NFP » tremblent devant l’UE, financent l’OTAN avec enthousiasme et sanctifient la propriété privée du grand capital… Oui, mais le droit de propriété n’est-il pas sacré de par notre Constitution? Sans entrer dans le débat juridique, constatons seulement que lorsque cela arrange nos dirigeants étatiques, cette prétendue inviolabilité du droit de propriété est envoyée d’une pichenette dans la corbeille à paperasses: on l’a vu avec la confiscation des avoirs russes en Europe, c’est-à-dire avec le viol qualifié de l’Etat bourgeois russe par les États bourgeois occidentaux. Bref, quand on veut on peut.Sauf que là, ces nationalisations-expropriations seraient à l’avantage de la Nation, qui pourrait contrôler sa politique sanitaire, alimentaire et routière, des salariés des firmes concernés, qui entreraient au conseil d’administration avec voix décisionnaires, des usagers (les consommateurs représentés par la Sécu s’agissant des médicaments), et bien entendu, des producteurs, en l’occurrence les petits et moyens éleveurs. Avec, et c’est urgent, la mise en place en France d’une filière métallurgique libérée de la mainmise du complexe militaro-industriel et la maîtrise de l’emploi dans le secteur de l’automobile qui, sans cela, partira ENTIÈREMENT à l’étranger.
En aggravant le déficit de la balance des paiements qui provient essentiellement du fait que, au nom de l’euro, aligné sur le mark et qui a renchéri tous nos produits, de l’OTAN, qui pousse l’État français à une course aux armements ruineuse, de l’UE, qui refuse toute planification industrielle nationale au nom de la « concurrence libre et non faussée », et du grand patronat « français » (Guillaume Sarkozy fut le chantre des délocalisations en 2007!) qui n’a cessé de jouer contre son propre pays en décimant les effectifs d’ouvriers, de techniciens et d’ingénieurs dans nos industries. Or un pays qui importe tout et qui ne produit plus rien court à la ruine et se tiers-mondise: la faute n’en revient nullement aux retraités, dont on sabre le pouvoir d’achat, aux salariés, qu’on veut faire travailler plus pour gagner moins, et aux fonctionnaires, enseignants, infirmiers, pompiers, qui courent dans tous les sens pour écoper dans les grands services publics faisant eau de toutes parts à force de contre-réforme et d’euro-austérité.
Voilà ce que dirait une vraie gauche méritant le nom de Front populaire. Voilà ce que dirait un vrai parti communiste réellement marxiste ET patriote comme l’était le PCF de 36 et de la Libération. Et voilà ce qu’ose dire le PRCF, continuateur de cette grande tradition révolutionnaire que Marx résumait dans Le Capital par cette cinglante expression : « l’expropriation des expropriateurs ». Mais il est vrai que pour cela, il faut oser affronter l’euro et la BCE qui le chapeaute, l’UE de la belliciste Ursula von der La Hyène, l’OTAN fauteur de guerre mondiale et le grand capital « français » qui détruit pierre à pierre notre pays. UNION, ACTION, NATIONALISATION, avec les vrais communistes de France !