Les médiacrates n’en finissent pas de tirer à boulet rouge sur la France. Voyez donc ce pays impossible à réformer, dont les travailleurs descendent dans la rue quand le gouvernement en application des ordres de l’UE repousse l’age de départ à la retraite et sabre dans les pensions, et font massivement grève quand le gouvernement toujours sur ordre de l’Union Européenne fait avec la Loi Travail voler en éclat le code du travail.
Et ils répètent en cœur qu’il faut que les travailleurs se serrent la ceinture, qu’il faut augmenter la « compétitivité », qu’il faudrait « flexibiliser » et faire « baisser le coût du travail ». En clair baisser les salaires. Notons que c’est là exactement les ordres données par la Commission Européenne aux gouvernements français, des ordres qui sont l’écho exact des revendications du MEDEF, du grand patronat et des multinationales.
Le problème ce n’est pas les salaires, mais le coût du Capital
Trop couteux les salaires des travailleurs français ? c’est oublier un peu vite qu’un travailleur à pleins temps au smic ne gagne que 1150€ net par mois. C’est oublier que les travailleurs français sont largement en tête des classement de la productivité horaire en Europe – en raison d’un durcissement des conditions de travail conduisant à une nette aggravation de l’exploitation capitaliste. En réalité, ce ne sont pas les salaires qui « coutent cher ». Mais bien le coût du Capital. Et notamment les milliards de dividendes versés aux actionnaires. Les dividendes versés au second trimestre 2016 en France représentent l’équivalent de 2.9 millions de SMIC net annuel.
Là dessus, les « experts » des plateaux des chaines de télé, les éditorialistes et économistes du Monde, de Libération, du Figaro et Cie – tous ces portes flingues d’un appareil médiatique dont le nombre de titres et de chaines ne cachent pas qu’il est contrôlé par une dizaines d’oligarques – font un silence total.
La France plus gros distributeur de dividendes en Europe, loin devant l’Allemagne !
www.initiative-communiste a pu consulter un rapport – public – du cabinet spécialisé Henderson consulting – publiant les résultats de l’évolution de son Global Dividend Index, statistique de l’évolution des dividendes versés par les entreprises de chaque pays à leurs actionnaires.
Malgré la crise mondiale, les dividendes ont continué de progresser de plus de 2,3% au second trimestre 2016, et ce malgré une forte baisse dans les pays émergents. Notamment au Brésil (-83%). Le cabinet estime à 1 160 milliards de dollars le montant des dividendes qui seront versés en 2016 dans le monde.
En 2015, en Europe c’est 209 milliards de dollars de dividendes qui ont été versés. Au second trimestre 2016, la France se place une nouvelle fois largement en tête pour le versement de dividendes en Europe. Jugez plutôt
- France : 40 milliards de dollars, en hausse de 13,9% ! Les banques ont augmenté leurs distribution de 50 à 70% sous formes de dividendes et de rachat d’action !
- Royaume Uni : 33,7 milliards de dollars
- Allemagne : 31,6 milliards de dollars
- Italie : 10,3 milliards de dollars
- Pays Bas : 7,6 milliards de dollars
Parmi les 10 premiers plus gros verseurs de dividendes au niveau mondiale, on retrouve Sanofi et BNP Paribas. On ne manquera pas de remarquer que le géant pharmaceutique SANOFI n’a cessé de mener plan de licenciement sur plan de licenciement en France ces dernières années.
Rappelons que 40 milliards c’est le montant des cadeaux fiscaux fait par le gouvernement Hollande au grand patronat avec le pacte de compétitivité. C’est 4 fois le déficit de la Sécu, ou la moitié du déficit budgétaire.
On ne manquera pas non plus de constater que le capitalisme français est le plus vorace d’Europe, se versant un tiers de plus de dividendes que le capital allemand alors que le PIB de l’Allemagne est près de 40% plus élevé ! Entendrez vous le MEDEF, et ses hommes de mains du PS, LR ou FN, ses portes paroles prétendus experts économistes dans les médias, appeler à prendre exemple sur l’Allemagne en divisant par 2 les dividendes versés par les entreprises françaises à leurs actionnaires ? A moins que prenant modèle sur les USA – loin d’être un pays bolchévique on en conviendra – de les diviser par … 3. Ou mieux les diviser 161 fois pour s’aligner sur la Chine qui de se point de vue n’apparait pas vraiment comme le pays ultra capitaliste décrit en France. Ne rêvons pas, au contraire, ils vont continuer à glapir en cœur contre le « coût du travail » pour faire diminuer votre salaire.
A moins qu’une riposte populaire s’organise, tous ensemble et en même temps dans la rue et dans les entreprises. A commencer par faire échec à l’euro Loi Travail. En répondant massivement présent le 15 septembre à l’appel unitaire de l’intersyndicale
JBC pour www.initiative-communiste
Vive le capitalisme… ! Parole d’actionnaire : 372 milliards d’euros de dividendes au 2ème trimestre 2016
Luis BASURTOEt non, non, non… détrompez-vous ! Ce n’est pas win-win ! Dans ce bas-monde il y a de gagnants… parce qu’il y a de perdants ! Ces actionnaires et patrons heureux sont l’oligarchie planétaire, la nomenklatura capitaliste, la classe dominante bénéficiant de plus de quarante ans de néolibéralisme rampant, conquérant et triomphant.
Les dividendes des actionnaires dans le monde sont en hausse en 2016. Donnant 372 milliards d’euros pour le deuxième trimestre de cette année (1). Un montant que nous pouvons extrapoler pour trouver une somme annualisée de 1 488 milliards d’euros, pas moins. La société de gestion d’actifs à l’origine de ce calcul trimestriel, Henderson Global Investors, annonce cependant pour toute l’année 2016 une hausse de dividendes de 3,9%, prévoyant seulement 1 180 milliards de dollars usd pour cette année. Retenons le calcul le plus haut pour de comparaisons pédagogiques.
Le montant annualisé des dividendes est plus important que le PIB individuel annuel de chacun de tous les pays du monde (PIB nominal de 2015), outre les dix premiers (2). Donc de tout ce » reste du monde « , soit un total de 187 pays et 20 territoires (3). Ce n’est pas rien. Plus important que le PIB de tous les pays de l’Amérique latine en individuel, outre le Brésil, avec ses 1 772 milliards de dollars (2015). Plus donc que le PIB des deux autres géants de cet ensemble géopolitique qui sont le Mexique, avec 1 144 milliards de dollars, et l’Argentine, avec 585 milliards de dollars.
Mais aussi plus que la somme des trois plus importants PIB de l’Afrique (2015) : le Nigeria avec 490 milliards de dollars, l’Égypte avec 331 milliards de dollars, et l’Afrique du sud avec 313 milliards de dollars, soit 1 134 milliards de dollars usd pour ces trois premières économies africaines. Bien supérieure aussi au PIB annuel de la CEDEAO, ces 15 pays de l’Afrique de l’ouest – avec le Nigeria, ce géant – qui eurent un PIB de 674 milliards de dollars (2015). Et d’ailleurs presque 50 fois le PIB de la Côte d’Ivoire, avec ses 31,2 milliards (2015), le plus « lourd » de tous les PIB de la zone franc CFA (pour rappel, « colonies françaises d’Afrique »).
Et ce n’est que la pointe visible de l’iceberg. Entre sous-estimations, cachoteries, camouflages et escamotages. Cela ne tient pas compte de dividendes non versés, des réinvestissements. Ni des capitalisations, boursières. Ni des gains très substantiels d’actionnaires occupant de postes dirigeants dans les sociétés, disposant aussi des biens sociaux, des gains en nature. Ni des « dividendes » occultes, des « actionnaires » tapis dans l’ombre, de la corruption publique et privée, de ceux de l’économie grise et de l’économie noire, criminelle, des mafias diverses, ni de la finance off-shore, de tous ces dividendes invisibilisés et finissant en vastissimes fraudes fiscales – ce crime universel des personnes physiques et « morales » – le sport préféré des riches de notre monde, etc. etc.
Enfin, le bonheur des uns – en dividendes et paillettes, mais suivis parfois de charitable « philanthropie » pour la bonne conscience, de magazines mondains et soirées de gala – fait les malheurs de beaucoup, beaucoup d’autres, les malheurs de la précarité, des bas-salaires, du travail au noir, des accidents du travail, des maladies professionnelles, des dépressions, des burn-outs, des suicides, du chômage, des malnutritions, de la paupérisation, des guerres hybrides, des guerres civiles, de guerres classiques, des disettes, des famines, de la dévastation de la nature, du sous-développement organisé, du piétinement des peuples, de l’écrasement des souverainetés nationales, … et cetera.
Vae victis ! soit Honte, misère et malheur aux vaincus, aux perdants…! A savoir, dans notre planète de vaincus et de perdants, dont le Sud à la vocation de les abriter depuis des siècles mais aussi dans le Nord riche et protégé – suite à la fin des trente glorieuses, l’éclatement de la première crise pétrolière en 1973 et le début des embats néolibéraux et du démantèlement par pièces de l’État social – soit un « petit » 99% de personnes touchant de non-dividendes ou d’anti-dividendes pour les plus exploités et marginalisés (4). Dans les rubriques « pertes et profits », les actionnaires ici régalés ont les profits, les auspices et les augures, les bons, et nous ici en bas de la pyramide – le « reste du monde » –qui sommes les perdants, nous sommes parqués dans les rubriques pertes.
Ces actionnaires et patrons heureux sont l’oligarchie planétaire, la nomenklatura capitaliste, la classe dominante bénéficiant de plus de quarante ans de néolibéralisme rampant, conquérant – hé oui, le premier pays gouverné par les économistes néolibéraux fut, fut, fut … le Chili du général Pinochet dès 1973 ! – et triomphant. Les politiques économiques néolibérales sont faites en leur nom, pour garantir leurs intérêts stratégiques et de juteux dividendes.. Les marchés commandent les économies du monde mais les actionnaires commandent les marchés. Et ils ne veulent pas se voir ni comme oligarchie ni comme nomenklatura. A travers ses propagandistes, ses leaders d’opinion, les élites technocratiques agissantes à leur solde, ses médias tout-puissants et ses griots de toute sorte, ils veulent aussi empêcher l’humanité qu’on les voit ainsi, nus et devenir ensuite détestables.
Hé non, non, non… détrompez-vous ! Ce n’est pas win-win ! Dans ce bas-monde il y a de gagnants… parce que il y a de perdants !
Rassurés, enrichis ou protégés par salariés, fonctionnaires de tout type et bénévoles intéressés – parfois aussi par de serfs et esclaves modernes, comptables, managers, avocats fiscalistes, pénalistes, journalistes, théories et théoriciens, idéologues, propagandistes, religieux qui consolent, justifient ou absolvent doutes et mauvaises consciences, politiciens, pas mal de politiciens, artistes, sportifs et saltimbanques, cireurs-de-pompe amateurs et professionnels, gardes du corps, matons, policiers, militaires et mercenaires… … les actionnaires, les patrons, tout compte fait, n’ont pas trop à se plaindre (5).
Donc, sourires, champagne et bonnes consciences… Merci, merci patrons et actionnaires, et encore plus de prospérité, amours, gloire et beautés pour vous !
Luis F. Basurto
(1) » Tous les actionnaires de la planète se sont partagé 372 milliards d’euros au deuxième trimestre » Le Monde.fr avec AFP | 2016/08/22 01:42:53- mis à jour le 2016/08/22 09:51:03
(2) A savoir, les EU, la Chine, le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, l’Italie, le Brésil et le Canada
(3) Données statistiques issues de :
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD?end=2015&a…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_nominal(4 ) https://www.oxfam.org/fr/salle-de-presse/communiques/2015-01-19/les-1-…
(5) https://www.oxfam.org/fr/salle-de-presse/communiques/2016-01-18/62-per…
Le problème ce n’est pas les salaires mais le coût du capital, voilà une belle analyse mais qui est très peu médiatisée malheureusement.