Le vendredi 21 juillet les militants franchement communistes de Saône et Loire sont allés apporter le soutien du PRCF aux travailleurs de l’usine Franceole du Creusot en grève depuis le début juillet, ils ont interviewé le délégué syndical CGT, Jérémy Bertrand, qui a accepté d’être photographié pour Initiative Communiste.
Franceole est la seule entreprise qui produit des mâts d’éoliennes en France, elle est installée sur deux sites : à Longvic près de Dijon où elle emploie une soixantaine de personnes et au Creusot où il y a une bonne centaine de salariés.
Alors que Hulot a promis le développement de la filière éolienne en France, les actes prouvent le contraire, avec une nouvelle fois le risque de fermeture d’une capacité de production industrielle en France, au profit de production délocalisée en raison du dumping social et salarial impulsé par l’Union Européenne.
La parole à J. Bertrand, délégué syndical CGT de Franceole
Quelles sont les raisons de ce mouvement ?
Le 16 mai, les représentants du personnel ont été informés en CE que la situation de l’entreprise serait examinée au tribunal le 17 pour une mise en redressement judiciaire, ce qui ne laissait absolument pas le temps d’étudier le dossier et, notamment, de faire une expertise comptable.
Les travailleurs du Creusot sont en grève à 100% depuis le début du mois de juillet et ils bloquent toutes les expéditions de mâts. La CGT est le seul syndicat sur le site. À Longvic où aucun syndicat n’existe, les travailleurs ne sont pas en grève et la direction cherche à opposer les deux sites en promettant que tous les emplois de Longvic seront sauvegardés et en disant que ce sont les ouvriers du Creusot qui bloquent la production de l’entreprise.
Les conditions de travail sont dures pour des salaires faibles : 1670 Euros brut en moyenne et rien en participation. La tension monte parmi les ouvriers.
Comment est-il possible qu’une usine produisant des éoliennes, a fortiori la seule en France, soit en redressement judiciaire ?
Beaucoup d’éoliennes sont importées. À titre d’exemple Franceole a installé 19 mâts d’éoliennes sur un parc à Rougemont, et à côté il y avait une trentaine de mâts qui venaient de Chine. D’autres mâts viennent d’Espagne.
Outre les militants franchement communistes les travailleurs ont-ils reçu des soutiens ?
L’après-midi de notre visite, ils attendaient des militants de la France insoumise, par contre aucune autre formation politique ne s’est manifestée en tant que telle. Benoît Hamon était venu visiter le site pendant sa campagne des présidentielles mais ne s’est pas manifesté depuis le début du mouvement, à noter que Arnaud Montebourg qui l’avait accompagné dans sa visite d’Areva au Creusot n’avait pas jugé utile de venir à Franceole.
Les représentants des travailleurs ont rencontré trois fois le maire PS du Creusot, David Marti, ils ont le sentiment qu’il a le souci de la pérennité d’une activité industrielle sur le site mais pas forcément du maintien de l’activité de production d’éoliennes.
Ils ont écrit 5 fois à Nicolas Hulot qui n’a même pas daigné accuser réception de leurs courriers.
Depuis notre rencontre : inaction de Hulot, sabordage de la capacité de production
Le 24 juillet, le tribunal a accepté un repreneur qui ne fait pas du tout la même chose et qui ne s’engage à conserver sur le site qu’une quarantaine d’emplois et propose une trentaine de reclassements sur les autres sites de son groupe très loin du Creusot. Beaucoup d’ouvriers dont les femmes ont un emploi sur le Creusot ne sont pas prêts à accepter.
Le 2 août, le ministre de la transition énergétique, Nicolas Hulot, était l’invité de France Inter, il a osé dire qu’il comptait développer le parc d’éoliennes et n’a pas eu un seul mot pour la situation de Franceole.