Le Front national ou l’imposture sociale
Le FN se proclame la voix des oubliés, de tous ceux qui n’ont pas droit à la parole et qui subissent la politique des partis traditionnels, des gouvernements successifs et de Bruxelles.
Dans cette énumération de responsables, il en oublie volontairement un : le patronat. Les fermetures d’usines, les suppressions d’emplois, le chômage, les bas salaires, la remise en cause des acquis sociaux ne seraient pas de sa responsabilité. Comme si les décisions du gouvernement socialiste Hollande, et celles de Bruxelles, n’étaient pas prises en fonction des besoins et des seules exigences du patronat !
Ainsi à propos du projet de loi dite El Khomri, les dirigeants du FN, F. Philippot et M. Le Pen dans un communiqué expliquent de long en large qu’ils approuvent ce texte. Et Philippot ajoute qu’il condamne les manifestations organisées contre cette loi.
« Nous devons être attentifs aux problèmes des entreprises ».
Le Vice-Président du FN Louis Alliot s’en est expliqué longuement à ce sujet dans le journal « Le Figaro » : Extraits :
« Si l’on porte un discours social, il faut aussi l’avoir pour les entreprises… Il faut bien admettre que les fonctionnaires, même les petits, sont mieux lotis… Je suis favorable à l’Etat fort mais cet Etat doit être au service des entreprises. Il doit peser sur un certain nombre de lois ».
Le député Gilbert Collard déclarait pour sa part :
« si l’entreprise est en difficulté il faut que les salariés participent à la solution, fassent des efforts ».
Ces propos récents s’ajoutent à tout ce qu’ont pu déjà dire Marine Le Pen, sa nièce Marion Maréchal et bien d’autres.
Autre exemple, France Inter reçoit Maréchal le Pen le 9 mars. Au journaliste qui l’interroge sur la proposition du FN de revenir à l’âge de départ à la retraite à 60 ans, elle répond :
« le FN est pour 40 années de cotisations ce qui amène aujourd’hui à un départ effectif aux environs de 65 ans pour toucher une pension complète ». C’est exactement la position du patronat…
Le FN ne demande jamais l’augmentation du SMIC et de l’ensemble des salaires ? Pourquoi ? Parce que ce serait au patronat de la payer. Marine Le Pen ne désapprouve pas les 270 milliards versés chaque année par le gouvernement au patronat comme le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (CICE), le pacte de responsabilité, etc… Mais elle précise qu’elle est pour la réduction des cotisations sociales et des impôts des entreprises. Arrêtons-nous sur sa position vis-à-vis des syndicats telle qu’elle est exprimée dans son programme. Il veut
« des syndicats représentatifs qui seront mieux à même de discuter dans des logiques de concertation constructives et moins tentés de recourir à un rapport de force (grèves, manifestations) pour pallier leur manque de représentativité ».
En clair, des syndicats à la solde du patronat chargés de désarmer les travailleurs face aux exigences de celui-ci.
Avec de telles propositions c’est sans surprise que les dirigeants du FN sont accueillis dans les médias nationaux et locaux, par les journaux tous aux mains des capitalistes et de leurs gouvernements. En donnant au FN de telles tribunes, ils lui permettent de jouer son rôle en détournant la colère populaire du véritable responsable : le système capitaliste. Il est bien le troisième fer au feu envisagé pour prendre la relève du gouvernement socialiste. (Source SNPTRI CGT)
Sans oublier que le FN qui capitalise sur la colère populaire en faisant mine d’être contre l’Europe, est en réalité contre la sortie de l’Union Européenne et de l’Euro (lire ici)
A lire également : Mais où il est le FN, par Aris. #loitravailnonmerci