La première conférence européenne des retraités s’était déroulée au Danemark le 20 juillet 2016 à laquelle 34 dirigeants d’organisations de retraité-es de 14 pays , se fixaient pour objectif la création d’une structure européenne ad hoc de la Fédération Syndicale Mondiale. La deuxième, organisée par l’Union des Syndicats de Monaco s’est tenue le 15 juin dernier. On ne peut que complimenter les militants de l’USM, leur Secrétaire Général Olivier Cardot, ainsi qu’Alex Falce, son prédécesseur et actuel président de l’Union des Retraité-es de Monaco qui ont permis que se déroule dans d’excellentes conditions cette assemblée syndicale d’une grande importance. L’USM, créée aux lendemains de la Libération se revendique de la lutte des classes et de masse. Elle se réclame de l’héritage historique de la CGT qu’elle a refusé de suivre dans sa dérive réformiste. Depuis la tenue de son Congrès d’avril 2018, il a été voté sa désaffiliation de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui s’est traduit également par son adhésion à la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) lors du congrès de mars 2019.
Ce ne sont pas moins de 21 pays qui se sont réunis à l’occasion de cette 2ème rencontre présidée par Quim Boix, Secrétaire Général de l’Union Internationale des Syndicats de pensionnés et retraités de la FSM et en présence de George Mavrikos, ancien Secrétaire Général de la FSM et président d’honneur. Etaient notamment présent des délégués de Pologne, Danemark, Irlande, Russie, Tchécoslovaquie, Roumanie, Autriche, Turquie, Chypre, Grèce, Malte, Italie, Suisse, Pays-Bas, France (2 délégations), Espagne (7 délégations), Portugal et Monaco. La conférence a eu les salutations avec les vœux de succès du Secrétaire Général de la FSM, le camarade Pambis Kyritsis, et des Coordonnateurs de la TUI en Amérique (Marcos Wolman), en Asie (Ragavendran Krishnan), des anciens pays socialistes (Sergey Skvortsov) et d’Afrique et des pays arabes (Bachir Hakem). Ainsi qu’une lettre des autorités monégasques saluant les travaux.
Durant ces 17 ans, la FSM a fortement progressé voyant son nombre de syndiqués augmenter de 42 millions d’adhérents à 110 millions.
Des intervenants n’ayant pas pu, pour des raisons de budgets, d’éloignements, ou de difficultés liées aux pouvoirs en place, notamment d’anciens pays socialistes, ont pu s’exprimer par visioconférence.
L’essentiel des interventions a tourné autour de la casse du système de retraites et pensions qui touche l’Union Européenne et au-delà, la plupart des pays capitalistes. Ainsi le mouvement historique des travailleurs français soutenu par la très grande majorité de notre population constitue un encouragement pour les travailleurs européens et au delà.
Au cours des 4 sessions de la Conférence, les principaux documents présentés en 4 langues (espagnol, français, grec et anglais) ont été présentés, débattus, amendés et approuvés :
1) Analyse de la réalité, en Europe, de la lutte pour UNE VIE DÉCENTE pour les retraités et les femmes retraitées (PeR)
2) Document à remettre aux bureaux de l’Union européenne avec les demandes PeR (la Grèce l’a déjà délivré, avec plus de 100 organismes P&R signataires)
3) Proposition d’une équipe de personnes de différents pays qui coordonnera les tâches de notre UIS (Union Syndicale Internationale) en Europe, aidée par la direction de la FSM
4) Document CONCLUSION
Le tout a été approuvé à une large majorité et fera l’objet d’une large diffusion avec des traductions dans le maximum de langues européennes. Comme un résumé de tous les documents on lira ci après le prononcé de l’UIS à la Conférence OIT nº 111 du le 12 juin
Enfin il est décidé de mettre en place un collectif de responsables afin de coordonner les initiatives au plan européen.
Un grand regret : seuls deux militants représentaient la France : le secrétaire général de la fédération de la chimie et un membre du bureau de l’Union fédérale des retraités de l’éducation de la recherche et de la culture (FERC) sans le soutien de cette dernière, ces deux camarades ayant été appelés à la tribune lors de la dernière séance.
L’intervention de Luc, militant de l’UFR CGT de la FERC
Cher-es camarades,
tout d’abord je tiens à vous apporter la précision suivante : je suis membre du bureau de l’Union Fédérale des retraités de la CGT-Ferc (Fédération de l’éducation, de la Recherche et de la Culture de la CGT) , mais je n’interviens pas en son nom, car celle-ci dirigée il y a encore un mois par Marie buisson, candidate au poste de secrétaire générale de notre confédération adoubée par le sortant Philippe Martinez, mais battue a refusé, comme on peut s’en douter de financer ma venue. Je tiens à ce propos à remercier le Pôle de Renaissance Communiste en France , organisation Marxiste-Léniniste attaché à notre FSM qui a accepté de financer ma participation.
Si Marie Buisson a été battue lors du 53ème congrès confédéral qui s’est tenu du 27 au 31 mars derniers, ce qui constitue un événement historique pour la CGT, notre fédération reste dirigée par les réformistes. […]Le détournement de la bataille pour l’égalité des droits des femmes à un salaire, à une carrière professionnelle égale aux hommes, contre le harcèlement sexiste et sexuel a servi de prétexte pour la candidature de la dauphine de Martinez et ainsi tenter d’éviter tout débat d’orientation. Notre camarade Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale des Bouches-du-Rhône n’a pu maintenir sa candidature au prétexte d’un article que personne sauf ceux qui ne voulaient pas de lui n’avaient remarqué.[…] Si c’est Sophie Binet , une réformiste ancienne responsable de l’Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT, qui a été élue à l’issue de ce congrès extrêmement houleux, le rapport de forces semble évoluer dans le bon sens pour les militants de classe comme le montre l’attitude très agressive de nos contradicteurs.
Parmi les éléments graves qui nous opposent, leur soutien au gouvernement ukrainien et aux livraisons d’armes aux néo-nazis du pays. Il est vrai dans ce domaine que nous sommes bien seuls à affirmer le danger de déflagration mondiale et de conséquences pour toute la planète puisque de l’extrême droite au Parti qui se prétend encore Communiste Français, de la CFDT à la CGT tous ces partis, toutes ces confédérations syndicales font consensus. Concernant la bataille menée contre l’allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ans et du nombre d’annuités passant à 43 ans (la CGT revendique la retraite à 60 ans jusque-là 62 ans (allongée par un gouvernement socialiste) , ainsi que la disparition des régimes spéciaux, si elle fut historique par le nombre de manifestants qui ne recensent pourtant que les grandes villes (alors que les plus petites où se tenaient également des manifestations n’ont pas été comptabilisées) et par le soutien quasi unanime de la population, les attaques contre la démocratie ont été nombreuses au plan institutionnel comme au plan social : usage répété de l’article 49-3 qui permet de passer outre le vote de l’assemblée nationale et autres articles de la constitution, arrestations et condamnations de manifestants parmi lesquels des responsables syndicaux, violences policières, interdiction des « casserolades » (interdiction de faire du bruit en tapant sur les fonds de casseroles) sous peines d’amendes (le ridicule ne tue plus) . A noter la monopolisation des médias par le pouvoir encore amplifiée dans la période avec menace d’une diminution du montant des retraites et pension si la loi ne passait pas, argumentations mille fois reprise sur l’impossibilité de financer le déficit des caisses de retraites alors que dans le même temps, Macron livrait les armes à l’ Ukraine et proposait une hausse du budget des armées dans le cadre de la nouvelle loi de programmation militaire pour un montant de 413 milliards sur sept ans (2024-2030) contre un trou annoncé par le Conseil d’orientation des retraites de 20 milliards en 2032 . Ce déficit annoncé ne prenant pas en compte les revendications de la CGT sur les augmentations de salaire, l’égalité hommes-femmes etc, évidemment.
Si l’on peut se féliciter de l’unité syndicale elle aussi historique, celle-ci s’est faite en désignant Macron comme unique protagoniste de la casse du système de retraite par répartition et en appelant à bloquer l’économie sans jamais désigner le véritable responsable, le Capital et appeler à bloquer les profits. Ainsi bien trop rares ont été les entreprises en grèves reconductibles qui auraient pu changer la donne.
je conclurai en rappelant que les acquis remis en cause par le capital ont été promulgués en 1944 par les ministres communistes et cgtistes du Conseil National de la Résistance parmi lesquels notre camarade Ambroise Croizat secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie à qui nous devons la création de la Sécurité Sociale et à qui nous devons ces paroles :
« Ne parlez pas d’acquis sociaux mais de conquis sociaux parce que le patronat ne désarme jamais »
Vive la lutte de classe, vive la FSM et notre UIS, sortie de l’Union européenne et de l’OTAN,
Vive le socialisme.
DISCOURS DEVANT LA PLÉNIÈRE DE LA 111 CONFÉRENCE DE L’OIT 6-12-2023
Ce sera, avant la Plénière de l’OIT, un an de plus, la seule intervention représentant les retraités de toute la Planète.
Nous défendons, devant ce forum, les droits et revendications des personnes en fin de vie depuis près de 10 années consécutives, après avoir travaillé pendant des dizaines d’années pour améliorer la réalité de ce Monde.
Mais, vous, dirigeants des gouvernements et patrons des pays capitalistes, il semble que vous n’ayez pas entendu ou pris connaissance de ce qui dans la Justice appartient à 30% des personnes ayant le droit de vote sur la Planète.
Nous ne revendiquons, comme le dit notre premier slogan fondateur : « UNE VIE LONGUE ET DIGNE POUR LES PERSONNES DE PLUS DE 60 ANS »
Notre collectif n’est pas une dépense, comme l’affirme la direction du Fonds monétaire international. Ils l’affirment puisque leur seule logique et objectif est qu’il y ait des avantages pour une minorité riche, exploitante des travailleurs, puisque ceux d’entre nous qui sont à la retraite ne peuvent plus être exploités au travail.
Notre Union Internationale affirme que « NOUS NE SOMMES PAS UNE DÉPENSE », nous avons payé nos pensions avec ce que nous avons cotisé pendant des décennies, et nous continuons également à apporter à la société les principales valeurs qu’elle a : sagesse, expérience, équilibre, capacité de juger et de conseiller, et surtout une grande volonté d’aider les personnes qui en ont le plus besoin, les jeunes, à commencer par nos descendants directs.
Vous êtes responsable de nos difficultés, vous avez promu la privatisation des retraites publiques, avec l’aide du fasciste et dictateur Pinochet et des syndicats jaunes (CSI maintenant, CISL ensuite). Et vous continuez à promouvoir ces privatisations, avec le règlement européen appelé PePP (European Private Pension Plan) approuvé il y a un an, et avec des retraites privées convenues dans des conventions collectives.
Vous savez, en tant que gestionnaires du capitalisme, que les pensions privées font faillite les unes après les autres. C’est aux États-Unis qu’ils font le plus faillite, amenant les retraités à retourner chercher du travail (vous aimez déjà ça parce qu’ils sont plus faciles à exploiter), ou à décider qu’ils n’achètent pas de médicaments pour acheter de la nourriture, puisque leur pension Ce n’est pas assez pour les deux.
Même les pensions privées de luxe font faillite, comme celle des membres du Parlement de l’Union européenne, un fait qui a provoqué il y a quelques semaines un débat dans l’UE, à la recherche d’argent public pour les sauver du désastre.
La vraie solution universelle, pour l’objectif susmentionné de VIDA DIGNA, ce sont les pensions publiques, interdisant les affaires frauduleuses des privés, comme vient de le faire le gouvernement bolivien. Un bel exemple que tous les états de la Planète devraient suivre pour respecter l’article 25 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Ce n’est qu’ainsi, à la suite de ce que l’ex-Union soviétique a déjà démontré comme possible et réalisable, il y a plus de 100 ans, que cessera la honteuse discrimination dont souffrent les femmes en matière de pensions. Les données mondiales montrent que les femmes reçoivent entre 30 et 40 % de pension en moins que les hommes, après avoir effectué des tâches similaires.
Lénine, en 1917, avait déjà universalisé le droit à une pension, alors que la richesse de la planète était bien inférieure à ce qui est actuellement réalisé avec les nouvelles machines et technologies. Pour la première fois dans l’ancienne Russie des tsars (monarchie héréditaire exploiteuse), les femmes qui travaillaient à la maison et les personnes qui travaillaient dans les champs avaient désormais le droit de percevoir une pension. Au fait, pension qui permettait de vivre dignement.
La même chose se produit encore aujourd’hui dans les pays qui n’acceptent pas le capitalisme comme système économique, les pays qui n’obéissent pas au Fonds monétaire international, les pays qui tentent de construire une société sans exploitation du travail, je veux dire Cuba, la Chine, le Vietnam, l’Assemblée populaire démocratique République de Corée et Laos. Comme vous le savez, mais cachez-vous de le dire et de le propager, dans ces pays, vous ne voyez pas de personnes âgées creuser des ordures pour trouver de la nourriture, ni ne les voyez dormir dans la rue, comme vous pouvez le voir à New York, Londres ou Paris.
ASSEZ D’EXPLOITER LE CAPITALISME !
VIVE LA CLASSE OUVRIERE !
VIVE LA FÉDÉRATION SYNDICALE MONDIALE !
VIE LONGUE ET DÉCENTE POUR LES RETRAITÉS !
ADRESSE DU COLLÈGE
de la
UNION INTERNATIONALE des PEUPLE
PENSIONNÉS et RETRAITÉS
de la
FÉDÉRATION MONDIALE DES SYNDICATS
GENÈVE 12 JUIN 2023