Augmentez les Fonctionnaires, taxez les actionnaires ! public/privé, ne nous laissons pas diviser
Non content d’avoir déjà obtenu du gouvernement social-patronal actuel une série de lois favorables au patronat (ANI, formation, pacte de « responsabilité », augmentation de la TVA…), la droite et le MEDEF somment Hollande, qui ne demande qu’à obtempérer, d’aggraver les attaques contre la fonction publique. Déjà les salaires des fonctionnaires (point d’indice) étaient bloqués depuis 2009, alors que l’inflation (et la partie « invisible » de la baisse du pouvoir d’achat de chaque salarié : baisse des retraites, destruction des remboursements-maladie, envol des loyers…) se poursuit. Les fonctionnaires ont subi du fait de la stagnation du point d’indice ces dernières années une baisse importante de leurs salaires. Si en 1983 le salaire d’embauche des fonctionnaires de catégorie B (bac +2) représentait 1,33 SMIC, il est aujourd’hui au niveau du SMIC. Pour les fonctionnaire de catégorie A (ingénieur bac +5 par exemple), il est passé de 1,75 à 1,2 SMIC
Gel de l’avancement des fonctionnaires : la remise en cause de l’indépendance des fonctionnaires base de l’état de droit
Voici maintenant que le député « socialiste » Leroux annonce que le gouvernement réfléchit à une suppression du principe GVT (glissement vieillesse-technicité) qui permet de garantir aux fonctionnaires un déroulement de carrière minimum : en l’absence de faute prouvées par la hiérarchie la rémunération des fonctionnaire augmente automatiquement en fonction de l’ancienneté, conformément aux statuts de la fonction publique. Cela ne signifie d’ailleurs pas que le déroulement de carrière est identique pour tous les fonctionnaire, puisque d’importants mécanismes de modulation existent permettant à la hiérarchie de moduler à la hausse la vitesse d’avancement. Ce principe, comme l’ensemble des statuts permet aux fonctionnaires d’effectuer leurs missions en leur assurant une certaine protection contre les pressions hiérarchiques ou politiques. Le gouvernement veut ici supprimer une des garanties de l’indépendance des fonctionnaires, premiers garants de l’application des lois dans un état de droit.
Prendre dans la poche des travailleurs (du public et du privé) pour donner aux actionnaires
Ne nous trompons pas, à l’heure où le gouvernement fait cadeaux de dizaines de milliards d’euros sur dizaines de milliards d’euros aux actionnaires des grandes entreprises, il s’agit bien pour lui – comme nous l’avons déjà montré pour le pacte Hollande-Medef – de prendre dans la poche des travailleurs en baissant les salaires pour financer le noël permanent des actionnaires.
Geler ou ralentir l’avancement des fonctionnaire a un impact considérable sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Afin de fixer les idées, voilà ce que couterait pour différent métiers à l’échelle d’une carrière respectivement un ralentissement de moitié de l’avancement, ou le gel de l’avancement sur 1 an en début de carrière :
Durée de carrière x2 gel d’avancement pendant 1 an
- Secrétaire administrative : 76 788€ 8 334 €
- Infirmière : 109 571€ 8 723 €
- Ingénieur de l’Équipement : 173 997€ 15 446 €
- Professeur : 167 246€ 14 613€
Rappelons que le salaire moyen dans la fonction publique est, à qualification égale, inférieur à celui du privé. Que globalement, quoi qu’en dise la propagande médiatique du patronat, les pensions versées au final aux salariés du public et du privé sont sensiblement égales (et insuffisantes : le nombre de retraités pauvres explose en raison des lois Balladur, Fillon et Ayrault, qui ont augmenté les durées de cotisation et multiplié les honteuses « décotes » de pension). Rappelons que les fonctionnaires ne sont ni des « privilégiés » : tout au contraire, la fonction publique française a été fondée sur le principe du concours anonyme présenté sur qualification nationalement reconnue, tout Français ayant lesdites qualifications pouvant se présenter au concours. Rappelons que le statut de la fonction publique, créé par Maurice Thorez en 1946 et amélioré par Anicet Le Pors en 1983, n’est pas un privilège mais une condition de qualité et de fonctionnement impartial de la fonction publique et de l’Education nationale laïque : dans les pays où les employés de l’Etat, non fonctionnaires, peuvent être à tout moment recrutés et licenciés par des employeurs locaux, les services publics sont sous la coupe directe des intérêts particuliers locaux, et non sous la seule dépendance de la Nation.
L’UE tue nos services et entreprises publiques
Rappelons enfin que les fonctionnaires, loin d’être des privilégiés, ont subi d’énormes attaques depuis le Traité de Maastricht de 1992, attaques aggravées par les 10 années de sarkozysme effréné. Depuis l’an 2000, c’est 90 000 postes qui ont été supprimés dans l’Education nationale, les hôpitaux sont soumis à d’effroyables mesures de rentabilité, 6 fonctionnaires sur 7 partant à la retraite ne sont plus remplacés, le ministère de l’Equipement (aujourd’hui Ecologie et développement durable) a vu ses effectifs fondre de 95 000 à 60 000 entre 2007 et 2012, et son objectif de réduction d’effectifs annoncé est aujourd’hui de –6% : un vaste plan social qui ne dit pas son nom… Et loin d’en finir avec les mesures sarkozystes, la ministre PS Lebranchu prépare une loi de « mobilité » FORCEE des fonctionnaires qui permettra de les balader sans aucune considération pour les familles et les personnes, sur le modèle de ce qui a été fait à France-Télécom avec l’odieux programme, facteur de stress et de suicide à l’entreprise, « it’s time to move ! » (et vive l’anglais patronal !). Rappelons que les réorganisations incessantes et toujours en cours au ministère de l’Équipement se sont accompagnées de ces mêmes terribles effets.
Dans nombre de services, d’écoles, les suppressions de postes pleuvent à nouveau, désarticulant les équipes et aggravant les conditions de travail. La gestion « service public », c’est-à-dire priorité à l’usager qui était le cœur de la culture fonction publique jusqu’aux années Maastricht, cède la place à l’odieux « new management public », le harcèlement patronal au travail et l’évaluation de chaque geste devenant la règle : la souffrance au travail s’étend comme jamais, nombre de personnels attendent avec impatience une retraite qui ne cesse de s’éloigner puisque dans le public, les départs en retraite sont de plus en plus fréquemment effectués APRES 60 ans et que pour les jeunes, les nouvelles règles Ayrault conduiront à partir à 65 ans et plus.
Privilège alors que le public scolaire est de plus en plus difficile, que le nombre de fonctionnaires se réduit alors que les tâches augmentent ? Et quel crève-cœur pour un agent public consciencieux que de voir, dans une préfecture, que les dossiers s’entassent et ne sont pas traités, que les demandes de régularisation de sans-papiers sont systématiquement traitées avec retard, que la fraude fiscale des très riches n’est plus traquée faute de personnel suffisant au ministère des finances, que le patronat peut faire ce qu’il veut dans certaines boîtes puisque l’inspection du travail n’a plus les moyens de travailler, que l’Etat abandonne son rôle en matière d’urbanisme (laissant la porte ouverte à toutes les dérives) ou d’ingénierie publique pour les communes, que les postiers – de plus en plus recrutés hors statut – n’ont plus le droit de traiter certains dossiers au guichet, les personnes âgées ou en difficultés devant se dépatouiller toutes seules avec des appareils ? Le résultat, c’est une dégradation de la qualité et même l’abandon de nombreuses mission du service public. On a vu récemment comment les aiguilleurs du ciel français ont dû faire grève contre une directive européenne qui aggravait les conditions de travail et mettait en péril la sécurité des vols.
La situation est la même dans la fonction parapublique : les cheminots, les personnels d’EDF, etc. souffrent. De moins en moins de personnels, de moins en moins de salariés sous statut, de moins en moins de sécurité, de plus en plus de retards de train avec des avaries graves et des accidents, etc.
Destruction des services publics = démantèlement de la Nation, du pays
Tout cela est d’une gravité inouïe, non seulement pour les personnels et les usagers devenus « clients », mais pour l’existence même de la Nation. C’est en construisant de premiers services publics d’Etat que la France d’Ancien Régime est devenue un Etat et plus seulement une collection de provinces disparates : on pense à Sully, « Grand Voyer de France », qui développa l’ancêtre du ministère de l’Equipement, à Colbert, qui fut le lointain précurseur du statut de la fonction publique (il voulut mettre fin à la vénalité des charges et à leur hérédité, facteur d’incompétence, de corruption et de gaspillage). Mais bien entendu, c’est la République une, laïque et indivisible qui, dans ses étroites limites bourgeoises, s’est structurée autour de vastes services publics, au premier rang desquels l’école publique. Rien d’étonnant en conséquence si ceux qui veulent aujourd’hui démolir la République une et indivisible pour lui substituer l’Europe fédérale, l’Union transatlantique, les Euro-régions et les Métropoles, s’en prennent inlassablement, MEDEF et U.E. en tête aux fonctionnaires et à la fonction publique d’Etat ou territoriale!
Tous ensemble !
C’est pourquoi les salariés ne doivent pas se laisser diviser. C’est un même combat pour le monde du travail et la République souveraine et sociale de demain que de défendre le « produire en France » contre l’UE de la « concurrence libre et non faussée ouverte sur le monde », et que de faire vivre la Fonction publique, que de revaloriser ses agents, que de refuser le blocage des salaires – en fait la diminution des salaires réels – de la fonction publique, qui ne pourra produire qu’une nouvelle spirale déflationniste plongeant la France dans la dépression économique de longue durée.
La solution n’est pas d’attendre quoi que ce soit, ni de Hollande, à genoux devant l’euro-austérité pilotée par Merkel et Gattaz, ni des états-majors syndicaux euroformatés qui, depuis Maastricht, n’ont pas été capables d’organiser sérieusement une lutte tous ensemble et en même temps de l’ensemble des services publics, sans parler du tous ensemble public-privé-retraités-
La solution est d’engager la lutte en bas, de fédérer les syndicalistes de lutte sans crainte de se coordonner nationalement contre les bureaucraties syndicales euroformatées, de se lier à l’inter-pro, et surtout, de rejeter le mensonge de l’Europe sociale et de l’euro au service des peuple. Osons mettre frontalement en cause, sur les bases de principe qui furent celles du CNR, cette « construction » européenne qui détruit notre pays, qui humilie le monde du travail et qui avilit sa fonction publique.
Le courage, M. Hollande, ce n’est pas de taper sur les fonctionnaires, sur les « immigrés », sur les « assistés » (= les travailleurs privés d’emploi en longue durée), c’est-à-dire sur les petits, le courage, ce serait de taxer les richards à la Bernard Arnault qui expatrient les profits faits sur notre dos, c’est de frapper la Bourse qui a augmenté de 20% en 2013. Mais ce courage, il faut l’attendre de nous-mêmes les travailleurs et non des lâches et méprisables personnages qui exercent le pouvoir en dévoyant les aspirations de leur peuple.
envoyez les citoyens visiter les anciens dans les maisons de retraite ou EHPAD : 1 infirmiére et
et 2 ass pour 3 etages … 80 ANCIENS SANS MENAGE TOILETTE LES SAMEDIS DIMANCHES
CADRES LE WEEK END :ZERO DANS LA SEMAINE 1 DIRECTEUR POUR 1 HOPITAL LOCAL + 4
EHPAD 1 mois peut se passer sans voir l’encadrement
BRAVO AUX SOCIALOS COMME P LAMY PERE DE L AGCS (accord general sur la privatisation du service)
Un petit bémol pour France Télécom.
En 1993 les fonctionnaires ont eu le choix de rester fonctionnaire d’état ou d’intégrer les nouvelles classifications pour devenir « fonctionnaires de France télécom » Notons que cela n’a pas plus de sens que des fonctionnaires de carrouf par exemple.
La grande majorité, encouragée par la CFDT (c’est normal) mais aussi par la CGT mutante à changé et il reste à peut près 5000 fonctionnaires d’état à La Poste et à France Télécom.
Pour ma part je suis resté fonctionnaire d’état et mon grade était géré par le statut du corps des technicien qui défini bien l’emploi occupé.
Je me suis ainsi prémuni contre une mutation d’office dans un bureau ou sur une plateforme d’appel.
D’un autrecoté ma carrière a été bloquée de 1993 à 2008. Plus de concours interne et pas de tableau d’avancement de grade.
Donc certains « déplacés » ne peuvent que s’en prendre à eux même et si nous avions été 90 % à refuser la transformation en SA aurait eu du mal à se faire.