Les élections présidentielles 2017 approchent. La fièvre des Présidentielles, « la mère des élections », s’empare des partis du système.
A droite les primaires seront sanglantes. D’autant plus que le programme des candidats est le même: à droite, droite. Ce sont sous les auspices de Margaret Tchatcher que s’élaborent les programmes à droite. Obsédée par le FN la droite durcit le discours au point de se confondre avec son extrême. Même Juppé qui la joue « vieux sage raisonnable » est contraint de droitiser ses propositions pour ne pas se couper des électeurs de droite des primaires, électeurs qui souhaitent pour une majorité d’entre eux une entente entre droite et FN. Le « tout sauf Sarkozy » permettait de camoufler cette course à l’échalote vers l’ultra-libéralisme et la fascisation qui en est la conséquence logique. Mais avec les difficultés judiciaires de l’ancien président, le paravent tombe et l’espace politique de la droite doit être défini de façon plus précise que le simple rejet du « voyou de la République » comme écrivait Marianne. Or camper entre Hollande et Le Pen devient délicat tant Hollande est à droite et tant Le Pen se « normalise », en particulier sur l’Europe. Quand à Bruno Lemaire en guise de rénovation il propose le libéralisme du XVIIIe siècle!
Le Pen a aussi ses problèmes. Et plus sérieux que ceux que posent le fascisme « old school » de père. En effet pour avoir le soutien en argent et en cadres du grand capital le FN doit accepter le cadre de l’euro et de l’UE qui est fondamental pour le grand patronat. Relayé au sein du FN par Marion Maréchal-nous-voilà ou par Robert Ménard ou maître Collard ce courant se heurte au positionnement tactique de Florian Philippot qui veut attirer les électeurs populaire par un discours anti-UE. Le FN est donc divisé sur une question importante, Marine Le Pen entretenant l’ambiguïté.
Pour finir avec la droite, Hollande fait un calcul qui essaye de tenir compte de cette déportation à droite du spectre politique national. Son action depuis 2012 est, avec de moins en moins d’hésitation, conforme à celle de Blair ou Schröder : l’ultra-libéralisme assumé sur la plan social et économique et l’autoritarisme contre le mouvement ouvrier et les libertés démocratiques. Bien entendu ce choix conscient et volontaire et qui est stratégique pour le PS, n’est pas exempt de calcul tactique. Avec la précarisation générale du salariat et la criminalisation des chômeurs et des syndicalistes, Hollande peut espérer une baisse des chiffres du chômage et fort de son socle électoral il peut espérer arriver à se qualifier au forceps pour le deuxième tour des présidentielles. Et gagner contre Le Pen en ayant donné des gages à la droite et au patronat. Calcul risqué…
A gauche du PS à quoi assistons-nous ?
Les Frondeurs dont le courage politique ne va pas jusqu’à s’interroger sur leur présence au sein du PS, il est difficile il est vrai de quitter le confort d’un grand parti de gouvernement, s’opposent au pire gouvernemental, et encore pas toujours ,mais avec une totale et absolue impuissance à proposer une alternative en particulier contre l’UE pour rompre avec la logique ultra-libérale et la mort de l’indépendance nationale c’est-à-dire la souveraineté du peuple .
EELV sont dispersés façon puzzle par leurs propres incohérences, leur hétérogénéité, leur choix européiste fondateur de leur identité, leur anti-communisme et par les manœuvres hollandaises favorisées aussi par le carriérisme caricatural des petits chefaillons « écolos ».
Le FDG est en mort clinique. Cassé par la direction du PCF collée au PS et eurpopéiste au point de soutenir la capitulation de Tsipras en Grèce et tentant de sauver la face en ralliant l’idée d’une primaire « à gauche » y compris…. avec Hollande ! Comprenne qui pourra. Primaire lancée par la gauche européiste et anticommuniste dans Libération, organe officiel de la gauche de droite, belliciste et ultra-libérale, propriété du grand capital.
JL Mélenchon s’autoproclame candidat. Sur quelle base ? On le saura plus tard…sa juste dénonciation de la Ve République ne l’empêche pas d’apprécier, semble-t-il, le « bon plaisir du Roi »….et de manquer de clarté sur la question européenne.
Les vrais questions seront-elles posées au moins par la vraie gauche ?
Quel contenu politique ? nationalisation, constituante, sortie de l’euro et de l’UE, réindustrialisation, recherche, services publics…. et les militants du PRCF qui dispose d’un solide outil, le programme candidat du PRCF, seront force de propositions.
Quelle espace politique ? ni gauchisme qui isole, ni union des souverainistes sans rivage qui nie les clivages de classe, ni opportunisme qui accepte l’hégémonie du PS et sombre dans l’impuissance et la trahison. Front Antifasciste, Populaire, Patriotique et Écologique, dans la perspective d’une sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme. Voilà la perspective qui répond au contenu politique, à la définition de l’espace politique : union des communistes, des antifascistes, des républicains, des patriotes.
Enfin nous ne cesseront d’affirmer le primat des luttes et de l’organisation. C’est par les luttes que le mouvement ouvrier et populaire a obtenu ses conquêtes, en 36, en 45, en 68, en 95 et encore en 2006 contre le CPE.
Aujourd’hui où les conditions du développement et de la convergence des luttes ouvrières (Goodyear, Air France, EDF….), populaires (pour les services publics Santé, Éducation, démantelés, privatisés, cassés), paysannes (contre les conséquences de la politique de l’UE), des artisans, commerçants, petites entreprises ( huberisé par le grand capital) s’affirment objectivement, les communistes disent aux travailleurs et au peuple : c’est par la lutte que nous nous en sortirons. Il n’y a pas de sauveur suprême.
Demain organisons une grande manifestation nationale contre l’ensemble de la politique du pouvoir, du MEDEF et de l’UE s’appuyant sur une grève « tous ensemble, en même temps ». Et nous verrons s’ouvrir des perspectives de renaissance et de victoire des forces de progrès dans notre pays. C’est seulement ainsi, en créant un rapport de force social, politique et idéologique favorable au monde du travail que nous pourrons imaginer une issue politique victorieuse.