Météo France n’en finie plus d’être écrasé par les coupes sombres, à l’image de l’ensemble des services et établissements publics sous la tutelle du Ministère de l’écologie de l’énergie et de la Mer dirigé par Ségolène Royal. Une ministre qui pérore suite à la COP 21 dont elle vient de ravir à Laurent Fabius les lumières des projecteurs médiatiques mais qui ne peut cacher que la baisse continue des budgets et des effectifs en application des directives eurostéritaires de Bruxelles mais également des directives de libéralisation se traduit par une dégradation massive du service public. A Météo France, c’est un nouveau plan de suppression d’emplois et la poursuite de la disparition de nombreuses implantations locales au plus proches des territoires pourtant indispensables à l’action de Météo France;
Mais Météo France n’est pas pas un cas isolé : à Voie Navigable de France, les syndicats dénoncent également la baisse du niveau de service en contradiction totale avec les objectifs annoncés de développement du transport fluviale plus propre que le transport routier, au CEREMA le nouvel établissement public regroupant plusieurs services technique de haut niveau scientifique du ministère là aussi les syndicats dénoncent un plan de restructucturation qui ne dit pas son nom avec une baisse des budgets, des suppression de poste et donc l’abandon des missions du services publics. Dans les services du ministère de Ségolène Royal, sous couvert de réforme territoriale et de fusion des régions c’est un vaste plan social qui est à l’oeuvre…. En quelques années les effectifs du ministère de l’écologie et de l’equipement ont ainsi fondu de près de moitié… Donnant à voir un large éventail des conséquences catastrophiques, tant pour le pays que pour les fonctionnaires qui le servent, de l’austérité qui frappe le pays pour satisfaire aux critères de Maastricht de l’Euro et se soumettre aux diktats des marchés financiers et des multinationales imposés par l’Union Européenne.
Pour sauver nos services publics, pour sortir de l’austérité, pour s’en sortir et construire une alternative populaire de progrès social, c’est tous ensemble et en même temps qu’il faut riposter, et briser les chaines de l’Union Européenne.
Les agents de Météo France seront en grève du 26 au 28 février pour dénoncer la casse du service public météorologique.
Grève à Météo-France du 26 au 28 février 2016 :
A peine le ministère de l’environnement s’est-il vu attribué la responsabilité des « relations internationales sur le climat » que la Ministre poursuit, dans son propre pays, la casse de l’outil Météo-France pourtant au cœur des enjeux liés au changement climatique.
Ainsi, après s’être félicitée de l’implication de ses services pour la réussite de la COP21, S. Royal poursuit, en l’amplifiant :
la politique de réductions du budget de fonctionnement de Météo-France ;
les coupes franches dans ses effectifs.
Avec environ 1 seul remplacement sur 5 départs à la retraite, ce sont maintenant 96 emplois dont la suppression est annoncée pour 2016 !
Pourtant, pour rester sur le sujet du Climat au cœur de l’actualité, rappelons que selon l’OMM (Organisation Météorologique Mondiale), l’institution spécialisée des Nations unies : « Chaque euro consacré à la préparation aux aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques permet d’en économiser sept qu’il faudrait autrement dépenser pour remédier aux pertes économiques consécutives à une catastrophe ».
Alors, combien coûteront aux générations futures les 400 millions d’euros d’économies budgétaires du seul PLF 2016 (hors établissements publics) aux MEEM-MLHD [1] ?
Et sur le court-terme, quelles missions au service de la sécurité des personnes et des biens, au travers d’alertes sur les phénomènes météorologiques dangereux, devront-elles être abandonnées puisque c’est en termes d’abandons de missions que se projettent désormais ces ministères ?
La FEETS-FO soutient pleinement l’action engagée notamment par son Syndicat national appelant les agents de Météo-France à la grève, les 26, 27 et 28 février prochains.
COP 21 : Pour Mme Royal : faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Aujourd’hui les chefs d’Etat et de gouvernement du monde sont à Paris pour la COP21 afin d’évoquer le réchauffement climatique.
On pourrait penser que le gouvernement français qui accueille cette conférence soit exemplaire dans les questions d’environnement. Pourtant, loin des opérations de « greenwashing » de la Ministre de l’écologie, le service public de l’environnement est plus que jamais menacé de disparition.
En effet, le ministère de l’écologie fait partie des ministères les plus touchés par les baisses de budget et d’emplois et il subit lourdement restructurations et démantèlements successifs pour toujours moins de service public. Concrètement :
Les moyens de la politique de l’eau sont ponctionnés chaque année pour le budget général afin de rembourser la dette de l’Etat ;
La création de l’Agence Française pour la Biodiversité par fusion/mutualisation d’établissements publics existants va conduire à réduire les moyens déjà insuffisants sur les milieux aquatiques et les milieux marins ;
La police de l’environnement, en particulier la police de l’eau, est remise en cause ;
Dans les faits, les effectifs du CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) sont taris malgré les engagements du gouvernement ;
Les Directions Départementales des Territoires (et de la Mer) qui sont les échelons de proximité sont exsangues et se retrouvent sous l’arbitraire des Préfets ;
Les Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement subissent des fusions expéditives pour correspondre à la nouvelle carte territoriale et ne peuvent plus répondre aux enjeux de mise en œuvre des politiques de développement durable ;
Au niveau des transports, la voie d’eau, moyen le plus neutre en impact environnemental, ne bénéficie pas des moyens suffisants pour sa promotion en alternance des autres modes ;
Météo France s’apprête à diviser par quatre la densité du Réseau Climatique d’Etat qui a permis de connaître finement les évolutions du climat au XXe siècle…
Dans le même temps, les partenariats publics-privé et les privatisations se développent pour servir les seuls intérêts de la finance.
Pour la FEETS-FO, la COP 21 ne doit pas se résumer à l’organisation d’une conférence par la Ministre de l’Ecologie et à une opération de communication qui viserait à masquer le démantèlement en cours de son Ministère et l’abandon d’une politique environnementale à hauteur des enjeux.
Par ailleurs, la FEETS FO réaffirme son soutien au droit à contester et à manifester et s’inquiète des mesures arbitraires prises ces derniers jours au titre de l’ordre public.