Les 37 syndicats de l’Union des travailleurs guyanais (UTG – proche de la CGT en métropole) ont voté samedi à l’unanimité la grève générale, à compter de lundi 27 mars sur l’ensemble du territoire guyanais.
Routes bloquées, collèges, écoles et lycées fermés, base spatiale de Kourou à l’arrêt… la mobilisation est totale. Dans un communiqué, le PRCF appelle à soutenir la lutte des travailleurs en Guyane, qui rejoint celle de l’ensemble des départements d’outre-mer mais également des travailleurs de métropole contre l’exploitation capitaliste. Il est significatif de noter que durant plus d’une semaine les médias du système trop occupé à faire la promo de Macron et Le Pen ont totalement censuré le mouvement. Cela malgré les blocages, malgré l’interruption d’une conférence internationale en présence de Ségolène Royal…
La situation en Guyane est similaire à celle dramatique observée à Mayotte, avec des points communs à celle observée en Guadeloupe, en Martinique et même à la Réunion. Celle d’une exploitation capitaliste – la pwofitation comme la nomme si bien les syndicalistes de Guadeloupe – qui laisse des territoires entiers en proie au sous- développement. Rappelons qu’en Guyane, dans des dizaines de communes, l’eau potable, l’électricité ne sont pas une évidence. Les infrastructures, notamment de transports, les services publics sont sous-développées. Et ce alors que l’on est capable de lancer, pour de solides profits, des fusées depuis ce territoire.
Parmi les candidats à la présidentielle, comme à son habitude, le FN et Marine Le Pen ont appelé à la répression et à l’autorité de l’État. Si Hamon est silencieux, comme son gouvernement, Mélenchon s’est déclaré solidaire de la Guyane en lutte. Les militants communistes du PRCF appellent à soutenir la grève générale en Guyane, voici le communiqué publié par le PRCF le 25 mars 2017
SOUTIEN du P.R.C.F. à l’insurrection démocratique des travailleurs et des citoyens de Guyane – 25 mars 2017
Comme d’autres territoires de l’ex-Empire colonial français, la Guyane connaît un taux de chômage, de précarité et de pauvreté, donc aussi d’insécurité, exceptionnel. Qui plus est, les lois laïques de la République dite « indivisible » n’y prévalent pas, comme si la séparation laïque de l’Eglise et de l’Etat était sujette aux variations climatiques…
Tout montre que la Guyane, mais aussi les autres DOM-TOM, subissent la double peine :
· D’une part la destruction de la France, y compris de la France métropolitaine, qui accompagne la « construction » européenne (productions industrielles et agricoles, langue nationale, organisation des territoires, services publics, protection sociale, logement social…). Bien entendu, cette « construction » européenne dominée par Berlin est encore plus aberrante dès lors qu’il s’agit des Outremers !
· La continuité de relations néocoloniales funestes qui permettent aux monopoles capitalistes et à l’Etat bourgeois français de dominer un territoire sans développer toutes ses potentialités. En particulier, une France progressiste sortant de l’UE et en marche vers le socialisme cultiverait les bonnes relations avec les pays de l’Alternative bolivarienne des Amériques (ALBA).
Il n’appartient pas au PRCF de dicter aux populations des DOM-TOM les formes dans lesquelles ils souhaitent vivre une pleine et entière décolonisation : indépendance totale, association ou pas avec la République française sur des bases mutuellement respectueuses et profitables, voire épanouissement plénier au sein d’une nouvelle République française sociale, souveraine, une, laïque et indivisible, émancipée de l’UE et de l’OTAN, coopérant avec les peuples de tous les continents et en marche vers le socialisme.
Dans l’immédiat, le PRCF affirme sa totale solidarité de classe avec la population laborieuse de Guyane pour l’emploi, les services publics, le pouvoir d’achat populaire, l’éducation, la santé et la sécurité publiques.
Le meilleur moyen pour les syndicalistes et les progressistes métropolitains de témoigner leur solidarité aux travailleurs de Guyane est de suivre ICI l’exemple des DOM-TOM où, de manière pacifique, par la grève, les manifestations et les blocages, la population construit le « tous ensemble et en même temps » contre la « pwofitation » capitaliste, ainsi que l’appellent les travailleurs de Guadeloupe.
Face au néocolonialisme « français », à l’impérialisme et au broyeur de l’UE atlantique, la décolonisation finale de l’ex-Empire français et l’émancipation sociale et nationale de la France métropolitaine, des Antilles et de la Guyane font partie d’un même processus d’émancipation anticapitaliste.
pour le PRCF, Georges Gastaud, Jo Hernandez et Antoine Manessis »