Depuis le 3 avril dernier, les cheminots sont en grève. Une bataille du rail pour l’intérêt général. Pour le service public, pour les droits collectifs des travailleurs (statuts, convention collective), contre l’euro dumping social, pour stopper l’ouverture à la concurrence du rail et la privatisation de la SNCF, cette entreprise ferroviaire qui appartient à tous les travailleurs de France.
Ce 5 juin, le Sénat – une chambre d’ultra-droite coalition où l’on ne sait distinguer bleu bonnet et bonnet bleu de LREM et de LR tout court a donc voté la réforme ferroviaire, texte de loi traduisant cyniquement et avec zèle les directives du 4e paquet ferroviaire de la Commission Européenne. N’apportant aucune réponse pour l’avenir et le développement du chemin de fer en France, si ce n’est d’ouvrir grand les portes de la privatisation et du démantèlement de l’entreprise, tout en détruisant les droits des cheminots. Les usagers n’auront rien à y gagner et tout à y perdre. Faut-il rappeler que les prix des billets en Grande-Bretagne où les trains ont été mis en concurrence et privatisés sont 7 fois plus cher qu’en France ? que les trains allemands sont bien plus en retard que les trains en France ? et on pourrait multiplier les exemples.
l’arnaque à la dette de la SNCF
Quant à l’épouvantail de la dette de la SNCF, il serait comique si ce n’était pas si tragique de voir un gouvernement qui pour dresser la population contre ses cheminots agitait les propos populistes d’une dette de la SNCF représentant 1000 € par français, annonce aujourd’hui reprendre 35 milliards d’euros de cette dette dans les prochaines années. En clair, les contribuables français garde la dette de la SNCF, les multinationales, elles, obtiennent les trains, les gares, le réseau ferroviaire et le savoir-faire des cheminots français pour pas un sous, et garderont les milliards de bénéfice. Car il faut le souligner, hors intérêts de la dette, la SNCF est aujourd’hui une entreprise ultra-rentable ! Bref, cher lecteur, tu l’as bien compris dans cette réforme ferroviaire, il n’y a qu’un gagnant, les milliardaires qui vont mettre la main sur un trésor public, et un perdant, la Nation qui se voit dépossédée de cette richesse qu’est la SNCF, de cet outil stratégique pour son avenir et qui en plus devra continuer à payer la dette et ses intérêts.
Nous sommes tous des cheminots.
Oui, la bataille du rail n’est pas que l’affaire des cheminots, oui, l’heure est à serrer les rangs et à relancer la mobilisation. À l’image des cheminots qui malgré des milliers d’euros de pertes de salaire et des feuilles de paye bien souvent quasi blanches ces deux derniers mois, poursuivent et tiennent bon dans la grève. Comme en témoigne les chiffres des taux de grévistes au 26e jour de grève, un quart du personnel de la SNCF en grève, selon les propres chiffres de la direction, et près de la moitié des cheminots roulants.
Le 12 juin il n’y aura pas de train, les travailleurs de la SNCF ont décidé d’une journée sans cheminots.
Retrouvez ci-après l’info lutte de la CGT cheminots et le dossier spécial d‘Initiative Communiste en soutien à la grève SNCF
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L’Europe mène la guerre contre le rail #jesoutienslagrèvedescheminots #grèveSncf
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Le PRCF et les JRCF apportent leurs soutiens aux cheminots en grève #vidéo
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Vidéo : Mon train j’y tiens : parole d’usagers #jesoutienslagrèvedescheminots
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Non Pierre Laurent, l’U.E. n’est pas pour rien dans le démantèlement de la SNCF !
Info luttes n°37 dela CGT Cheminot :
Les chiffres du jour
22,21 %, c’est le taux provisoire de grévistes tous collèges au 25ème jour de grève, selon la direction.
24,88 %, c’est le taux provisoire de grévistes tous collèges au 26ème jour de grève, selon la direction.
42 %, c’est le nombre de français qui trouvent la grève justifiée selon un récent sondage IFOP
Contrairement aux dires du gouvernement et de la SNCF, le conflit entamé le 03 avril 2018 ne s’effondre pas, la mobilisation des cheminots demeure solide.
METTONS LE SERVICE PUBLIC FERROVIAIRE SUR DE BONS RAILS !
Les cheminots sont déterminés à maintenir la pression pour obliger nos dirigeants à mettre la SNCF sur la voie du service public. Les multiples initiatives du week-end en direction des usagers et de la population en témoignent.
Quel que soit le résultat du vote solennel au Sénat le 05 juin 2018, la messe ne sera pas dite sur l’avenir de la SNCF, du service public ferroviaire et des conditions sociales des cheminots. Ce vote, comme celui qui a eu lieu à l’Assemblée Nationale, n’est qu’une étape d’un processus encore long.
Viendra le temps de la rédaction des ordonnances, de la loi de ratification, des décrets d’application, mais aussi celui des négociations sur la Convention Collective Nationale de la branche ferroviaire et du « pacte d’entreprise » cher à Guillaume PEPY.
Ceux qui pensaient en avoir fini avec la mobilisation des cheminots en sont pour leur frais !
Le 07 juin 2018, les ministres des transports européens se réuniront à Luxembourg. Les cheminots sont appelés à se rassembler dès 12h00, place de l’Europe pour dire « Non au dumping social ! » engendré par les différents paquets ferroviaires européens et rappeler que le 4ème paquet ferroviaire n’oblige en rien le gouvernement à ouvrir le réseau français à la concurrence.
D’ailleurs, la ministre des transports le reconnait ! Nous sommes donc bien face à un choix politique délibéré !
C’est ce même choix politique irrationnel qui veut mettre fin au recrutement au statut au 1er janvier 2020. Le « coût » annuel du statut (10 millions d’€) est vingt fois inférieur au budget communication (200 millions d’€) de l’entreprise !
La mobilisation des cheminots a contraint le gouvernement à faire des annonces sur la reprise de la dette avant la fin du quinquennat. Même insuffisantes, elles sont à mettre à l’actif de la détermination des cheminots.
La stratégie proposée par l’interfédérale et validée par les assemblées générales permet de tenir dans la durée et de peser sur les discussions et négociations.
La perspective de tables ronde tripartites réunissant OS, gouvernement et patronat doit permettre d’amplifier le rapport de forces pour que celles-ci conduisent à l’ouverture de réelles négociations y compris sur le cœur de la réforme.
En ce sens, l’appel à faire du 12 juin 2018, une grande journée de mobilisation d’expression de la colère cheminote doit conduire celles et ceux qui ont voté NON lors du VOT’ACTION à concrétiser leur mécontentement par la grève de manière massive !
En route vers la 14e séquence !
Prochain préavis unitaire du 06 juin 20h00 au 09 juin 07h55.