Alors que le patronat de la SNCF présente son bilan financier 2017, les cheminots restent mobilisés avec leur principal syndicat, la CGT cheminot, ce vendredi 27 juillet 2018. Avec un appel à la grève et des manifestations partout en France. Notamment pour dénoncer la répression anti syndicale. La France est secouée par l’affaire d’Etat Benalla qui voit le régime Macron soutenir un des hommes de main de l’Elysée qui tabasse déguisé en policier un manifestant durant la manifestation parisienne du 1er mai 2018. Ce dernier ne fait l’objet d’aucune sanction, Macron indiquant avoir procédé à une suspension de 15 jours, sans suppression de salaires et sans qu’il ne soit vraiement prouvé que Benalla ai été écarté de ses fonction. En revanche, un cheminot « coupable » d’avoir oser allumer une torche fumigène sur un des quais de la gare de Nimes durant une manifestation est menacé de licenciement par le régime Macron !
A noter que le syndicat SUD n’appelle plus à la grève et la mobilisation.
Le bilan financier de la SNCF confirme l’ampleur historique de la grève
Ce 27 juillet, la direction de la SNCF présente son bilan financier. Démontrant que la SNCF est une entreprise publique extrèmement rentable. En 2017 – démentant la propagande du régime Macron et de ses chiens de gardes médiatiques ultra libéraux – la SNCF a dégagé un bénéfice de près de 700 millions d’euros. Ce qui signifie que chaque mois – et sans tenir compte des frais financiers faramineux qui alimentent les banquiers – chaque cheminots produit en moyenne un bénéfice de 416€ ! Preuve que ce n’est pas les statuts et les droits des cheminots qui coutent !
S’agissant des 36 jours de grèves contre la réforme ferroviaire, le patronat de la SNCF produit également un bilan financier. La mobilisation massive des cheminots dans un mouvement de grève historique a conduit à mettre la plupart des trains à l’arrêt. Quoi qu’en ait dit la propagande mensongère de la direction de la SNCF, porte voix du gouvernement. Il est annoncée une perte de chiffre d’affaire de 770 millions d’euros. 600 millions en raison des titres de transports non vendus, 60 millions d’euros s’agissant du transport de marchandises et 110 millions d’euros dans la perte de recettes de péages de SNCF réseaux. Les mesures d’indemnisation des usagers auraient elles couté 120 millions d’euros, les bus de substitution pour briser la grève 40 millions d’euros.
Dans son bilan financier, la SNCF annonce également avoir procédé à la retenu de 100 millions d’euros de salaires des cheminots. Un chiffre qu’il faut prendre avec prudence puisqu’on ne peut le vérifier. Ce chiffre permet déjà de démentir les taux de gréviste communiqués tout au long de la grève SNCF. Démontrant que le régime macron n’est pas le dernier à manipuler les fausses informations. Au passage, ce bilan financier permet de démontrer que le problème de la SNCF ce n’est certainement pas le salaire des cheminots. En effet, en versant le travail payé 100 millions d’euros produit… 790 millions d’euros de chiffre d’affaire ! Les cheminots sont donc extrêmement rentables. Et on comprend donc bien le pourquoi de la volonté féroce du régime Macron, en application des ordres et directives européennes, de privatiser la SNCF.
25% des cheminots ont fait grève durant
Il y a 146 000 cheminots travaillant à la SNCF, et leur rémunération moyenne brute est de 3090 par mois (identique au 2912 € en moyenne pour l’ensemble des salariés chiffre de l’INSEE) hors cadre dirigeant et ingérieur, cette rémunération moyenne baisse à 2456 € . En moyenne le salaire versé par la SNCF par journée de travail à un cheminot est donc d’environ 130 € . Ce qui permet de dénombrer le norme de jours de grève non payés par la SNCF et donc de connaitre le taux moyen de grévistes durant les 36 jours de grève du mouvement.
- 769 230 jours de grèves non payés
- soit 21 367 grévistes en moyenne chaque jour de grève
- soit un taux moyen de gréviste de 24%. En effet, les 146 000 cheminots ne travaillent pas 365 jours par an, mais comme tous les salariés en France environ 220 jours. Chaque jour c’est donc environ 88 000 cheminots qui travaillent pour la SNCF.
- Ce haut niveau de mobilisation traduit la participation massive des cheminots. La quasi totalité des cheminots aura au moins participé à une journée de grève. Désaveu cinglant de la clique patronale autour de G Pepy et M Vichera qui saccage la SNCF et qui malgré leu tragique bilan avec la multiplication des catastrophes ferroviaires telle celle de Brétigny n’ont eu de cesse que de poursuivre leur entreprise de destruction de ce service public appartenant à tous les français.
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Info luttes n°52 – CGT Cheminots
Le chiffre du jour :
21 millions d’euros, c’est ce que rapportent les cheminots chaque jour à l’entreprise.
Les mots ne manquent pas de la bouche ou de la plume de certains commentateurs qui parcourent les plateaux télé pour décrédibiliser la bataille que nous avons décidé de poursuivre pour l’écriture d’une nouvelle loi et le développement de la SNCF.
UNE BATAILLE DE LONGUE HALEINE !
La loi qui a été votée n’entrera réellement en vigueur que le 1er janvier 2020.
Le gouvernement doit maintenant préparer sa mise en oeuvre, notamment en dévoilant les conséquences des mesures imposées, qui vont être en contradiction avec les promesses faites aux yeux de tous.
Parallèlement, la CGT va continuer à s’investir dans la construction d’une CCN de haut niveau, comme elle l’a fait depuis le début de l’ouverture des négociations en 2014. Agir de la sorte n’est pas un abaissement de nos exigences, mais bien une volonté de préserver et gagner des droits nouveaux pour tous les cheminots et salariés du ferroviaire.
De son côté, la Direction de l’entreprise va présenter son plan stratégique dans le cadre du Conseil de Surveillance du 27 juillet prochain.
Ce plan stratégique donnera lieu à des tables rondes avec les Organisations Syndicales pour bâtir un « pacte d’entreprise ».
La future loi sur les mobilités, qui doit être discutée à l’automne, va réaborder les sujets ferroviaires, particulièrement le financement des infrastructures. 1 des 3 scenarii du rapport Duron sera alors retenu et ponctuera l’avenir de milliers de kilomètres de lignes, notamment en proximité.
Nous ne pouvons rester spectateurs de cette purge annoncée du Réseau Ferré National.
La CGT estime que les trois volets sont étroitement liés (loi, CCN, pacte d’entreprise).
Nous devons continuer la lutte pour gagner :
- L’abrogation des dispositions législatives mettant en oeuvre le « pacte ferroviaire » et gagner une nouvelle loi (retour au Statut d’EPIC, maintien et amélioration du statut des cheminots, unification de la SNCF) ;
- Des conditions sociales : maintien et amélioration de notre régime spécial de prévoyance et de retraite et de la Sécurité Sociale (RH0254), CCN de haut niveau, sécurité de l’emploi, régularisation de l’emploi précaire, protection sociale ;
- Le développement du service public ferroviaire : plan de relance du fret, ressources allouées aux collectivités pour le développement TER, relance TET (transversales, trains de nuit), emploi, avenir des sites ferroviaires, ré-internalisation des charges de travail, organisation intégrée de la production, augmentation générale des salaires et pensions.
LA RÉACTION INDIGNE D’UNE DIRECTION REVANCHARDE !
M. Pépy et son staff, non contents de saborder l’entreprise depuis des décennies, ont décidé de faire payer le prix fort aux cheminots qui luttent pour conserver une entreprise ferroviaire publique et… leur boulot.
Il est vrai que pour le COMEX, il n’est pas acceptable de s’opposer à eux qui « scient la branche »… puisque cela fait longtemps qu’ils ont la hache en main.
N’en déplaise au COMEX, la Fédération CGT des cheminots ne laissera pas faire !
Alors que plus de 70 % des cheminots ont, à un moment ou un autre ces derniers mois, exprimé par la grève leur opposition à cette loi, confirmée par le résultat du Vot’action, le gouvernement et la direction d’entreprise ont beau jeu de vouloir museler la contestation (désinformation, coups tordus, attaque du droit de grève et répression / sanctions envers les cheminots grévistes).
La direction matraque depuis plusieurs semaines des militants syndicaux en proposant des niveaux de sanction disproportionnés par rapport aux faits qui sont reprochés.
Notre camarade Jean-François Randado est sous le coup d’une radiation des cadres.
La séance plénière du CE Maintenance et Travaux du 27 juillet prochain a pour seul point à son ordre du jour le licenciement de Jean-François.
Pour dénoncer l’acharnement dont font l’objet de nombre cheminots et défendre Jean-François, un rassemblement est organisé ce même jour, rue de Dunkerque, à Paris, à 8H30.
IMPACT DE LA GRÈVE
Dans son Temps Réel N°68 du 20 juillet dernier, la direction du GPF annonçait que la grève qui s’est déroulée avait coûté 790 millions d’euros.
Cela aurait pu coûter beaucoup moins cher si gouvernement et direction d’entreprise avaient bien voulu entendre les cheminots, négocier avec leurs représentants et répondre à leurs légitimes revendications.
Par sa communication, la direction reconnaît implicitement que les cheminots, avec leurs conditions sociales, rapportent 21 millions d’€ par jour à l’entreprise. Alors pourquoi vouloir supprimer le statut et vider le RH0254 de son contenu ?
Gageons que la direction du GPF mettra autant de ferveur à démontrer les bienfaits de l’ouverture à la concurrence du Fret SNCF depuis 2006, de la mise en place de l’EAS, de l’externalisation et de la sous-traitance ? Quelle plus-value pour le service public ?
Ce qui coûte aujourd’hui au service public ferroviaire, c’est que ses dirigeants se comportent comme des financiers et font du business avec de l’argent public !
Tous au rassemblement le 27 juillet, Rue de Dunkerque, à Paris, à 8h30 et au rassemblement devant la direction de l’entreprise, place aux Etoiles, à Saint-Denis, à 11h00.