Débats sur le Traitement du Covid 19 – UNE RÉFLEXION de la Commission Santé du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF) – 27 mars 2020
La polémique gonfle à propos de l’administration qui est faite à Marseille par le professeur Didier Raoult et son équipe d’un traitement à base d’hydroxicloroquine associée à un antibactérien à large spectre. Après bien des tergiversations de la part des institutions sanitaires et du ministère de la Santé, des tests scientifiques sont enfin organisés à l’échelle internationale (incluant la chloroquine et d’autres molécules) et l’on nous promet des résultats scientifiques en béton pour… dans quatre semaines : tel est le rythme habituel des validations scientifiques et cela n’appelle aucun commentaire : la rigueur scientifique, que les philosophes classiques appelaient la « certitude théorique », a ses exigences incontournables. Mais tel n’est pas le rythme des personnes qui tombent actuellement comme des mouches dans les hôpitaux, chez elles ou en EHPAD au grand désespoir de leurs parents, de leurs amis et de leurs soignants dépourvus de tout traitement à visée proprement étiologique autre que celui qui semble fonctionner efficacement à Marseille.
Les exigences de la science dure sont incontournables et doivent être respectées comme telles, nul n’en disconvient ; mais le rôle d’une médecine d’urgence, voire « de guerre », comme le dit Macron, c’est-à-dire d’une médecine qui se sert de la science mais dont l’objectif éminemment pratique est de SOIGNER ICI ET MAINTENANT, est-il d’attendre les bras ballants et les yeux humides la certitude scientifique, quand des milliers de vies sont en jeu ? Ne faut-il pas parfois, surtout dans une « guerre » (dixit E. Macron), se contenter provisoirement de ce que les fondateurs de la science moderne comme René Descartes appelaient la « certitude pratique », celle qui fait que l’on va se promener chaque jour sans avoir la certitude démontrée qu’une météorite ne va pas nous écraser cent mètres plus loin. Quand on a en main toutes les données biomédicales disponibles au temps T, qu’on a informé le patient et sa famille et qu’on a mesuré les risques d’intervention comme les risques de non-intervention, il peut arriver qu’on fasse ce que conseillait Napoléon Bonaparte en matière de guerre : « on s’engage et on voit… ».
D’autant que les praticiens de La Timone à Marseille sont des infectiologues mondialement reconnus* et que leurs résultats pratiques sont spectaculaires en terme de réduction, voire d’élimination de la charge virale des personnes infectées : cela n’est pas rien, tant pour la guérison éventuelle des patients que pour la réduction des risques de contagion, même si cela ne suffit pas pour éliminer les lésions pulmonaires perpétrés par le virus avant l’administration du traitement (d’où la nécessité de détecter largement et de soigner en amont des formes graves).
En outre, comme le rappelle le professeur Chabrière et comme le savent toutes les personnes qui sont soignés au Plaquenil pour un lupus (lire ici un témoignage) ou pour prévenir le paludisme, la nocuité de la chloroquine, connue et administrée depuis longtemps, est tout à fait relative et contrôlable quand elle est prise sous ordonnance médicale et en tenant compte des traitements associés, de la co-morbidité ou des risques spécifiques du patient.
Dans ces conditions, il serait aberrant que, par dogmatisme ou par allégeance à tel ou tel groupe de pression médical, de tous intérêts capitalistes, voire de toute coterie mandarinale existant en France (on connaît par ex. l’hostilité passionnelle de l’ex-directeur de l’INSERM, mari d’Agnès Buzyn, à l’encontre de l’IHU de Marseille), le message passé par les autorités en direction des Français soit principalement d’attendre au moins quatre semaines avant qu’un médecin puisse utiliser le protocole mis en œuvre à Marseille. Dès maintenant, et dès la détection de la maladie, si le praticien ou si le service hospitalier en jugent ainsi en leur âme et conscience et en accord avec le patient, les médecins doivent avoir le feu vert pour utiliser le traitement de leur choix, y compris bien sûr en amont des formes graves s’ils le jugent utile, et c’est le devoir de ce gouvernement toujours en avance d’une guerre sociale et en retard de plusieurs guerres sanitaires que de donner au corps médical les moyens de masse de détecter les personnes infectées. Comme le permet la déontologie médicale et comme le prescrit le Serment d’Hippocrate, LES MÉDECINS DOIVENT POUVOIR CHOISIR EN LEUR ÂME ET CONSCIENCE LA MEILLEURE MANIÈRE DE SOIGNER EN CONCERTATION AVEC LES PREMIERS INTÉRESSÉS : LES MALADES, pourvu que tous les risques d’agir ou de ne pas agir soient connus et pesés.
Les institutions médicales ne sont pas là pour empêcher les praticiens de terrain de soigner et de prendre leurs responsabilités mais pour les aider à les prendre en connaissance de cause. Aux antipodes de l’imprévoyance teintée d’euro-austérité des gouvernements maastrichtiens successifs, le devoir d’un vrai gouvernement républicain « en marche » serait de produire, de stocker et de distribuer en masse les moyens médicaux et médicamenteux nécessaires pour qu’il n’y ait pas un seul trépas évitable de plus dans notre pays. Le devoir des institution sanitaires françaises est enfin de tenir compte avec impartialité des résultats scientifiques accumulés depuis des mois par la Chine populaire ou à Cuba au lieu de nourrir, par préjugé sinophobe, anticastriste ou anticommuniste, le grossier préjugé eurocentrique que la seule recherche valide est celle qui est organisée en Europe ou aux États-Unis. Le virus se moque des frontières de votre nouvelle guerre froide, Mmes et MM. Macron, Merkel et Cie !
EN RÉSUMÉ L’OBJECTIF DE SAUVER DES VIES DOIT PASSER AVANT LES PRÉJUGÉS, LES CONFLITS D’INTÉRÊTS DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ET LES QUERELLES MANDARINALES.
*cela ne signifie nullement que nous méconnaissions les contestations notamment syndicales dont le fonctionnement du service du professeur Raoult a pu faire l’objet. Le fonctionnement de la médecine en France est un sujet global que ne traite pas la présente réflexion, mais pour l’heure, et alors qu’il y a des enjeux de vie et de mort
Pour faire suite à ce sujet, je partage la pétition d’un médecin demandant l’autorisation pour les médecins de ville de prescrire le plaquenil.
http://chng.it/mNFVLjG8fx
Ne lâchons rien.
A. L.