Le Président de la République Française est un humoriste. Surnommé par la presse « Monsieur petites blagues », il vient de nous en faire une nouvelle qui s’approche du gag répétitif de l’inversion de la courbe (du chômage).
Le 2 juillet 2014, son ministre de l’Economie, le sieur Arnaud Montebourg, décorait de la Légion d’Honneur son nouveau copain Alain Bénichou, dont il avait fait connaissance à l’inauguration de l’ISC Lille. Normal, le président d’IBM en était alors à son 2ème PSE en douze mois, avec à la clé la destruction de 1200 emplois. Ça méritait bien l’embrassade du ministre du Redressement productif …
Montebourg s’étant de lui-même mis au placard chez Habitat, Hollande a voulu faire mieux. Dès le 10 septembre, il a gentiment reçu, dans son abri de jardin élyséen, le couple endimanché Ginni-Alain. Mais les mains vides ! Sauf peut-être à distribuer un flot de promesses, ce qu’il sait si bien faire.
La situation était gênante : Bénichou décoré, Rometty frustrée, la hiérarchie ridiculisée. Cela ne pouvait durer pour la fierté yankee …
Think ! lui a susurré un bon génie communiquant. Eureka ! s’est alors dit le Président : « ce que Montebourg a fait dans le béton de Bercy pour Alain, je vais le faire sous les dorures et lustres en cristal de mon Palais ! ». La classe … Et puis, c’est quand même plus sympa de claquer la bise à Ginny que de se faire embrasser par papy Dassault ravi que je lui ai vendu quelques Rafales.
Restait à trouver un motif pour cette nouvelle Légion d’Honneur. Il n’y a pas eu à chercher loin. IBM n’a pas manqué de rappeler à l’Elysée que Rometty, question suppressions d’emplois, jouait en Ligue des champions : 55 000 dans le monde pour la seule année 2014. Alain Bénichou, à côté, joue « petit bras ».
Et c’est ainsi que ce 24 juin, notre Président (de la République) a félicité notre Présidente (de la Corp) sous le regard attendri de Jacques Attali (Président de plus rien), et sans doute, loin dans l’assemblée, de notre Président (d’IBM-France).
Il a de la chance, François Hollande. Pendant les deux ans qu’il lui reste, il peut encore se faire quelques remakes avec Ginny : Commandeur, Grand Officier, Grand Croix. Pour cette dernière dignité, il y a toutefois un impératif absolu : c’est que Mme Virginie Rometty ait ramené IBM à la taille d’une PME. Une médaille, un titre, ça se mérite !
Quant à M. Alain Bénichou, nul doute qu’Arnaud Montebourg lui aura alors trouve un refuge au rayon casseroles d’Habitat.
PS: Alain Benichou, grand patron IBM France – Ginni Rometty, grande patronne IBM dans le monde
source : http://www.cgt-ibm.fr/?p=2186
La CGT interpelle François Hollande avant son entretien avec V. Rometty et A. Bénichou
Ce mercredi 10 septembre 2014, le président de la République François Hollande recevait Virginia Rometty, patronne d’IBM depuis près de deux ans, et Alain Bénichou, président d’IBM France. La CGT d’IBM-France a réagi en faisant parvenir préventivement une lettre ouverte à François Hollande (à lire à la fin de l’article, ou lien ci-contre), pour l’informer que la filiale française de Big Blue est en train de se vider de sa substance, et qu’elle est appelée à disparaître à terme, du fait des choix exclusivement boursiers de la maison-mère.
La danse du ventre d’IBM France devant les Pouvoirs Publics
Deux mois après qu’Arnaud Montebourg ait décoré Alain Bénichou de la Légion d’Honneur (le seul mérite du Président d’IBM France ayant été de supprimer massivement les emplois), c’est François Hollande qui reçoit à l’Elysée la CEO d’IBM Corp, Virginia Rometty, en compagnie de M. Bénichou.
La CGT est particulièrement heurtée du fait que les Pouvoirs Publics français montrent au plus niveau une telle proximité avec une multinationale qui détruit méthodiquement ses emplois en vue d’un démantèlement total. D’un côté les politiques appellent au « patriotisme économique », mais de l’autre côté ils acceptent de faire des risettes au « serial job killer » qu’est IBM. On pourrait en sourire, mais ce sont les salariés qui trinquent, et c’est la collectivité nationale qui subit cette destruction des emplois, aggravant encore plus le chômage et les difficultés économiques du Pays.IBM-France est en voie d’autodestruction
IBM-France est en voie d’autodestruction, en se séparant de nombreux domaines d’activité, et en délocalisant ce qui reste de développement informatique au profit des pays offrant les plus bas coûts (ce qui n’est même plus le cas de l’Inde et de la Chine).
La CGT alerte depuis longtemps sur le démantèlement programmé d’IBM-France. Nous rappelons sans cesse les chiffres de pertes d’emplois, particulièrement effarants. Nous les avons à nouveau fournis à François Hollande.
IBM a toujours su se faire valoir auprès des Pouvoirs Publics. Mais les discours tenus ces derniers temps s’éloignent tant de la réalité que la CGT ne peut rester silencieuse. En effet, le démantèlement d’IBM-France est en marche, programmé par la Corp à Armonk, aux US.
En France, IBM joue au bonneteau avec le Gouvernement pour masquer la réalité des destructions d’emplois. Un nouveau centre de services a été créé à Lille, avec une politique de bas salaires clairement affichée (et la perte de la Convention collective de la Métallurgie). La Région Nord-Pas-de-Calais s’est engagée pour 200.000 euros, en échange d’une promesse de création de 700 emplois en cinq ans (promesse, promesse …). Mais simultanément, les PSE 2013 et 2014 ont liquidé à IBM-France 1200 emplois, et plus de 300 sont en cours d’externalisation !
La filière informatique est essentielle pour la France. Il faut la défendre, et il faut bloquer la destruction des emplois organisée par les grandes multinationales. La CGT monte régulièrement au créneau pour faire entendre la voix des travailleurs, mais les différentes politiques gouvernementales n’ont jamais pris réellement en compte cette problématique des grands groupes étrangers qui vident les économies occidentales de leur substance. Il en est pourtant de l’avenir de dizaines de milliers de salariés.
Les relations actuelles particulièrement « amicales » entre les Pouvoirs Publics et les dirigeants d’IBM ne doivent pas conduire à fouler aux pieds les intérêts des salariés de Big Blue en France. La CGT s’insurge sur le fait que ceux-ci puissent être passés par pertes et profits par IBM. Le secteur public est un grand client d’IBM, des centaines de millions d’euros sont en jeu chaque année : l’Etat doit faire valoir en échange le maintien de l’emploi et la prise en compte des intérêts des salariés.