Certains, comme le toujours si « modéré » Jean-Claude Mailly, louvoient. D’autres, comme Laurent Berger, assument d’avance la casse du Code du travail et des conventions collectives tout en suppliant Macron d’y mettre les formes.
Le SNES-FSU, qui trouvait des vertus aux primaires PS et qui ne s’est jamais posé la question du vote Mélenchon, publie un numéro de l’UE enfin alarmiste sur le programme de Macron, connu depuis des mois : pourquoi ne l’avoir pas fait avant le second tour, ce qui n’eut aucunement interdit d’appeler les enseignants à faire baisser les voix du FN ?
D’autres syndicats, qui n’ont guère pris leurs responsabilités avant le 1er tour, et qui ont même rabattu sur le loup Macron en criant uniquement au loup FN (mais il y avait DEUX loups au second tour !), roulent les mécaniques alors que les ordonnances sont prévues pour cet été et que c’est donc MAINTENANT, quitte à interférer avec ces législatives à haut risque, qu’il faut sonner l’alarme… et engager l’action !
Bref, il y a quelque chose d’exaspérant à voir certains dirigeants confédéraux ou fédéraux qui sont restés l’arme au pied de septembre à mai, en respectant religieusement le calendrier électoral bourgeois, et sans dénoncer le pilotage euromédéfien grossier des programmes Fillon et Macron, se mettre à sonner le tocsin UNE FOIS que le gouvernement est installé. Attendront-ils maintenant que Macron (au besoin aidé par les LR et le PS) dispose de la majorité parlementaire et qu’il ait fait adopter les Ordonnances au mois de juillet pour envoyer de nouveau les « convaincus » dans la rue sans plan de lutte arrêté, sans remise en cause de l’UE, sans la moindre autocritique sur la manière éparpillée dont ont été menées les luttes perdantes de 2003, 2007, 2010, 2016 ? Les syndicalistes rouges « de base » ne veulent plus jouer le rôle de piétaille sacrifiée : quand les états-majors conduisent sans cesse à la défaite et que cela se paie par des milliers de militants réprimés, la moindre des choses pour ces derniers est de peser sur la tactique des luttes. Et de peser ENSEMBLE.
C’est pourquoi, nous, militants franchement communistes et syndicalistes de classe qui avons participé aux grèves, aux blocages, aux manifs coincées entre CRS et casseurs manipulés, nous sommes aussi légitimes que d’autres à appeler les travailleurs, en cette veillée d’armes des Ordonnances Macron contre le Code du travail à :
Demander à nos syndicats de lutte de se concerter maintenant ENTRE EUX, en amont de la « concertation » Macron, en ignorant les dirigeants jaunes de la CFDT, et à décider dès maintenant, avant le 1er tour des législatives, d’une action nationale pour l’abolition de la loi Travail et contre l’ensemble des projets de l’UE-MM (UE, Macron, MEDEF) contre les conventions collectives, contre l’Éducation « nationale » et les qualifications et diplômes nationaux, contre les statuts, le Code du travail, les retraites, les indemnités chômage…
Mettre en cause clairement, non seulement Macron, mais l’UE dont la feuille de route dictée (et sur quel ton !) au gouvernement français dès l’élection de Macron comporte toutes les mesures destructives que nous allons combattre. Ménager l’UE pour ne pas déplaire à la Confédération européenne du travail (CES) : il faut en finir !
L’Europe des luttes, comme le « tous ensemble » des travailleurs de France, implique que cesse toute complaisance envers une « construction » européenne entièrement tournée contre les peuples ou avec des courroies de transmission patronales comme la CES qui ont sciemment bloqué les convergences internationalistes contre la Loi Travail (France), le Jobs Act (Italie, comme son nom ne l’indique pas) et la Loi Peeters (Belgique).
Dans l’immédiat, les syndicalistes de lutte qui comprennent combien les confédérations sont empêtrées dans leur soutien paralysant à l’UE et dans la complaisance pseudo — « apolitique » qui en résulte à l’égard des gouvernements sociaux maastrichtiens successifs, ont tout intérêt à se concerter, car le « tous ensemble des travailleurs » commence par le tous ensemble des syndicalistes rouges.
Concernant les communistes, le PRCF redit qu’il n’y a rien à attendre d’un Pierre Laurent qui fut le premier à appeler à voter Macron, au soir du 1er tour, au lieu d’appeler — comme l’a fait le PRCF — à faire baisser les voix FN SANS légitimer Macron par nos votes. Plus que jamais, allons aux entreprises pour refuser l’« état de grâce », alerter sur la casse connexe des acquis et du pays, unir le drapeau rouge au drapeau tricolore contre l’UE, le MEDEF, Macron et Le Pen. Communistes, avançons ensemble un programme clair de Frexit progressiste, de nationalisations démocratiques, de coopération internationale et de marche au socialisme. Ce n’est pas quand les vrais communistes, travailleurs et syndicalistes comme les autres, interpellent franchement leurs camarades de lutte que l’indépendance syndicale est en danger ; c’est au contraire quand les militants politiques et syndicaux de la classe ouvrière se divisent sous le prétexte hypocrite d’« apolitisme », que le MEDEF, l’UE et les sociaux-libéraux infectent nos syndicats et paralysent les luttes pendant que le patronat, lui, n’hésite pas à « faire de la politique ».
Nous voulons résister, contre-attaquer, gagner en prenant appui sur les luttes de GMS, de Tati, d’EDF, et en les élargissant. Ensemble, n’hésitons pas à construire MAINTENANT le barrage contre les Macro-Ordonnances de casse !
Georges Gastaud commission Luttes et syndicalisme du PRCF
Les grèves en cours:
- du transport de matières dangereuses dès le 26 mai 2017
- chez Galliance à Nueil-les-Aubiers du 24 au 27 mai 2017
- des agents territoriaux du Havre dès le 24 mai 2017
- au centre hospitalier d’Auch depuis le 23 mai 2017
des Bus Verts dans le Calvados depuis le 22 mai 2017 - à l’hôpital de Saint-Claude depuis le 22 mai 2017
- à l’hôtel Campanile Eiffel à Paris depuis le 16 mai 2017
- dans les cantines scolaires de Bobigny depuis le 15 mai 2017
- des bus Ntecc à Alès du 11 au 31 mai 2017
- à l’hôpital des enfants du CHU de Toulouse depuis le 11 mai 2017
- …
Les grèves à venir:
- chez France 3 Limousin à partir du 29 mai 2017
- des travailleurs sociaux de Charente le 30 mai 2017
- dans le secteur de la santé dans le Loir-et-Cher le 31 mai 2017
- des agents territoriaux de Châtellerault le 1er juin 2017
- …
Revue de presse des luttes
Transport : Grève illimitée des transporteurs de matières dangereuses dès le 26 mai !
SOURCE : le site confédéral de la CGT
Les transporteurs de matières dangereuses, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats de transports CGT, qui ont entamé avec le patronat des négociations, ont appelé à la cessation d’activités dès le 26 mai, et ce pour une durée illimitée. À l’origine de ce mouvement de grève, une absence de dialogue social, et un mépris du patronat vis-à-vis des revendications des transporteurs, comme nous l’explique Stanislas Michaud, de la CGT Transports :
La grève des conducteurs de camions de carburant, très suivie en Ile-de-France
Source : L’express
D’après la CGT, 70% des conducteurs de camions de transport de carburant d’Ile-de-France seraient en grève ce vendredi.
Ce vendredi matin, les dépôts de carburants de l’Ile-de-france tournent au ralenti. Dans la plupart d’entre eux, les conducteurs de camions de transport de carburant sont entrés en grève. La CGT fait état d’une moyenne de « 70% de grévistes en région parisienne. « Seul le dépôt de Grigny fonctionne normalement », selon Fabrice Michaud, secrétaire fédéral à la CGT-Transports. Côté région, « la mobilisation débute à Donges » en Loire-Atlantique et des conducteurs sont également mobilisés à La Rochelle.
L’appel à « un mouvement illimité » avait été lancé par la CGT, avec l’objectif d’améliorer les conditions de travail de la profession. Les militants du syndicat s’étaient déployés dans la nuit aux entrées des différents dépôts de carburant franciliens pour « convaincre » les salariés de cesser le travail.
« Demain, on remet le couvert »
Cette grève, qui n’est pour l’instant accompagné d’aucun blocage ou barrage, a été déclenchée en plein week-end de l’Ascension. Elle pourrait entraîner des difficultés d’approvisionnement dans les stations essence qui ont une autonomie de trois jours. La CGT a toutefois indiqué qu’elle n’était pas prête à lâcher l’affaire pour autant. « Demain, on remet le couvert », a ainsi prévenu son porte-parole. Ce dernier souhaite que les entreprises de transport prennent mieux en compte au sein de la convention collective du transport routier, des « spécificités » propres aux matières dangereuses. Parmi ses revendications: une durée journalière de travail maximale de 10 heures, un suivi médical semestriel spécifique, un taux horaire minimal de 14 euros de l’heure et un treizième mois.
Un conducteur « transportant 38.000 litres de carburant ou 24 tonnes d’acide est payé 9,73 euros de l’heure », alors qu’il doit obligatoirement « être titulaire de certificats spécifiques obtenus après des examens » devant être renouvelés « tous les 5 ans », rappelait récemment la CGT à ce titre dans un tract.
500 ans du Havre. Les agents de la Ville en grève reconductible
Source : Ouest France
Les syndicats FO et CGT des agents territoriaux du Havre réclament une revalorisation de leur régime indemnitaire. Un préavis de grève reconductible à partir du 24 mai est déposé. . Ils réclament une revalorisation de leur régime indemnitaire (RIFSEEP) et revendiquent une égalité de traitement entre les agents.
Le Campanile Tour Solidarité se poursuit !
Source : CGT
En grève illimitée depuis le vendredi 16 mai 2017 à 9h, les salariés continuent leur mouvement au Campanile Tour Eiffel, au 30 rue St Charles à Paris 15ème.
Mardi 30 mai à 12h, ils manifesteront devant le Campanile Bagnolet, 2ème étape des rassemblements solidaires des Campanile.
Ce même jour, se tiendra la 1ère réunion du nouveau Comité central d’entreprise issu des dernières élections dans l’entreprise. Pour les grévistes du Campanile Tour Eiffel se sera une nouvelle occasion de se faire entendre par la direction de LOUVRE HOTELS GROUP qui, pour l’instant, fait la sourde oreille !
D’ores et déjà, La CGT HPE et les grévistes du Campanile Tour Eiffel tiennent à remercier les élus du Comité d’entreprise Ile de France Nord Nord-Ouest qui ont voté à l’unanimité, tous syndicats confondus, une motion de soutien à nos camarades et demandé à la direction d’ouvrir en urgence des négociations.
Alors que LOUVRE HOTELS GROUP se présente comme un « modèle de dialogue social », son objectif depuis un an est clair : casser l’équipe du Campanile Tour Eiffel pour éviter que la détermination sans faille des salariés à avoir des conditions de travail décentes ne s’étende à d’autres hôtels.
Mais, comme déjà l’an dernier, lors de la formidable grève de 28 jours des salariés du Campanile Tour Eiffel, LOUVRE HOTELS GROUP n’a toujours pas pris la mesure du mécontentement des grévistes.
Avec leur syndicat CGT HPE, les salariés revendiquent :
100% du 13ème mois de salaire dès 2017 et non en 2020. Après avoir obtenu 75% du 13ème mois lors de la grève de 2016, la direction qui a été contrainte de généraliser le 13ème mois à toutes ses filiales sur 4 ans, a voulu punir nos camarades en reculant à 2020 les 100%.
Refus de la modulation du temps de travail pour les temps partiels.
Augmentation du temps de travail des femmes de chambres (internalisées grâce à la grève de 2016) de 25 à 30 heures par semaine, au lieu de privilégier de nouvelles embauches avec des contrats précaires.
Arrêt des pressions permanentes sur les femmes de chambres à qui on demande de dépointer puis de retourner travailler (digne de la sous-traitance !).
Mise en place d’une prime d’ancienneté, d’une prime de nuit de 25 € par nuit travaillée, d’une prime d’habillage de 230 € par an comme dans les 4 hôtels de l’ancien pôle luxe
Arrêt des pressions, du mauvais traitement et du harcèlement contre les syndiqués CGT qui ont mené la grève victorieuse l’an dernier :
Alors que notre collègue veilleur de nuit, syndiqué CGT, demande depuis longtemps, pour des raisons de santé, à travailler en journée, la direction, qui a créé un poste de jour, a préféré embaucher une personne externe à l’hôtel pour ne pas satisfaire la demande de notre camarade.
Depuis un an (la fin de la grève) la sous-directrice (syndiquée CGT) est mise à l’écart ; l’accès au bureau de la directrice et à la boite manager lui sont interdits ! On lui refuse tout échange constructif.
Un autre élu CGT subit des pressions permanentes.
La CGT-HPE appelle à des rassemblements de solidarité devant les hôtels Campanile. JIN JIANG INTERNATIONAL doit négocier !
Hôpital d’Auch : Ras le bol ! grève illimitée des personnels de restauration
Source : FSC
Soutenue par la CGT, grève illimitée depuis mardi des personnels du service de restauration du centre hospitalier. Un sous-effectif chronique asphyxie le service.
Décidément les temps sont durs pour le pôle santé auscitain. Alors que les personnels de la polyclinique de Gascogne s’inquiètent vivement pour l’avenir de leur établissement (cf. édition du mercredi 24), que le centre hospitalier spécialisé reste mobilisé dans un bras de fer avec l’Agence régionale de la santé, que l’on apprend encore que le bloc opératoire de l’hôpital frisant la crise de nerfs a flirté avec une «grève-fermeture»… voilà que le service restauration de ce même centre hospitalier montre une certaine indigestion. Depuis mardi en effet, épaulée par le syndicat CGT, une grève illimitée a été entamée par le personnel de cuisine ! Disons-le tout de go, évidemment, les repas aux malades restent normalement assurés. La diète concerne uniquement le personnel du site et, éventuellement, les visiteurs de malades.
Huit renforts souhaités
«Depuis plusieurs mois, les personnels de la cuisine et leurs représentants de la CGT alertent la direction sur les manques d’effectifs et la dégradation continue des conditions de travail.
Dès 2016, lors d’actions pour un paquet de problèmes à régler, nous avions notamment ciblé les dysfonctionnements de la cuisine centrale, indique Julien Mascaras, secrétaire adjoint CGT du site. Le service s’affiche en sous-effectif chronique, du fait en particulier du non-remplacement d’arrêts maladie, dont certains de longue durée. 14 arrêts non remplacés ! Et avec l’épuisement du personnel ça ne risque pas de s’arranger.»
Et le secrétaire adjoint d’expliquer le déclenchement de ce mouvement en cette fin de mois de mai : «Nous arrivons aux congés d’été. Les agents vont-ils pouvoir partir ? Si oui, quid de la situation des collègues qui restent en postes ? Avant la catastrophe annoncée, on dit «stop» ! Nous voulons un renfort de 8 personnels jusqu’à fin septembre. La direction en accepterait 5… on ne passera pas. Le mur arrive !» Et le syndicaliste de pointer du doigt en forme de soupçon accusateur : «A se demander s’il n’y a pas une volonté de laisser faire : en effet, la direction cherche à supprimer des fonctions dites supports pour externaliser. Blanchisserie, ateliers… restauration !»
«Il n’y a aucune intention cachée, rétorque Julien Couvreur, le directeur. La preuve : nous avons mis en place une commission paritaire de réflexion (N.D.L.R. : 10 agents et 2 membres de la direction réunis 2 heures les jeudis depuis janvier) pour pérenniser le service.»
Négociations : vers un accord ?
Bien qu’absent mardi une bonne partie de la journée, alors que l’organisation syndicale CGT souhaitait ardemment le rencontrer pour ouvrir des négociations, le directeur du centre hospitalier a «pu avoir depuis plusieurs temps de discussions» avec les représentants du personnel et/ou l’encadrement. Des propositions en ont été tirées et ont été présentées par ses soins aux agents de la restauration. «Au regard des plannings prévisionnels d’été, nous pouvons afficher de 6 à 7 renforts selon les semaines, indique le directeur. Ainsi, les personnels qui le souhaitent pourraient obtenir 3 semaines de congés et nous pourrions même solder une partie des heures supplémentaires», affirme le directeur. Heures sup’ en suspend qui s’établissent tout de même à «5 300 heures», selon le syndicat ! Sans parler des «140 jours de congés 2015 et 2016 ou encore des 400 jours de récupération», qui seraient eux aussi en attente…
Soutenue par la CGT, grève illimitée depuis mardi des personnels du service de restauration du centre hospitalier. Un sous-effectif chronique asphyxie le service.
Décidément les temps sont durs pour le pôle santé auscitain. Alors que les personnels de la polyclinique de Gascogne s’inquiètent vivement pour l’avenir de leur établissement (cf. édition du mercredi 24), que le centre hospitalier spécialisé reste mobilisé dans un bras de fer avec l’Agence régionale de la santé, que l’on apprend encore que le bloc opératoire de l’hôpital frisant la crise de nerfs a flirté avec une «grève-fermeture»… voilà que le service restauration de ce même centre hospitalier montre une certaine indigestion. Depuis mardi en effet, épaulée par le syndicat CGT, une grève illimitée a été entamée par le personnel de cuisine ! Disons-le tout de go, évidemment, les repas aux malades restent normalement assurés. La diète concerne uniquement le personnel du site et, éventuellement, les visiteurs de malades.
Huit renforts souhaités
«Depuis plusieurs mois, les personnels de la cuisine et leurs représentants de la CGT alertent la direction sur les manques d’effectifs et la dégradation continue des conditions de travail.
Dès 2016, lors d’actions pour un paquet de problèmes à régler, nous avions notamment ciblé les dysfonctionnements de la cuisine centrale, indique Julien Mascaras, secrétaire adjoint CGT du site. Le service s’affiche en sous-effectif chronique, du fait en particulier du non-remplacement d’arrêts maladie, dont certains de longue durée. 14 arrêts non remplacés ! Et avec l’épuisement du personnel ça ne risque pas de s’arranger.»
Et le secrétaire adjoint d’expliquer le déclenchement de ce mouvement en cette fin de mois de mai : «Nous arrivons aux congés d’été. Les agents vont-ils pouvoir partir ? Si oui, quid de la situation des collègues qui restent en postes ? Avant la catastrophe annoncée, on dit «stop» ! Nous voulons un renfort de 8 personnels jusqu’à fin septembre. La direction en accepterait 5… on ne passera pas. Le mur arrive !» Et le syndicaliste de pointer du doigt en forme de soupçon accusateur : «A se demander s’il n’y a pas une volonté de laisser faire : en effet, la direction cherche à supprimer des fonctions dites supports pour externaliser. Blanchisserie, ateliers… restauration !»
«Il n’y a aucune intention cachée, rétorque Julien Couvreur, le directeur. La preuve : nous avons mis en place une commission paritaire de réflexion (N.D.L.R. : 10 agents et 2 membres de la direction réunis 2 heures les jeudis depuis janvier) pour pérenniser le service.»
Négociations : vers un accord ?
Bien qu’absent mardi une bonne partie de la journée, alors que l’organisation syndicale CGT souhaitait ardemment le rencontrer pour ouvrir des négociations, le directeur du centre hospitalier a «pu avoir depuis plusieurs temps de discussions» avec les représentants du personnel et/ou l’encadrement. Des propositions en ont été tirées et ont été présentées par ses soins aux agents de la restauration. «Au regard des plannings prévisionnels d’été, nous pouvons afficher de 6 à 7 renforts selon les semaines, indique le directeur. Ainsi, les personnels qui le souhaitent pourraient obtenir 3 semaines de congés et nous pourrions même solder une partie des heures supplémentaires», affirme le directeur. Heures sup’ en suspend qui s’établissent tout de même à «5 300 heures», selon le syndicat ! Sans parler des «140 jours de congés 2015 et 2016 ou encore des 400 jours de récupération», qui seraient eux aussi en attente…
Sisteron : des débrayages face à la vague répressive à Sanofi
Source : La Marseillaise
La CGT du site Sanofi à Sisteron dénonce un climat répressif à l’encontre de ses élus. Le syndicat s’inquiète d’une politique qui s’engage sur une pente dangereuse de démantèlement.
Le syndicat CGT du site Sanofi de Sisteron dénonce une vague d’attaques de la direction contre ses élus ainsi que la pression subie par l’ensemble du personnel. Suite à la dernière sanction de dix jours de mise à pied, il a appelé la semaine dernière à deux heures quotidiennes de débrayage.
Vendredi une assemblée générale des salariés a été organisée afin d’« évoquer les suites à donner et surtout comment faire cesser ces attaques ciblées contre notre syndicat. On le constate tous les jours et sur globalement tous les sites de Sanofi, tout salarié, du cadre à l’ouvrier, montrant une résistance à la mise en place de la politique de démantèlement du groupe ou de la stratégie financière devient un salarié à mater ».
Le 16 mars dernier déjà le personnel était appelé au rassemblement, la CGT dénonçant un climat de plus en plus anxyogène, les mandatés de la CGT particulièrement visés par ce management répressif. « La CGT est attaquée frontalement parce qu’elle revendique une entreprise de santé où l’essentiel doit être de satisfaire les besoins médicamenteux de l’humain plutôt que de remplir les poches des actionnaires » dit Jean-Louis Peyren, secrétaire du CE.
« Les risques psycho-sociaux sont notamment inquiétants chez les cadres. La politique de la société s’engage sur une pente dangereuse qui consiste à démonter l’entreprise pour la vendre en morceaux et placer les dividendes. Dans cette situation les cadres constituent la première catégorie à mettre au pas…
Le secrétaire du CE explique que le groupe a établi une black list concernant 200 salariés dont 77 salariés français. « 22 salariés de cette liste ont droit à un PIP (Performance Improvement Plan). Théoriquement, un plan d’action pour les cadres avec RVI (salaires variables soumis à objectifs), notés en dessous des attentes, le but étant de leur donner 6 mois pour redresser la situation. A ceux-ci s’ajoutent les salariés non RVI également mis en difficulté par un système pernicieux d’évaluation, mixant performance et comportement, visant à obtenir une adhésion sans faille à la stratégie de l’entreprise. C’est un système pervers de management par la peur. Peur d’une mauvaise évaluation pouvant conduire jusqu’au licenciement. C’est ce que vivent actuellement plusieurs salariés, licenciés pour des questions de « comportement ».
La direction a reconnu l’existence illégale de cette liste ». Le syndicat en interroge la finalité : « Sachant que les salariés y figurant appartiennent quasiment tous au même département, l’objectif inavoué de Sanofi n’est-il pas de supprimer des emplois dans des activités qu’elle compte externaliser ? Le processus s’est déroulé aux USA et maintenant en Allemagne avec la suppression de plusieurs dizaines d’emplois d’informaticiens. Les salariés de l’informatique sont très inquiets et se demandent s’ils ne vont pas être blacklistés malgré leur investissement. C’est une catastrophe pour les salariés mais également pour le groupe car nombre de nos métiers essentiels seraient aux mains d’entreprises multinationales spécialisées dans des services qui deviennent de véritables pieuvres. »
Mèze : les salariés du Village Vacances Thalassa sont en colère
Source : LA Marseillaise
La Ville de Mèze a décidé de vendre le Thalassa. La transaction devrait être officialisée le 11 mai en conseil municipal. Contestant la vente, la méthode et le choix du repreneur, les salariés, en grève vendredi dernier, étaient reçus mardi soir par le maire.
Ils ont la désagréable impression d’être menés en bateau. Les salariés du Village vacances Thalassa, ancré face à la mer, rue de la Méditerranée voient d’un mauvais oeil la vente de leur structure. « Notre centre qui compte 320 lits et emploie dix permanents à l’année plus une vingtaine de saisonniers fonctionne très bien avec un chiffre d’affaires en hausse de 4% en 2016, affirme Mireille André, directrice en poste depuis 25 ans. Géré par la société d’économie mixte Sémabath, via une DSP (délégation de service public), il rapporte chaque année à la commune et au gestionnaire entre 100 000 et 120 000 euros. Il est vrai que le Village vacances doit être rénové et mis aux normes. Cela représente un investissement lourd (1 à 2 millions d’euros NDLR) mais il aurait pu être étalé sur plusieurs années.» La Ville en a décidé autrement et a choisi il y a un an de vendre le village vacances. «Une commune n’a pas vocation à gérer une structure touristique qui ne bénéficie pas à la population, justifie Henry Fricou, le maire. D’autant que le Thalassa ne rapporte rien, pire il coûte à la collectivité.» Sur les 4 candidats à la reprise, la préférence du premier magistrat, qui sera soumise aux élus le 11 mai, s’est portée sur AEC Vacances, «qui offre les meilleurs garanties sur le prix (2,7 ME), l’avenir des salariés et la revalorisation de l’équipement», assure le maire.
«Personne ne nous répond !»
Les salariés du Village vacances, qui ont appris l’identité de la société pressentie en lisant la presse fin mars, ne sont pas du même avis. «Le mode de fonctionnement de ce prétendant met en périls nos contrats de travail, dénonce Christian Fournier le délégué FO. Par exemple, la comptabilité et les réservations téléphoniques sont centralisées au siège du groupe à Thônes en Savoie. Et puis rien ne garantit que le repreneur ouvre à l’année, au risque de pénaliser les employés mais aussi les associations et clubs sportifs locaux que nous accueillons.» «L’offre de Cap France, avec qui nous travaillons depuis 15 ans, présentait plus de garanties sur le maintien du personnel et sur le fonctionnement», ajoute la directrice. «L’offre de Cap France est beaucoup moins claire sur la revalorisation du site et sur le maintien de sa vocation touristique, seul rempart aux velléités des promoteurs», oppose un proche du maire.
Pointant «le double discours de Henry Fricou, qui nous a assuré vendredi dernier que le choix du repreneur n’était pas fait», le délégué FO regrette le manque de communication avec la Sémabath. «Nous avons demandé plusieurs réunions d’urgence, en vain. Outre le maintien des emplois, nous voudrions savoir si nos primes d’intéressement vont passer à la trappe en raison des pénalités que la commune va devoir payer pour résilier prématurément le contrat de DSP qui courait jusqu’en 2022. Mais personne ne nous répond».
Après plusieurs débrayages infructueux en avril, les salariés ont donc décidé de cesser le travail vendredi dernier. Le coup de semonce a été entendu. Le maire est en effet venu discuter avec les grévistes et s’est engagé à les recevoir hier soir, en présence de Paul Mauzac, élu mézois et directeur de la Sémabath.
Sans préjuger des résultats de cette entrevue, la vente du Thalassa, qui pourrait sérieusement renflouer les caisses de la ville, ne fait cependant pas l’unanimité chez les élus. Le 1er adjoint, Yves Piétrasanta s’est déjà positionné contre la vente «d’une partie du patrimoine mézois »
Suites réunion intersyndicale des retraités du 10 mai 2017
Source : CGT
Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République
Palais de l’Élysée
55 rue du Faubourg Saint Honoré
75008 Paris
Monsieur le Président,
Les citoyens et citoyennes de ce pays viennent de se prononcer et de vous élire à la présidence de
la République.
Au cours de la campagne qui a précédé, vous avez fait parvenir aux organisations de retraités, par
courrier du 18 avril 2017, les orientations qui seraient celles de votre gouvernement concernant
les retraites. Nous vous en remercions.
N’ayant pas souhaité interférer dans la campagne électorale, nous avons différé une réponse qu’il
est maintenant utile de porter à votre connaissance.
Depuis 4 années, nos organisations mènent une campagne pour informer les pouvoirs publics, les
médias et la population des attentes et préoccupations des retraité-e-s.
Comme vous le soulignez, la génération actuelle a (re)bâti la société dans laquelle nous vivons. Si
elle a « participé aux avancées sociales », c’est aussi qu’elle a travaillé dur pour les obtenir et les
financer par son travail : nulle gratification dans cet état de fait mais la contrepartie de l’effort
fourni.
Pour nos organisations, cette contribution au redressement du pays en 1945 et après s’est
concrétisée dans le socle social représenté par la Sécurité sociale et le système des retraites fondé
sur la répartition à prestation définie. Chacun reçoit selon ses besoins, cotise selon ses moyens, ce
qui permet l’acquisition de droits sans les cotisations correspondantes (maternité et éducation des
enfants, précarité, réversion, etc.).
Nous sommes donc particulièrement attachés à la retraite par répartition à prestation définie
et à la solidarité intergénérationnelle, répartition dont les conditions sont connues (taux de
remplacement, années de cotisations, âge légal de départ à la retraite) pour faire en sorte que
l’appartenance à une génération donnée n’empêche pas l’exercice de la solidarité des autres
générations à son égard.
Nous ne voulons pas d’un système par répartition à cotisations définies (dit système à point)
qui s’apparente au système suédois. Pour rappel, le 1 er ministre suédois déclarait en février 2012
que les actifs devraient travailler jusqu’à 75 ans s’ils voulaient bénéficier du même niveau de
retraite qu’en 2011.
Nous sommes également attachés à la reconnaissance de la place et du rôle des retraité-e-s
dans la société actuelle. Pour nos organisations, il ne peut s’agir d’un simple appel d’ordre
compassionnel, mais de la reconnaissance du statut social du retraité lié à son passé de salarié et
du rôle social, familial et économique des 16 millions de retraités. Les retraités ont du temps libre,
il est vrai. Mais un rapport du COR (13 e rapport 2015) établissait que les retraités apportent, en
temps, près de 40 % de l’aide apportée par l’ensemble de la population à d’autres ménages. Ils
sont aussi très investis dans le mouvement associatif et politique, particulièrement au niveau
municipal, dans le cadre de l’intérêt général de la Nation. Les retraités continuent ainsi de
contribuer à la création de richesses « dont la valorisation économique pourrait représenter jusqu’à
l’équivalent de 1,2 % du PIB », estime le COR.
Enfin, nos organisations sont très sensibles aux questions liées à la fin de vie et au maintien de
l’autonomie et à la compensation de la perte de celle-ci. Que le choix d’un maintien à domicile
ou de l’accueil en établissement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) relève des
personnes et de leur famille, nous ne le contestons pas : encore faut-il que ce choix puisse se faire
librement, sans être dicté par des considérations purement économiques et budgétaires. Le fait
que la partie « Établissements d’accueil » ait été retirée de la loi sur l’adaptation de la société au
vieillissement aura des conséquences dans l’avenir quand on sait qu’il nous faudra 540 000 places
supplémentaires d’ici 2040 selon une étude du CREDOC.
Aussi, Monsieur le Président, souhaitons-nous évoquer quelques-unes de nos revendications,
en les accompagnant de demande d’éclaircissements sur certains points de votre programme.
► Reconnaître la place des retraité-e-s c’est créer un lieu permettant le dialogue et la concertation avec les organisations syndicales de retraités.
► Nous rappelons que les retraites et pensions n’ont pas été réellement revalorisées depuis 4 ans et plus. Ceci questionne sur l’intention réelle des pouvoirs publics en matière de pouvoir d’achat des retraités.
Vos propositions entraineraient une baisse des pensions pour tous les salariés retraités et qui affecterait principalement les femmes puisque celles-ci cotisent moins que les hommes en raison des inégalités de salaires dont elles sont victimes durant leur carrière.
Diminuer le financement des retraites alors que les évolutions démographiques attestent d’une augmentation du nombre de retraités, cela signifie sans ambiguïté la baisse des pensions. Nous demandons, la revalorisation des pensions au 1 er octobre 2017 et le retour au 1 er janvier de chaque année ainsi que le rattrapage du pouvoir d’achat perdu.
► Les organismes officiels comme le COR et le Comité de suivi des retraites ont confirmé le caractère inéluctable de la baisse du pouvoir d’achat des retraités si rien n’est fait.
Nous demandons l’indexation des retraites et pensions sur l’augmentation du salaire annuel moyen et non plus sur l’inflation, ce qui a conduit à accélérer le décrochage du pouvoir d’achat des retraités.
► Monsieur le Président, nous souhaitons exprimer notre désaccord sur la proposition
consistant à augmenter, pour 60 % de retraités, de 1,7 point la CSG, qui est un impôt, pour compenser les baisses de cotisations salariales. C’est, si l’on comprend bien, en prenant dans la poche des retraités que l’on pourrait redonner du pouvoir d’achat aux actifs. C’est oublier que les personnes en retraite depuis plusieurs années ont subi une baisse des revenus, sous le double effet du gel des pensions et de l’augmentation de leur fiscalité spécifique.
Ajouter 1,7 % de contribution sociale généralisée aux 0,3 % de la CASA, à la suppression de la 1/2 part et à la fin de l’exonération des majorations familiales va faire bondir encore une fois la pression fiscale sur les retraités, à rebours de la promesse de protection de leur pouvoir d’achat. C’est ignorer que les retraités contribuent largement, quand ils le peuvent, aux dépenses de leurs enfants et petits-enfants et que les priver d’une partie de leur pension n’améliorera pas leur situation. C’est négliger aussi que la CSG, contrairement aux cotisations, n’ouvre aucun droit en contrepartie. Enfin, c’est négliger que cet impôt est largement supporté par les salarié-e-s, actifs ou non, sachant que depuis la mise en place de la CSG en 1991, la part de la cotisation dans le financement de la sécurité sociale est passée de 86,8 % à 67,3 % alors que la part de l’impôt incluant la CSG est passée de 4,9 % à 28,6 %. Et rappelons qu’en plus, au 1 er janvier 2015, 400 000 retraités assujettis au taux réduit de 3,8 % de la CSG ont été alignés au taux de 6,6 % et pour ces retraités se rajouteront les 1,7 % de CSG.
La suppression partielle de la taxe d’habitation pour les couples percevant moins de 3 800€ mensuels ne nous paraît pas une bonne mesure, d’une part parce que la taxe reste profondément inégalitaire selon les communes et les quartiers d’habitation, d’autre part car elle risque de porter atteinte aux capacités des localités pour investir et développer les services publics. Nous préférons une juste taxe d’habitation basée sur la valeur locative actuelle (et non celle de 1970), tout en maintenant les exonérations actuelles.
S’agissant de l’aide à l’autonomie, nos organisations considèrent que les pouvoirs publics doivent permettre le libre choix pour les personnes et leur entourage. Actuellement, le manque de structures d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est avéré, de même que l’insuffisance du financement du secteur et de la valorisation des professions médico-sociales. D’autre part, il est scandaleux de faire supporter aux familles le financement de la perte d’autonomie notamment par la
vente du patrimoine lorsqu’il existe et de privilégier le recours à l’assurance privée individuelle.
Ceci limite donc sévèrement le choix de l’accueil institutionnel. Quant aux services à domicile, le financement laisse également à désirer du fait de la faiblesse de l’APA, alors même que le secteur est – vous le soulignez à juste titre – un réservoir potentiel d’emplois.
Nos organisations considèrent que l’aide à l’autonomie devrait être prise en charge par la Sécurité sociale, par une extension du domaine de l’assurance-maladie. Et elles revendiquent un nouveau modèle économique du secteur basé sur les principes du service public.
En matière de santé, pour les soins essentiels nous voulons que la prise en charge soit réalisée dans le cadre de la Sécurité Sociale. Nous craignons que « ces risques essentiels ne soient pris en charge que par les mutuelles. De trop nombreux retraités sont dans l’impossibilité de se payer une mutuelle.
Voici, Monsieur le Président, nos premières réactions à la lecture de votre courrier du 18 avril. Nous sommes naturellement à votre disposition pour débattre plus en détail de la situation des retraités, en remarquant d’ailleurs, que le « R » du mot « retraité » a disparu du titre des institutions intéressées à notre situation : HCFEA au lieu du CNRPA, CDCA au lieu des CODERPA, … signe sans doute de l’importance qu’on ne prête plus à ceux qui représentent pourtant 25 % de la population.
En espérant que ces observations retiennent votre attention, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre haute considération.
François Thiéry-Cherrier (UCR-CGT, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil cedex)
Didier Hotte (UCR-FO, 141 avenue du Maine, 75680 Paris cedex 14)
Jacqueline Valli (UNAR-CFTC, 128 avenue Jean Jaurès, 93697 Pantin cedex)
Daniel Delabarre (UNIR CFE-CGC, 59 rue du Rocher, 75008 Paris)
Marylène Cahouet (FSU, 104 rue Romain Rolland, 93260 Les Lilas)
Gérard Gourguechon (UNIRS-Solidaires, 144 boulevard de la Villette, 75019 Paris)
Michel Salingue (FGR-FP, 20 rue Vignon, 75009 Paris)
Francisco Garcia (Ensemble & Solidaires – UNRPA, 47 bis rue Kléber, 93400 St Ouen)
Jacques Sanchez (LSR, 263 rue de Paris, 93515 Montreuil)
Le patron de la CGT tacle la réforme du travail
Source : AFP
Philippe Martinez considère, dans le « Journal du dimanche », que les ordonnances prévues pour réformer le Code du travail sont « irrecevables ».
Philippe Martinez, numéro un de la CGT, est catégorique : « Assouplir le Code du travail ne permet pas de lutter contre le chômage. » Jugeant « irrecevables » les ordonnances envisagées pour réformer le Code du travail dans un entretien au Journal du dimanche , il estime que « réformer le Code du travail n’est pas une priorité ». Le secrétaire général de la CGT invite le gouvernement à « prendre le temps de discuter ». « À moins que la loi ne soit déjà écrite… » dit-il, en rappelant qu’« avec le gouvernement Valls, on a découvert le projet de loi travail dans un quotidien ».
« Nous voulons être écoutés et que l’on prenne le temps de la discussion en tirant les enseignements du passé. Quand on veut dialoguer et qu’on est attaché au bien-être des salariés, on ne discute pas pendant les vacances. L’expérience de la loi travail devrait attirer l’attention de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui », observe-t-il. Philippe Martinez met en garde l’exécutif. « Ces ordonnances sont complètement irrecevables ! L’homme neuf a de vieilles recettes. Considérer que le travail à un coût, faciliter le licenciement pour créer de l’emploi, c’est vieux comme Juppé ! » dit-il.
Programme contesté
Durant la campagne, Emmanuel Macron a promis de donner plus de place à l’accord d’entreprise, d’instaurer le référendum à l’initiative de l’employeur ou encore de plafonner les indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse (hors discrimination et harcèlement), ce que contestent tous les syndicats. Interrogé sur les premiers pas du gouvernement, Philippe Martinez estime que le Premier ministre Édouard Philippe a été « honnête en disant qu’il était de droite ».
Revenant sur l’échange téléphonique qu’il a eu jeudi avec le chef du gouvernement, il a salué « une attitude correcte ». « Qu’un Premier ministre contacte les organisations syndicales la première semaine de sa prise de fonction est plutôt une bonne chose. » Le Premier ministre a par ailleurs promis, également dans le JDD , de consulter les organisations syndicales avant de mettre en place la réforme du Code du travail, qu’il compte cependant mettre en place rapidement.
Il se montre plus réservé que ses homologues de FO et de la CFDT sur la nomination de Muriel Pénicaud au ministère du Travail. « Certes, elle a démarré au cabinet de Martine Aubry dans le gouvernement Jospin », mais « chez Danone, elle a mis en œuvre un plan de 900 suppressions d’emploi, dont 200 en France, et remis en cause de nombreux droits pour les salariés de ce groupe », relève-t-il. « Depuis plusieurs années, elle fréquente plus les conseils d’administration que les ateliers ou les bureaux », dit-il.
Paris : la grève des bibliothèques le dimanche continue
Source : Le parisien
Le mouvement de grève des bibliothécaires parisiens, qui protestent notamment contre les conditions d’ouverture le dimanche, se poursuit. Le 12 février, trois des six médiathèques ouvertes le dimanche (Marguerite-Duras dans le XXe et Hélène-Berr dans le XIIe, mais aussi Marguerite-Yourcenar dans le XVe), sont restées fermées. Ce lundi, l’intersyndicale CGT-FO-SUPAP-UCP-UNSA a annoncé avoir déposé un nouveau préavis pour dimanche prochain.
« La Ville attend que le mouvement se durcisse. Elle joue le pourrissement de la situation », déplore Bertrand Pieri, délégué CGT pour la culture. L’intersyndicale – qui souhaite « rencontrer directement Bruno Julliard, premier adjoint d’Anne Hidalgo » – met en avant deux revendications. Les mille bibliothécaires travaillant dans les soixante bibliothèques parisiennes demandent d’abord la revalorisation des primes de la filière culture, « les plus basses de l’administration parisienne, de l’ordre de 150 à 200 € mensuels », selon Bertrand Pieri. D’autre part, les syndicats réclament la création d’ « au moins deux postes » à la médiathèque Hélène-Berr où travaillent 38 bibliothécaires. L’ouverture le dimanche de cet établissement depuis le 22 janvier, a nécessité le recours à sept étudiants vacataires.
Au cabinet de Bruno Julliard (PS), on souligne que « la concertation menée depuis plusieurs semaines, a abouti à une augmentation moyenne de 47 % de la prime des agents d’ici à 2020 ». Quant à l’ouverture le dimanche, « c’est un engagement de campagne d’Anne Hidalgo », rappelle-t-on à l’Hôtel de Ville où l’on assure que « la concertation permettra d’adapter de manière optimisée les effectifs à l’organisation du travail ».