Il n’est pas coutume dans l’info luttes de commencer par annoncer les grèves en cours. En effet, depuis début janvier pas moins de dix mouvement de grève sont annoncés.
Grève reconductible dans l’Education nationale, grève des bus Ruban dans l’Isère, grève des bus CTBR 67 dans le Bas-Rhin, grève à la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Guadeloupe, grève de la cantine pour 2 lycées et 1 collège de Rennes, grève aux urgences du CHU d’Angers, grève dans les hôpitaux de Chartres, grève chez Air Austral à La Réunion, grève des facteurs du secteur d’Aimargues, grève SNCF en Centre-Val de Loire, grève au lycée Émile Zola à Wattrelos…
Et le 11 janvier, c’est tous ensemble que l’on doit obtenir justice pour les Goodyear, en exigeant la relaxe pour Michael Wamen et ses camarades
Si nous le faisons dans ce numéro 2 de janvier 2017, c’est pour montrer que la trêve des confiseurs si chère au gouvernement et au MEDEF n’est en vérité qu’un souhait de la part de ceux qui voudraient que les travailleurs acceptent sans broncher les mauvaises conditions de travail, les bas salaires, les licenciements boursiers, l’augmentation du temps de travail, ou, comme l’écrit le journaliste en économie libérale Jean-Marc Sylvestre (brosse à reluire des gouvernements sur les plateau de télévision), dans un article paru sur le site Atlantico Business qui fait la promotion de la CFDT, syndicat jaune dirigé par Laurent Berger, en écrivant que «l’économie de marché est un état de fait, tout comme la mondialisation», qu’il faut « s’adapter aux mutations », « sans remettre en cause le système capitaliste ». Dans cette perspective, la lutte de classe est niée.
C’est oublier que « la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement. » H. Krasucki.
Alors nous devons les populariser et les soutenir et nous devons faire en sorte qu’elles trouvent le chemin de la convergence afin de mettre en place un rapport de force pour mettre en échec les politiques antisociales du MEDEF, de l’UE et du gouvernement et mettre sous pression populaires les élections à venir. C’est toutes et tous ensemble que nous devons lutter au cours de cette nouvelle année qui commence pour garder les « conquis » du Conseil National de la Résistance et en particulier la sécurité sociale qui repose sur un fondement solidaire : on cotise selon ses moyens, on reçoit selon ses besoins.
Ce principe est menacé par le programme du candidat Fillon et par le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) de la ministre de la santé qui tend à rompre la solidarité avec le financement individuel des besoins en matière de santé au nom de l’UE et des assurances privées qui rêvent de mettre la main sur le « pactole ». Cette attaque s’appelle le CPA (compte personnel d’activité) contenu dans la loi Macron et repris par le protocole PPCR pour la fonction publique (validé par la CFDT et l’UNSA avec l’abstention coupable de la FSU !). Luttons ensemble, salarié-e-s du privé du public pour le maintien et le retour à des services publics de qualité (énergie, transport, aide à la personne, éducation, santé, collectivité locale …). Les fonctionnaires sont les garants des services de qualité, rendus de façon égalitaire. Comme le travail n’est pas un coût pour les entreprises mais une richesse, les fonctionnaires ne sont pas une charge pour la société mais un investissement pour tou-te-s les citoyen-ne-s
En 2017, avec le PRCF, continuons les luttes engagées en 2016 contre la loi travail, pour les quatre sorties l’euro, l’UE, l’OTAN et le capitalisme.
Renforçons ces luttes vitales par la perspective d’un changement de société, pour une France enfin débarrassée des parasites de la finance et du capital, pour une France dirigée par les travailleurs recouvrant leur souveraineté grâce à la sortie de l’UE, de l’Euro et à des nationalisations démocratiques des grands secteurs de l’économie.
Pour réussir, pour remporter des victoires et pour gagner, nous vous présentons tous nos vœux de réussite dans vos luttes politiques et syndicales.
Revue de presse des grèves et manifestations : ceux qui vivent sont ceux qui luttent
A ne pas manquer :
- Mobilisation le 11 janvier à Amiens pour la relaxe des Goodyear !
- Mobilisation le 11 janvier à Paris pour l’abrogation de la Loi Travai
Orly : nouveau mouvement social chez Air France Industrie
Source : leparisien.fr
Des regards tristes et des voix qui se brisent. Un mouvement social aussi, pour que « tout le monde puisse voir cette grande souffrance ». Ce vendredi soir à Orly, une partie des salariés d’Air France Industrie qui prennent en charge les clients de l’enregistrement des bagages à l’embarquement s’est mise en grève, soutenus par les syndicats SUD et UNSA. « Il y a un mal-être depuis longtemps », raconte Marjorie Bertho, déléguée syndical UNSA. Début du mois, ils avaient déjà manifesté. « Ce qui motive les salariés à faire grève d’eux-mêmes, c’est que la direction a dernièrement essayé de faire passer un certain nombre des heures effectuées de nuit en heure de jour ». « Mais ça, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », ajoute Josselyne. Les agent redoutent in fine que leurs activités ne partent en sous-traitance. La direction d’Air France avait assuré que l’activité se poursuivrait « sans dégradation des conditions sociales et d’emploi des équipes ».
En plus, les salariés d’Air France dénoncent un profond mépris exprimé quotidiennement par leur direction vis-à-vis d’eux et une insécurité au travail. « Nous avons honte, poursuit Robert. Nous sommes en sous-effectif. Par manque de temps et de moyen, nous ne servons pas bien les clients qui sont déjà stressés et deviennent donc très agressifs ».
Pour obtenir des réponses, un cinquantaine de salariés envahissent le hall 2 de l’aéroport, faisant lever de leur portable la tête de quelques passagers, trop heureux d’avoir enfin une vraie distraction. Quand le chef d’escale apparaît pour calmer les troupes, tout ce petit monde repart dans les locaux privés de la compagnie pour discuter. Le dialogue a eu lieu. Avec des conséquences que les salariés espèrent et attendent, mais auxquelles ils ne croient pas vraiment…
Orange : la CGT appelle à faire grève contre les fermetures de magasins
Source : FranceInfo
La CGT, chez l’opérateur de téléphonie Orange, a déposé un préavis de grève, pour la journée de samedi, afin d’enrayer la fermeture des points de vente en France, qui s’élève à 92 en quatre ans.
La CGT a appelé les salariés des boutiques de l’opérateur téléphonique Orange à se mettre en grève samedi 31 décembre contre les fermetures de magasins. « Les salariés sont déjà en souffrance. Les clients sont déjà mécontents, parce qu’ils n’ont pas l’accueil qu’ils attendent », a expliqué, samedi sur franceinfo, Cédric Carvalho, délégué central du deuxième syndicat de l’entreprise.
Des choix stratégiques remis en question
Le syndicaliste a fait part de son incompréhension devant le choix réalisé par la direction de son entreprise et du plan Essentiels 2020. « Nous avons du mal à comprendre la logique entre le service de proximité, de qualité premium avec des abonnements, qui sont un peu plus chers par rapport au reste de la concurrence, a énoncé Cédric Carvalho, et d’un autre côté les points de vente qui ferment. »
Le représentant de la CGT chez Orange pense que le rythme des fermetures va s’accélérer en 2017. « Depuis 2012, Orange n’a eu de cesse de fermer ses points de vente. En 2012, on était 572 boutiques, en 2016 il n’y en a plus que 480 », a rapporté Cédric Carvalho.
Société « Désintox intellectuelle » : quand la CGT répond au directeur du CHU de Toulouse
Source : Coté Toulouse
L’actualité de l’année 2016 a été brûlante au CHU de Toulouse. Marquée par les politiques d’économie, un climat social explosif, des cas de suicides mais aussi par des réussites médicales exceptionnelles, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille.
Suite à l’interview du directeur du CHU de Toulouse, Raymond le Moign, parue le 26 décembre 2016 sur Côté Toulouse, le syndicat CGT, majoritaire, a tenu à répondre point par point.di 26 décembre 2016, le directeur du CHU de Toulouse, Raymond le Moign, arrivé dans la Ville rose en février, faisait un premier bilan à la tête des hôpitaux toulousains, pour Côté Toulouse.
Une interview qui n’a pas eu l’heur de plaire à la CGT. Le syndicat, majoritaire dans les hôpitaux toulousains et ses 16 000 personnels (selon les chiffres avancés par la direction), a décidé de répondre à Raymond le Moign sur quatre points.
« Quantitativement, on est bien en sous-effectif »
En premier lieu, sur la question des sous-effectifs et des recrutements opérés ces dernières années. Sur la création de 500 emplois non-médicaux entre 2010 et 2015, la CGT est d’accord et parle même de 600 postes créés. Sauf que… « ce chiffre n’a aucun sens si on ne met pas en face les besoins de la population et l’activité du CHU ».
« En ne prenant que le côté quantitatif (augmentation de la population et nombre d’admission au CHU) on voit très clairement que l’effectif du CHU cesse d’augmenter en 2014 alors que les besoins et l’activité restent croissante. Quantitativement, on est bien en sous-effectif. Personne ne sait dire au CHU quand ce sous-effectif devient dangereux. Combien faudra-t-il de suicides, burn-out et accidents pour le comprendre ? », avance le syndicat.
« 200 postes en moins d’ici 2018 »
Deuxième point soulevé : les suppressions d’emplois. Pour le directeur du CHU, l’hôpital ne supprime pas de postes… mais ne va pas plus en créer dans les prochains mois, ni les prochaines années.
C’est bizarre, il a été dit très clairement en instance que chaque pôle doit faire un effort théorique de deux à trois postes par an jusqu’en 2018. Personne n’a démenti les représentants du personnel, dans aucune instance en interne, que cela représente 200 postes en moins au CHU de Toulouse d’ici 2018, dans le cadre ce doux plan « Avenir ».
Logipharma, l’imagerie, le digestif seraient en mouvement pour rien ? « Ou alors, c’est une annonce que le plan « Avenir » est supprimé ? Si c’est ça, il faut nous le dire, on passera un bon réveillon ! ».
« Si l’article de Mediapart est faux, il faut attaquer ! »
Le syndicat majoritaire revient sur l’enquête de Mediapart consacrée au climat social du CHU toulousain. Une enquête jugée à charge par l’ancien directeur de cabinet adjoint de Marisol Touraine au ministère de la Santé, lequel a démenti l’existence d’un listing interne des personnes en difficulté mentionné par Mediapart.
L’article n’a rien de scandaleux, il est très documenté et reprend des travaux du CHSCT (Comité hygiène, sécurité et conditions de travail, ndlr) du CHU, répond la CGT. Si c’est faux, il faut absolument attaquer ! Pourtant, aucune plainte pour diffamation n’est parvenue aux journalistes de Médiapart… Encore de l’intox de la part de la direction du CHU de Toulouse.
Enfin, le sensible sujet des suicides au travail, qui a occupé une bonne partie du travail syndical en 2016, a fait tiquer la CGT. Pour Raymond le Moign, un seul suicide est en lien avec le travail et a d’ailleurs été reconnu en accident de travail par la direction.
Sanofi : la CGT dénonce une utilisation « abusive » des contrats précaires
Source : Europe 1 – 2 janvier 2017
La CGT estime que le taux de précaires se situe à 18% au sein du groupe pharmaceutique.
La CGT du groupe pharmaceutique Sanofi a dénoncé lundi « l’utilisation abusive de mains d’œuvres précaires », avançant le chiffre de 130 salariés ayant obtenu gain de cause auprès des prud’hommes depuis 2014.
Forte hausse du nombre de CDD et d’intérimaires.
Selon la CGT, 50 salariés ont obtenu la requalification de leur contrat en CDI (dont 45 sur le site du Val-de-Reuil, dans l’Eure) et 80 ont reçu un total de 3,5 millions d’euros d’indemnités. Lors du dernier procès, le 16 décembre dernier, 15 anciens salariés ont obtenu chacun en moyenne 80.000 euros d’indemnités, a déclaré le syndicat. Selon la CGT, le nombre de CDD et d’intérimaires a fortement augmenté entre 2007 et 2016, passant d’environ 2.500 personnes à 4.000. Le syndicat estime que le taux de précaires se situe à 18%, « alors même que la santé financière (du groupe) n’est plus à démontrer ».
La direction se défend.
La direction a de son côté indiqué que « le volume de contrats temporaires, incluant intérimaires et contrats à durée déterminée (CDD), chez Sanofi en France est resté stable autour de 11% ces dernières années, sur un effectif total de 27.000 emplois ». « La plupart de ces contrats temporaires vise à faire face à un surcroît d’activités inhérent à notre métier (pics épidémiologiques comme grippe saisonnière) », a-t-elle ajouté. « En complément, nous avons en permanence près de 1.400 jeunes en contrat d’apprentissage ».
Sanofi fait valoir qu’il a « sur les deux dernières années, recruté 2.000 salariés en contrat à durée indéterminée (CDI), ce qui est supérieur aux engagements pris en 2013 dans le cadre du contrat de génération (500 contrats à durée indéterminée avaient été fixés à l’origine) ».
La CGT dénonce « une situation socialement pas acceptable ».
Selon la CGT, le site de Le Trait (Seine-Maritime) serait le plus touché avec 379 contrats précaires (hors CDD de formation) pour 853 CDI, soit environ 30% des effectifs en contrats temporaires. Une précarisation des effectifs « intolérable » qui, pour la CGT, est « préjudiciable » à la qualité de la production. « Nous sommes sur une situation socialement pas acceptable, mais qui économiquement et d’un point de vue sanitaire n’est pas bonne non plus », a déclaré Thierry Bodin, coordinateur CGT à Sanofi, évoquant des problèmes de formations et un turnover important. Pour lui, la part du personnel en contrat précaire devrait se situer « aux alentours de 5% ».
Fermeture des magasins Marks & Spencer en France : où sont les vaches à lait ?
Source : Miroir Social 2 janvier 2017
Yasin Leguet (délégué élu du syndicat SECI-UNSA chez Marks & Spencer) a organisé une grande réunion d’information à l’auditorium de la Bourse du travail de Paris. Plus d’une centaine de salariés de Marks & Spencer France et les représentants de la délégation intersyndicale de Marks & Spencer Belgique ont répondu à son invitation.
Après une brève introduction, le président du SECI-UNSA, Éric Scherrer, a rappelé quels étaient les enjeux d’un PSE pour les salariés et les clefs d’une négociation réussie.
Yasin Leguet a poursuivi par un bilan d’étape en rappelant l’ensemble des actions menées et en évoquant l’ensemble des procédures de licenciement initiées à son encontre par sa hiérarchie (trois au total) depuis deux ans.
Le représentant de la délégation intersyndicale de Marks & Spencer Belgique et de la Confédération des syndicats chrétiens (CSC, majoritaire chez Marks & Spencer avec 60 %) a tenu à faire le déplacement depuis Bruxelles pour exprimer le soutien des salariés belges aux salariés français.
Le représentant de SUD-commerce a ensuite fait partager son expérience d’ex-salarié de l’entreprise Virgin au cœur des négociations qui ont permis la signature en 2013 d’un PSE digne pour les 1 000 salariés de l’enseigne.
Cette grande réunion s’est poursuivie par l’intervention du seul expert-comptable à avoir expertisé les comptes de l’entreprise Marks & Spencer à ce jour. Les conclusions de son rapport d’expertise de février 2016 confirme que l’entreprise est saine, en croissance et solidement adossée à ses vaches à lait que sont les franchisés ouverts avec Relay (groupe Lagardère) et Franck Hadjez (Galeries Gourmandes).
Enfin, un avocat spécialiste en droit du travail a décrit la procédure du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ainsi que l’ensemble des dispositions qui s’appliquent dans ce cadre.
À l’issue de ces présentations et de ces témoignages, les employés, agents de maîtrise, cadres, salariés syndiqués et non-syndiqués de l’enseigne britannique ont pu poser leurs questions pendant plus d’une heure à tous les intervenants et spécialistes invités pour l’occasion : chacun a pu exprimer ses interrogations et ses doutes.
Dans cette épreuve, le SECI-UNSA et ses équipes restent mobilisés aux côtés de tous les salariés de Marks & Spencer de France et de Belgique.
VTC : les manifestations reprennent
Source : Caradisiac.com – 3 janvier 2017
Les chauffeurs VTC se sont rappelés au bon souvenir de tous en cette entame d’année 2017. Ils avaient quitté la précédente année en suspendant un conflit social dont la cible est la politique globale de l’enseigne Uber. Ils avaient promis qu’ils reprendraient le collier une fois la trêve des confiseurs passés. Promesse tenue. Et le 16 janvier, ça pourrait être bien pire…
La grogne des acteurs du secteur des véhicules de transport avec chauffeur s’est concrètement manifestée aujourd’hui à Paris. Les chauffeurs se sont rassemblés devant le siège parisien de la plateforme américaine Uber qui lançait une campagne de recrutement. L’objectif était de « déranger » la plateforme, dans une journée d’embauche de chauffeurs privés, sans toutefois bloquer la circulation.
Une action qui peut être considérée comme la reprise sur le terrain d’un mouvement qui se caractérise par des incidents assez violents entre les protagonistes mais aussi à l’égard des clients. De fait, l’appel à aura « une grosse mobilisation place de la Bastille le 16 janvier » lancée par Sayah Baaroun du syndicat Unsa VTC est à prendre au sérieux.
On rappellera que les manifestants accusent Uber, leader du marché des voitures de transport avec chauffeur (VTC), d’imposer des conditions de travail « indignes » avec un prix minimum de la course descendu à six euros. Ils réclament un droit de regard sur les pratiques jugées « abusives » de déconnexion qui peut les priver d’accès à la plateforme, souvent à la suite de commentaires négatifs d’un client.
En vue de trouver une issue au conflit, un médiateur a été nommé par le gouvernement pour mener une négociation d’ici au 31 janvier sur la tarification, les charges, la protection sociale et les conditions de déconnexion des plateformes.